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le chat et la souris ▬ ellis

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15.03.16 22:18
LE CHAT ET LA SOURIS
C'est l’éphémère d'un instant qui le rend si précieux, la fatalité qui fait qu'il ne se reproduira jamais, sa faiblesse contre le temps si grand dont personne ne peut se défaire de l'emprise. Le temps qui tarit les rivières, qui fane les plus belles roses et fait des êtres sibyllins des formes fardées, ingénue. Quand le rêve s'échappe, laisse place à la désillusion, le coeur déchante. C'est cet amour qui ne dure pas qui nourri, cette imposture qui permet de cacher les cicatrices qui sont bien trop réelles, il ne faudrait surtout pas que la vérité le rattrape, ça ferait trop mal de tomber à terre.  En amour, il peut être enfin le maître du jeu, définir les règles, mener, gagner, perdre seulement quand il en a décidé, tout rafler au final, car il laisse dernière lui des esprits dépouillés. Il est des gens qui n'ont pas que leur argent à perdre, il est des gens qui s'abandonnent avec les loups quand ils croient tout perdu, mais qui commencent alors tout juste à réellement perdre. Il est des gens, ces gens terribles et terrifiants, ces sourires heureux dans les rues, ces existences pathétiques sans drame. Des vies bien rangées. Ces êtres viennent à lui, attirés comme ces insectes qu'ils sont, ne demandent rien d'autre que d'être considéré, quand le sang coule autour, quand tranchent les gorges, frappent les canons, l'homme ne demande qu'à recevoir un peu de cette chose maternelle. Amour. Il accueille le sourire malsain aux lèvres les espoirs, pour mieux les briser. Grande victoire qui se nourrit d'immenses défaites. Un presque sans faute s'il n'y avait pas eu lui. Lui qui a lui seul fout tout en l'air, rappelle l'existence de la terre sous les pieds, le poids du ciel sur les épaules, les étoiles maléfiques, rieuses. Lui qui rappelle l'insignifiance du pouvoir. Ce n'est pas tant l'idée que perdre qui déplaît à Jason, perdre c'est un fait, on peut toujours faire exprès de perdre quand la victoire n'est pas à la hauteur des réelles compétences,quand elle ne vaut pas la peine d'être obtenue, ces victoires plates, trop bonnes pour les gens comme lui. C'est quand la défaite n'est pas prévue, quand l'autre décide à la place que ça coince. Quand un type se moque des règles, utilise sa tête, s'échappe. Quand son jouet s'évade dans la nature. Ça ne lui plaît pas. Pas du tout. Ce n'était pas sensé se passer ainsi, ça ne se passe pas commence ça. Point. Il décide, il maîtrise, il contrôle.

Il a essayé de ne pas y penser, se morfondre aurait été de la jalousie – et puis jalouser quoi ? Il n'y a rien à jalouser de toute façon. L'ego blessé, il n'a hélas pas pu effacer le sourire de sa mémoire, le visage qui l'intrigue définitivement trop, qui éveille tous les sens. Cette envie de reprendre là où  il s'est arrêté, cette haine qu'il a. Il ne va pas lâcher le morceau, il ne va pas abandonner. Jamais. Jason n'abandonne jamais autre chose que son corps aux nuits infidèles. Silence radio, l'autre était parti, parti dans la facilité de l'acte, sans dire un mot, sans laisser de message, sans les coups de fils qui fusaient jadis, avec les petits esprits faibles d'antan . Il n'en avait plus jamais entendu parler, jamais. Ça le bouffait de l'intérieur, il avait osé prendre la fuite, il l'avait laissé s'enfuir et ça l'emmerdait. Alors il a cherché, fouillé pour trouver sa binette, épié, pas lâché d'une semelle dès qu'il avait retrouvé la trace de la proie, perdu des regards dans son sillage, perdu des heures pour chasser ses mouvements. Pour lui tomber dessus. Peut-être qu'il croyait pouvoir s'en tirer, il avait eu raison de se barrer. Mais partir n'avait pas suffit, on ne lui échappe pas comme ça, il ne laissera pas faire. Il a assez attendu, pesé pour et contre, choisit l'instant avec minutie, il n'y a plus à patienter que quelques instants trop long, quand il va sortir, quitter son boulot. Jason est sur qu'il ne sera pas seul, simple précaution, il veut l'étouffer, lui rappeler qu'il n'est plus maître rien, il veut le piéger, le pousser dans les derniers retranchements. Reprendre le contrôle perdu dans l'affront. Il reconnaît la figure entre les autres face graisseuses et leurs yeux brillants, ceux qui vont rejoindre leurs femmes ou leurs amantes, embrasser les gosses, mentir, ceux qui se prétendent bon, sont aussi pourris que les autres. La grâce du fauve dans les mouvements il s'approche doucement, il laisse le temps à l'autre de l'apercevoir, faire le lien dans sa caboche, comprendre qu'il est foutu. « Salut Ellis. » La singularité qui s'échappe des lèvres. Jouer un rôle c'est toute sa vie, l'essence même de son Moi. Il passe pour le gentil pote, copain, qui sait ce que l'autre raconte de sa vie, s'il en parle ou se tait. Les gens croient ce qu'ils veulent, s'il décident que t'es un connard, tu le seras. Le sourire pue l'hypocrisie, mais il n'est pas si déçu de le revoir. Justice va être rendue.
(c) AMIANTE
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18.03.16 13:15
† le chat et la souris.
W/Jason & Ellis
Une journée de plus, une journée tranquille pour une fois, à attendre tranquillement une alerte pompier. A jouer aux cartes avec les collègues. A écouter les collègues échanger leurs anecdotes, et regarder Andy, fier comme un paon, s’extasier sur les prodiges de sa petite dernière au spectacle des petites danseuses. Un véritable petit ange dans son costume en tulle, les photos défilent sur son téléphone sous leurs regards et leurs sourires amusés. Il a de la chance, Andy. Il a la jolie famille que tous ici rêvent d’avoir. Même Ellis. Mais il n’est pas prêt à être père, ce n’est pas dans ses projets, on ne fonde pas une famille avec la première venue, il n’a pas trouvé l’être qu’il lui fallait, il cherche encore. Se trompe encore, beaucoup. Il se perd dans les bras des mauvaises personnes. Son cœur encore, ce traitre palpitant, il se trompe et s’égare, il ne voit pas clair. Il plonge l’homme dans les ténèbres dans lequel il finit par s’y complaire, à force. C’est plus facile de croire que c’est bon, que c’est ce qu’il faut, plutôt que de réaliser l’erreur faite et de chercher à s’en sortir. On choisit toujours la facilité dans ce genre de situation. La journée de boulot terminée, il remballe ses affaires et accompagne les gars dehors. Il pense à aller voir Joy, lui faire la surprise de son arrivée. Evidemment, peu friande des surprises, il devra lui envoyer un message avant de sonner chez elle. Elle n’a jamais aimé être prise au dépourvu, sur certains points, il la connait si bien. Il peut lui taire de l’emmener quelque part pour manger tous les deux, mais il ne peut pas sonner chez elle à l’improviste sans risquer de la froisser. Sait-on jamais avec elle. Il ne peut pas tout prévoir, mais il sait qu’il risquerait de passer une mauvaise soirée à ne rien dire. Il pourrait l’emmener manger dans un restaurant, ou au fast-food, ou au chinois du coin. Il improvisera, ça il peut faire. Joy, sa plus vieille amie. Indéfectible amie. Qui le ramasse quand il se perd, qui l’aide à se relever de ses ébats malheureux, des élans néfastes de son cœur. Sans elle, il se serait perdu bien plus tôt. Peut-être irrécupérable en ce jour.

Il sort de la caserne en compagnie des collègues, riant d’une dernière stupide blague de la part de l’un d’eux. Son sourire s’éternise un instant sur ses lèvres alors que les au-revoir se perdent. Puis un visage dans la rue, plus loin le fait s’arrêter. Masculin, les lignes tranchantes de sa mâchoire, son regard sombre transperçant le sien. Salut Ellis. Il s’approche, prédateur. Et un collègue lui file un coup de coude dans les côtes, il ne voit pas le danger qui rôde. Il voit le bellâtre qui s’approche d’Ellis, avec cet air sur le visage, celui qui vous annonce clairement les rapports entre les deux hommes. Tu as de la chance, Ellis. C’est ce que le regard de son collègue signifie. Bientôt, il ne reste plus d’Ellis et lui, Jason. Son cœur tambourine dans sa poitrine, le cœur qui reconnait l’homme en face de lui et qui bat plus fort… Juste pour lui. Mais il s’inquiète en réalité. Ellis sait le danger. Il n’y a pas goûté encore, au mal qui entoure cet homme. « Jason. Quelle… Surprise. » Ils ont passé une nuit ensemble, une seule. Et peu avant l’aube, Ellis avait senti qu’il ne devait pas rester. Le destin l’avait aidé en faisant sonner son biper, une urgence à la caserne. Pour une fois, être de garde lui avait sauvé la mise. Il ne sait pas pourquoi, mais ça l’avait sauvé. Il y a une aura noire autour de Jason. Qui lui plait autant qu’il en a peur. Il est surpris, un peu angoissé de l’avoir en face de lui, si proche. Il sait qu’il ne doit s’approcher plus, il est aussi tentant que dangereux. Son regard se glisse sur sa silhouette pour revenir à son visage. Les collègues bientôt, sont tous partis et il ne reste plus qu’eux deux. « Je peux t’être utile ? » La question est dangereuse, il en a conscience. Mais que dire de plus ? Il ne devrait pas être seul avec lui. Il n’a ni confiance en cet homme, ni confiance en lui-même.
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19.03.16 5:27
LE CHAT ET LA SOURIS
Tu peux fuir ton passé il te rattrape toujours, c'est un fait indéniable, quelque chose qui ne changera jamais, inscrit dans le marbre du temps. Une seconde peau qu'on laisse derrière soit, part de nous qui subsiste encore dans le tréfonds du cerveau, la sale bête qui aime te rappeler les rires narquois des uns plutôt que les mots doux des autres. Traître. Il aime cet effet qu'il fait Jason, quand il sait que la situation est entre ses mains, quand il a de l'avance, quand c'est lui qui fait le premier coup, le plus décisif aux échecs. Des millions de possibilités de gagner ou de perdre déterminée par le mouvement d'une seule pièce sur l’échiquier, qu'elle fantastique fantaisie. C'est sans doute un peu bâtard de voir la vie comme un jeu, parce qu'on ne joue pas avec quelque chose d'aussi abstrait qu'une poignée d'années, c'est pas le genre de choses que tu peux parier et c'est pas juste pour ceux qui ne saisissent par les règles, mais de quelle justice parle t-on dans un monde qui laisse crever ses pauvres dans la rue avec le sourire aux lèvres et l'ironie avec ? Où est la justice quand un ouragan s'abat et tue des centaines de personnes laissant, miraculé, un criminel s'en sortir ? Toi au dessus moi en dessous, gagnant et perdant, avec le lot de consolation merci, c'est ça la vie, où tu domines et tu gouvernes ou tu t'écrases et tu suis le mouvement avec pour seul prix celui de survivre à la sauvage sélection naturelle qui s'effectue encore et encore. C'est tellement jouissif d'être au dessus, de voir la mâchoire se serrer, les autres réagir si naturellement, si normalement. Pas des porcs non, ils sont plus distingués que des porcs et il n'y a rien à becter dans la chaire d'une existence banalisée, des moutons, qui suivent et qui tracent. Et c'est dingue ce que cet enfoiré à en réserve, comment ce type l'a cerné en une nuit quand il a passé des dizaines d'années à berner et savourer à chaque fois la surprise dilater les pupilles, ô doux poison qu'est la manipulation, la destruction ; comme on trouve complaisance dans ce besoin d'anéantir, qu'on se sent puissant avec des cœurs battant dans la main. C'est presque risible, ah qu'il voudrait les goûter encore, les lèvres sucrées de l'innocence, acidulées de la peur, amertume de la vie.

Retour à la réalité, fantasmes pour plus tard, il navigue entre les stries du visage, du sourire enjôleur qu'on devine aux joues fraîches, il s'attarde sur les mèches batailles, l'indomptable. Une nuit, juste une nuit et il est dépendant comme un pauvre drogué, déjà il en redemande, déjà il veut garder près de lui la découverte, la cacher des yeux insidieux du monde, de ses pattes sales. La petite bête qui n'a pas attendu le lever du soleil pour déguerpir, quelqu'un qui sait ce servir des trois neurones qu'il reste dans le cerveau crépitant. Encore plus charmant. « Jason. Quelle… Surprise. » Au fond de ses veines il sent que les pulsations du palpitant s’énervent déjà, le sang chavire sous la peau. Surpris, c'est bien le mot. Il a de quoi être surpris, combien y avait-il de chance après tout ? Qui aurait deviné que Jason allait le suivre, qu'il allait se découvrir une obsession pour ceux qui ne trouvent pas perdition dans ses bras ? Rien ne pouvait prévoir ça, parce que personne avant n'a jamais essayé, on préfère se laisser aller dans le mal, on préfère se perdre plutôt que de se battre, surtout quand la bataille ne vaut pas la peine de lever les armes, quand ça tue à petit feu, ça étouffe la rébellion Trop tard, ils ouvrent les yeux, trop tôt, il comprennent, frustration à chaque fois que les poupées se brisent. Lui même dans ses songes les plus profonds, si l'homme arrive encore à rêver la nuit où repos s'impose, n'avait jamais osé espérer que quelqu'un sorte un peu lot, vienne lui foutre des battons dans les roues, puisse le distraire plus que quelques semaines. L'emmerder. C'est inespéré, il ne se l'avouera pas, il dira qu'il le gonfle, qu'il le bouffe, mais l'envie d'en savoir plus, de fouiller est présente. Autour des statues au calme olympien, la solitude des fins de journées les embrassent, soleil dans le déclin vivant sa dernière arabesque. « Je peux t’être utile ? » Le rictus s'étire sur les lèvres fines de mensonges vaporeux. Aucune réponse appropriée ne vient, simplement des idées, des pensées qu'on tait. Il préfère jouer la carte de mère sûreté plutôt que de risquer sa mise. Hors de question de laisser encore une fois partir l'objet de curiosité, de convoitise, de désir. Cette fois-ci il n'aura pas le temps, il devra répondre de ses actes. Il faut rompre le tabou, rompre la distance, aborder ce sujet épineux mais inévitable. « Je passais dans le coin et j'étais sur d'avoir déjà vu ce visage quelque part. » ça ment comme ça respire. La rencontre n'est pas due au hasard, il l'a cherché Ellis, il a fouillé, il a été foutre son nez partout par simple égoïsme, simple désir de possession, avoir pour avoir, être le seul à pouvoir glisser ses doigts sur l'unique pièce d'une collection perdue. C'était le sien d'Ellis, à personne d'autre, il avait pas le droit de se barrer. « Tu n'as pas rappelé. » Roulette Russe tu vois, l’arme contre la tempe, la gâchette qu'on presse, pas ton tour, à l'autre, à lui de croiser les questions auxquelles on ne veut pas répondre, les situations où l'on aimerait disparaître, et puis ce sera encore au tiens jusqu'à ce que la balle trouve seule son chemin..
(c) AMIANTE
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20.03.16 15:48
† le chat et la souris.
W/Jason & Ellis
Le cœur est un organe important. Sans lui, plus rien ne tournerait rond. Ses battements permettent au corps de vivre. Il est source de vie. De par la cage osseuse qui le protège, on devine à quel point le corps veut lui-même le préserver. Mais la cage thoracique se fait prison dorée quand trop souvent on l’enferme, on l’ignore. Le cœur veut se donner, il vous remonterait dans la gorge et s’échapperait de vos lèvres simplement pour se dire. Et s’offrir. Mais il ne peut pas. Sans lui, nous ne serions plus rien. On ne peut que le forcer à rester à sa place, enfermé dans sa cage somptueuse. Le cœur d’Ellis est un plus vaillant combattant. Il déjoue l’esprit du jeune homme et s’offre, toujours. A s’y perdre. Et l’esprit s’embrouille. Ellis ne vit qu’à travers son cœur qui n’a pas la faculté de réfléchir. Il s’offre aux personnes qui l’intéressent, il s’offre à ceux qui le font frémir et trembler. Il s’offre. Mais s’offrir ce n’est pas aimer. A trop se donner on se perd, on perd le sens des mots, des sentiments. Et même quand l’esprit se débat, dans le fond, Ellis ne cherche pas à s’en sortir. Il n’a aucune raison de lutter contre lui-même. Il n’a personne pour qui se battre, ou peut-être que si, c’est vrai, il y a quelqu’un. Mais quand ce quelqu’un se refuse, te rejette, on passe à autre chose. Et Ellis passe à autre chose, un peu tous les jours. Avec n’importe qui voulant bien de lui. Et le cœur se veut à Jason. Pour un temps du moins, il se veut à lui. Et quand l’esprit fier de lui avoir échappé la première nuit, voit l’homme de son cœur en face de lui, il défaille. Et le palpitant tremble, d’excitation.

Je passais dans le coin et j'étais sûr d'avoir déjà vu ce visage quelque part. Le cœur a quelques soubresauts. Mais Ellis sait que ce n’est qu’une phrase enjôleuse, la tête le sait. Il est un peu tiraillé, mais un petit sourire en coin nait sur ses lèvres, quelques secondes. Mais c’est suffisant déjà pour qu’il le remarque. Il sait le danger, mais déjà il se complait dedans. « Menteur… » Nouveau sourire, un peu timide mais qui le trahit quand même. Il sait que ce n’était pas un hasard. Mais il se voile la face en pensant que ce n’est rien d’inquiétant. Tu n'as pas rappelé. Le sourire qui disparait, l’enfant pris en faute. C’est vrai, il n’a pas rappelé. Il n’a pas osé. Il ne se faisait pas confiance pour se préserver de cette aura. Il a raison d’ailleurs, il n’y a qu’à voir les signes. Son corps est légèrement penché en avant, vers lui, son regard ne le quitte pas, il ne saurait pas. Et le cœur, traitre, qui accélère. On pourrait presque l’entendre rugir. Ellis détourne la tête, passe une main dans ses cheveux. Il regarde la rue derrière Jason, les collègues partis rejoindre leur famille. Il baisse ensuite le menton, les yeux, une seconde seulement puis après il le regarde, Ellis prudent, un peu intimidé. « Non, mais toi non plus. Tu n’as pas rappelé. » Il fait un pas vers lui, avec un léger sourire. « En vérité, je ne sais pas si j’aurai appelé. Je n’ai toujours pas décidé si c’était une bonne idée ou non. » Il passe une main dans sa nuque, un peu nerveux. Puis le regarde encore, ses lèvres pleines, son regard sombre, ses traits saillants. Et il sait également ce qui se cache sous ces vêtements. Le cœur qui confond. Le cœur qui désire. « Mais tu es là. » Et s’il ne sait pas tout à fait ce que ça veut dire, il ne cherche pas à fuir. Pas encore. Il devrait pourtant, sa tête lui dit de courir. Mais s’il avait une tête, ça se saurait. Un peu de jugeote et de bon sens pour s’en sortir. Parce qu’à présent, son biper ne sonnera plus pour le sortir de cette impasse. Ouvre bien ta gueule, le loup, que je m’y jette à cœur perdu.
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20.03.16 21:06
LE CHAT ET LA SOURIS
L'air faussement boudeur s'accroche sur ses lèvres, il ne croit pas si bien dire, c'est un mensonge. Un beau mensonge pour des choses moches, sales. C'est ça mentir, c'est partir de choses affreuses pour leur donner un peu de grâce, c'est faire de quelque chose d'amoral, une idée vague, acceptable. Contourner, maquiller des vérités qu'on veut cacher, car aucune vérité n'est bonne à entendre, elles vous rappellent toute, la fatalité de la lumière, que la peinture du mensonge, finira par couler. Le mensonge, c'est l'art de jouer avec le feu, en attendant de savoir quand on pourra se brûler, et recommencer. Pour l'attrait du danger, pour la flamme exquise du désir. On se s'érafle toujours à ce jeu là, mais on finit par cicatrice. On ne souffre pas des plus grosses blessures, elles sont si présente que l'on s'entête assez à les faire disparaître, pour  toujours, oublier les plus sinueuses, les minces qui dans le coeur s'installent, qui font saigner de l'intérieur, arrache soupirs, larmes, cris, mélancolie maladive. Celles invisibles, imperceptibles, qu'on a oublié, gardé par égocentrisme, qu'on continue de nourrir, parce que sans les blessures, nous ne sommes riens, des squelettes vides, l'âme pure, une page vierge. La tension montre si vite, si le silence pouvait se taire, Jason entendrait les battements de coeur de l'autre, petit coeur enjôleur qui sait ce qui va lui arriver, mais qui reste s'accroche au navire, essaye de ne pas couler, lui, c'est son sang qui s'affole dans ses veines, pas son coeur, parce qu'il n'en a pas. Il croque celui des autre, s'imagine peut-être qu'il pourrait en reconstituer un, avec des morceaux, peine perdue. Avoir un coeur, ce serait trop lourd à porter, pire, ça réveillerait la conscience, celle qu'il fait taire, celle qui apporte le malheur, cette chose terrible, les regrets. Elle pourrirait son être, pourrirait le pourri, que resterait-il alors, déjà qu'il n'y a rien, des abysses, un trou noir, qui dévore le peu qui s’abîme dans l'abîme.   Il y a deux choses dans lesquels ce chaos intérieur ce noie et parmi ces jumelles, il y a les yeux d'Ellis, pétillants, sans filtre, sans rien. Un livre, un chef d’œuvre qu'il ne peut feuilleter sans crainte, sans risquer de forcer les pages, et pourtant il est peu de chose qu'il craint. Une esquisse trop proche et pourtant qui pourrait devenir si distante, l'intriguant Ellis qui sait trop de choses, voit trop de choses.

Jason fait effet, il perd quelques secondes le gamin – loin d'être enfant pourtant, mais qui comme tel se laisse dominer pas des réactions, réactions si humaines, ces chosent qui lui échappent. Peut-être qu'il hésite et il fait bien, mais qu'il se décide vite alors. De quoi a t-il donc peur ? S'il s'agit du regard des autres, des collèges dont il semble confirmer l'absence, il devrait regarder devant lui, se méfier de celui de Jason, qui n'est ni juge, ni transit, qui n'est que désir ardent et destruction. « Non, mais toi non plus. Tu n’as pas rappelé. »  La distance se réduit encore plus, avec elle les chances de fuites, mais cette fois-ci, il s'en réjouit. Aucune chance de s'en sortir, il ne laisse pas d'échappatoire, c'est trop risqué, l'autre est instable, l'autre est un vent, mistral fuyard, entre rage et sérénité. « En vérité, je ne sais pas si j’aurai appelé. Je n’ai toujours pas décidé si c’était une bonne idée ou non. »  Jason se mord la lèvre inférieure, il aime ça, il aime quand c'est la panique, quand ça se retourne là dedans, dans la caboche des innocents brisés contre les vagues. Il aime ces regards, qui percent, la plupart ne trouve rien ou ne veulent pas voir, il serait incapable de dire pour Ellis, parce que ce type est arrivé à la surprendre, ça remet tout en jeu, tout en question, pipe les dés. Il pose ses mots, il rassure, pas par charité de coeur, ni compassion – pourquoi faire ? Ce n'est pas une fillette, il va changer ses couches non plus. «Mais tu es là. »  Oui. Il est là maintenant et il va le rester, il va pas te quitter, tu sais pas ce que tu gagnes, pas encore ce que tu perds. Rien. C'est Jason seul qui décidera du reste maintenant. Mais est-ce qu'il t'a laissé le choix, petit agneau ? « Tu regrettes ? » Il pourrait le faire culpabiliser, ce serait un moyen de percer les barrières, mais il n'en a pas besoin, c'est comme ci il avait déjà gagné, il n'a aucune frontière à franchir. « Tu aurais aimé que j'appelle ? » Il le tente, il dira que la main qui s'égare dans son dos, c'était ces misérables centimètres qui le séparait de ce visage angélique, son visage qui s'égare dans son cou, l'appel de la luxure, des pulsions animales. « Qu'est-ce qui pourrait faire pencher la balance ? » Il rompt ce qui les sépare, trace le contour de sa mâchoire, frôle son nez, détaille ainsi chaque pore de sa peau, véritable drogue,  et ce qui s'apparente à de la douceur n'est que provocation, pure provocation, toujours chercher à aller au-delà, pour jouer. Une main s'égare sur ses fesses, sans les toucher, contact aérien, irréel, il veut le rendre fou, le faire flotter entre réel et iréel, le petit Ellis. Fou de ces si dangereuses choses que sont les passions, qu'est Jason lui même. Un rictus habille à nouveau ses lèvres qui flirtent avec leurs jumelles, la lueur démoniaque à l'oeil, il doit se retenir de ne pas le dévorer sur place bien que maintenant il ne soit plus si loin de pouvoir enfin soulager sa frustration. Mais ce serait presser les choses, il n'est pas si patient, mais pas stupide, pas dans cette matière là. « Que veux-tu ? » Il conclue, l'embrasse, enfin, lèvres contre lèvres, des flashs de leurs chairs s'embrassant reviennent derrière ses paupières closes, il mordille les lèvres tentatrices avec une violence contrôlée, juste assez pour le faire languir. Il n'attend pas tellement de réponse et pas besoin. Il ne peut pas refuser, plus. Un temps il lui donnera ce qu'il voudra, pas toujours, mais il le mettra en confiance, lui aussi il va le construire, lui aussi il va l'adorer, culte malsain
(c) AMIANTE
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24.03.16 17:14
† le chat et la souris.
W/Jason & Ellis
Son doux palpitant, ce téméraire, il s’agite et frémit devant le regard insidieux que lui lance l’homme sombre devant lui. Et Ellis coule dans ce regard, qu’a-t-il de plus à perdre après tout ? C’est comme les autres, c’est comme à chaque fois. Il se délecte de l’adrénaline qui court dans ses veines, qui le fait chavirer pour un être qui ne le mérite sans doute pas. Il frémit sous la stature de Jason, sous cette aura sombre qui le domine. Soumis. Manipulable. Il se complait dans ce genre de schéma, parce qu’il est plus aisé de se laisser guider que de guider soi-même. Parfois, Ellis a des soubresauts, parfois il sait qu’il est bon d’arrêter, il sait qu’il vaut mieux filer. Comme cette nuit-là. Il savait qu’il ne pouvait pas se faire confiance, qu’il fallait s’en aller avant que son cœur ne choisisse malgré lui. C’était trop tard à présent. Parce que son esprit embué par l’aura mystique de Jason, est conquis, déjà. Ellis aime les personnes dangereuses, quelque chose chez elles lui rappellent ce qu’il ne voit pas chez Joy. Quelque part, il change de monstre pour un plus cruel encore pour attirer son attention, à elle. Il voudrait qu’elle le sorte de là, mais elle n’en veut pas de cette vie-là, avec lui. Alors il se jette encore plus à corps perdus dans les histoires qui font mal, et il parvient encore à leur trouver des charmes. Il se sent vivant face à Jason, qui lui donne son attention, qui lui donne ce qu’il veut. C’est ce qui compte. Rien de plus.

Jason s’approche, la distance se réduit encore et son cœur s’emballe à Ellis, traitre. Tu regrettes ? Non, il ne regrette pas. Peut-être les choses se seraient-elles passées différemment s’il avait appelé. S’il aurait aimé qu’il appelle ? Il ne sait pas, vraiment. « Ce n’est plus important. » Parce qu’Ellis est dans le présent, pas dans le passé, ni dans l’appréhension du futur, il est ancré dans le présent. Toujours. Ses idées s’égarent alors que Jason, joue et l’effleure. C’est cet aura qui fait accélérer le souffle d’Ellis, imperceptiblement. Cette main dans son dos qui descend, son visage qui se perd le long du sien. Un effleurement, un souffle, il veut plus que ça. Il veut du tangible. Qu'est-ce qui pourrait faire pencher la balance ? Ca n’appelle aucune réponse. Du moins il l’espère, parce qu’il ne sait pas quoi dire. Sa présence, entière, fait pencher la balance. Sans cette visite impromptue, Ellis ne serait pas revenu vers lui. Dans un éclair de lucidité, il l’aurait évité. Mais Jason est là, maintenant, pourquoi refuser. Que veux-tu ? Ose-t-il encore demander. Mais il ne lui laisse pas le loisir de répondre alors que ses lèvres s’emparent des siennes. Il se laisse faire, sans bouger d’abord, puis une main vient se glisser sur l’avant-bras de Jason, avec ce besoin irrépressible de le toucher. Non pas que l’envie de fondre contre lui ne le tente pas, mais il se contient, le bougre. Il a passé l’âge de jouer aux adolescents pré pubères, même si c’était tentant. Ils n’ont eu qu’une nuit, une nuit rapidement rappelée par ce brûlant baiser.

Le baiser prend fin, mais Ellis ne prend pas ses distances au contraire. Il reste quelque peu en suspend contre ses lèvres avant de plonger son regard dans le sien. Sa main profite de la texture de son avant-bras, du muscle saillant sous ses doigts. Il a un léger sourire, éphémère parce que troublé parce cette nouvelle proximité. « C’est bien que tu sois passé. » Vraiment ? Il n’en était pas très sûr en réalité, ni tout à l’heure, ni maintenant. Et pourtant il était content qu’il soit là, qu’il soit venu jusqu’à lui. Rien à voir avec un quelconque sentiment d’amour, Ellis n’est pas dupe. Il n’y a eu qu’une nuit. Et il s’en souviendra de cette nuit, recommencer ne lui déplairait pas. Sans doute la même idée a effleuré l’esprit de Jason. Peut-être. S’il savait. Son autre main remonte entre eux, se glissant jusqu’au cou de Jason où ses doigts viennent se glisser à la base de sa nuque. « Et toi, pourquoi tu es là, Jason ? » La question est rhétorique bien sûr. Ellis ne répondra pas à la sienne, il n’a pas la réponse. Il se perd dans son regard, quelque peu songeur. Il avait voulu fuir, Ellis. Il avait voulu lui échapper. Pourtant, il se penche à son tour pour l’embrasser, cet homme qui n’inspire rien de bon. Instinctivement, il se rapproche encore, et ses hanches viennent heurter les siennes. Puis, sage, il s’écarte enfin. Rompant le contact qu’il voudrait plus long, mais ne voulant pas non plus qu’on le brime sur son lieu de travail, bien qu’il n’ait jamais emmené personne dans les locaux de la caserne pour une visite plus approfondie. Mais cette idée ne fait que passer dans son regard et pour se donner contenance, il fourre ses mains dans les poches arrières de son jeans pour ne plus le toucher. « Tu veux qu’on aille quelque part ? » Il n’y a rien de sérieux entre eux deux, il n’y en aura peut-être, sans doute jamais. Voilà pourquoi Ellis prend un peu à la légère ce qu’il se passe entre eux.
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31.03.16 22:47
LE CHAT ET LA SOURIS
Ce ne sont que des lèvres, des lèvres attirées par la gravité de quelque chose qui n'a rien d'un astre d'amour ou de conneries comme ça, les histoires trop romantiques et pas assez fortes pour êtres vécues ailleurs quand dans ces rêves étoilés même où naviguent les rêves. Autant que le vide cosmique, c'est effrayant. Assez effrayant de se dire qu'à travers un simple baiser, un geste commun pour beaucoup de personnes, qu'il soit passionné ou forcé, passent temps de sensations plus ou moins claires, palpables comme insaisissables.  On peut contrôler sa vie dans jusqu'au moindre détail, contrôler les autres à sa guise, mais l'alchimie du cerveau quand le sexe s'en mêle  - et particulièrement chez ces hommes qui de toute façon ne pensent, au dires des femmes, qu'avec leur queue-  fait perdre pied le plus fort de tous, même si la sensation de pouvoir ne quitte jamais.  Mais ce ne sont que des sensations, tout comme son baiser n'est que sensation et que les véritables sentiments, sensés embraser, sensés exister et permettre à une relation de tenir, ne sont pas présent et c'est dire si un jour ils ont de toute façon existé, quelques part dans la carcasse de la bête. Pas autant qu'ils ne devraient l'être et sans doute pas les bons non plus. Mais est-ce que l'autre les a ces sentiments là à cet instant, quand il s'accroche désespérément à quelque chose qu'il ne comprend sans doute même pas ? Où est-ce qu'il est juste prisonnier de la toile dans laquelle il s'est jeté sans le savoir ? Dans sa toile, il en a rencontré des mouches Jason, parce qu'au fond l'humanité pour lui, ce n'est qu'une fourmilière grouillante d'insectes et que tous ses partenaires n'ont jamais été plus que des fourmis, des vers que la colonie a jeté à l'écart. Et c'est le rôle de l'araignée, de bouffer la vermine. Mais il ne peut pas dire qu'Ellis est de cette vermine là, s'il devait véritablement le comparer à toutes les bestioles de la terre, il le verrait plutôt comme une chenille. Et toutes les chenilles deviennent de splendides papillons. Les yeux dans les yeux. Il a décidé qu'Ellis serait un putain de papillon. Et le problème avec ses bêtes là, c'est qu'elles sont aussi insaisissable qu'éphémères. Il s'accroche, mais pour combien de temps, combien de temps avant qu'il ne se raisonne ? Ce serait une promesse au vent que de dire qu'il ne le laissera pas repartir. Simplement par curiosité. Il ne pourra pas le garder sous une cloche de verre ce gamin là.

« C’est bien que tu sois passé. »  Ça sonne si faux dans ses oreilles et pourtant cil y a sans doute une part de sincérité. Il se fait lui même la réflexion que ce type est insensé, qu'il ne se rend tellement pas compte de ses mots, des conséquences que vont avoir ses actes. Et s'il s'en rend compte, il est juste adorable de s'y laisser sombrer, c'est juste tellement adorable de le voir comme ça presque à ses pieds sans qu'il ne sache pourquoi. C'est tellement jouissif. Pour lui, être passé est la pire chose qui ai pu lui arriver. C'est le début de la fin, et il n'a aucune idée de la façon dont tout cela va se terminer. Sûrement pas de la bonne manière. « Et toi, pourquoi tu es là, Jason ? » Il n'aura pas sa réponse, il faudra qu'il la découvre seul, ou c'est que la réponse n'existe pas encore et qu'il devra l'apprendre de lui même et dans ces cas là montrer le bon chemin à Ellis. Mais il est des questions qui se doivent se rester suspendues. Il ne devrait pas répondre à celle-ci, elle est de celles qui ne veulent pas de réponses. Ce sont les questions les plus silencieuses qui cachent les réponses odieuses. « Je suis là pour toi. » La vérité se lâche comme une bombe, tout le jeu réside entre les sous-entendus et les non-dits, toutes ces demi-vérités qui ne sont ni fausses ni si « vraies ». Ces confessions qu'on ne peut dénoncer. Des confessions comme des contacts, comme les hanches qui s'évaporent ,à peine présente, elles appellent, suis moi je te fuis, fuis moi je te suis. « Tu veux qu’on aille quelque part ? » Le diable s’habille de sourires cachés entre deux baisers. Pour une fois, il s'en remettrait bien au destin, si celui-ci existe bien. Mais il se doute que quelqu'un là haut tire les ficelles, fautes de tirer les cartouches directement. Le destin ce n'est pas ce type qui décide, nah. Il te laisse décider plutôt, il te laisse faire tes propres conneries, c'est bien plus drôle. Lui aussi il a le droit de s'envoyer un peu. Il se contente de te mettre le nez dans la merde et te laisser le choix entre réparer le foutoir où laisser pisser. Continue ta route ou mets toi à genoux. C'est pile ou face. « Je ne sais pas… Où tu veux. Tu peux essayer de me surprendre...» La doigt contournent la mâchoire, songeant qu'ils pourraient la dévorer s'ils pouvaient. « … ou songer que l'on est bien ici. »  Et qu'il pourrait ne jamais le quitter ainsi. Et qu'il pourrait toujours demeurer dans son ombre, toujours demeurer dans sa vie. Jusque dans l'intimité du job qui l'arraché à cette nuit. Vengeance. Si cela fut sa délivrance, ce serait sa prison.
(c) AMIANTE
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03.04.16 23:32
† le chat et la souris.
W/Jason & Ellis
C’est comme plonger dans le vide, un élastique mal attaché autour de la cheville. On s’y lance, on s’y jette. On fait confiance à la chance et au destin, on parie sur sa vie, surtout. Pour l’adrénaline, pour la nouveauté et le piquant. Mais c’est le danger qui l’attire le plus, Ellis. C’est ce qui fait de lui un bon et un mauvais pompier, parfois. Ellis est trop téméraire, une tête brûlée, comme on dit. Le feu, il le défie, le feu, il l’affronte et se jette entre les flammes dansantes quand c’est nécessaire. Tu es le feu, Jason. C’est dangereux, on peut se blesser, mais on est irrémédiablement attiré par lui, comme c’est le cas pour Ellis, en cet instant. Il sait qu’il ne devrait pas. Et c’est excitant. L’interdit. Combien de temps trouvera-t-il cela intéressant ? Nul ne le sait. Ellis ne tient pas en place, il passe d’une personne à une autre, tente d’épargner son cœur comme il peut. A trop s’approcher, on se brûle, les dégâts peuvent être irrémédiable, comme ces cicatrices qui parcourent tout le flanc d’Ellis, qui descendent jusqu’au bas ventre. Les dégâts à l’âme, cela dit, sont les maux les plus difficiles à soigner. Voilà pourquoi il se sauve, Ellis, il préserve son cœur, trop versatile. Jason est comme le feu, Ellis le regarde droit en face, l’affronte et fond sous son regard, irrémédiablement attiré à lui.

Je suis là pour toi. Les yeux d’Ellis brillent d’une étincelle insoupçonnée. Tant de crédulité. Il savoure ces mots sans comprendre l’autre vérité. Il n’entend que ce qu’il veut bien, comme tout un chacun. Ce baiser, il y met sa passion, sa fougue. Parce qu’il ne sert à rien de feindre l’intouchable quand on s’est déjà donné tout entier. Quand l’autre connait déjà votre corps sans ces vêtements et qu’il vous a déjà touché d’une façon des plus intimes qu’il soit. Pas besoin de faire semblant de ne pas le désirer, il te désire, Jason. Ardemment. Il met du cœur à ce baiser, peut-être un peu trop. Le danger est une chose excitante et Jason a ce goût épicé et brûlant sur les lèvres. Ça lui rappelle cette nuit, les baisers, les caresses et l’étreinte brûlante. Ses doigts viennent parcourir le pourtour de sa mâchoire, Ellis le regarde sans ciller, fasciné. Je ne sais pas… Où tu veux. Tu peux essayer de me surprendre... ou songer que l'on est bien ici. Le rouge lui monte un peu aux joues. Il n’y a plus grand monde à la caserne à cette heure. Tout au plus deux gars dans la cafet’ qui jouent au carte en attendant qu’on les appelle en urgence. Et la caserne est grande. « Tu es déjà entré dans les coulisses d’une caserne de pompier ? » Mince le sourire sur ses lèvres, tant l’aîné l’impressionne si proche de lui. Puis ses doigts se glissent dans les siens, et Ellis l’entraine, en direction de la caserne. Le tout est de ne pas se faire prendre.

Mais Ellis sait où il va, il connait les couloirs, les recoins. Il sait par où passer pour ne pas être surpris. Ils ne passent pas loin des vestiaires, des douches – dont l’une d’elle coule, confirmant la présence de l’un de ses collègues –, ils évitent le réfectoire pour se diriger vers le dortoir. Les lits sont inconfortables au possible, mais à savoir qui cela préoccupait vraiment. Il pousse la porte et referme derrière eux, tournant la clé dans la serrure. Ellis ne peut pas être surpris sur son lieu de travail, cela manque d’éthique et équivaut à un blâme. Qu’il ait ramené un homme plutôt qu’une femme ne plaidera pas en sa faveur, même s’il est de notoriété public qu’Ellis ne fait pas de différence, et que sa pansexualité soit acceptée de tous, ça ne veut pas dire qu’il n’en sera pas excusé. Certains collègues sont vieux, arriérés. Mais Jason valait le coup. Le danger encore, l’excitation de l’interdit. Il s’appuie dos à la porte, n’allume pas la lumière mais n’éprouve aucun mal à distinguer les traits du prédateur qu’il a en face de lui. « Tu m’en veux de ne pas avoir rappelé ? » Parce qu’il se sent un peu gêné, et qu’il est à présent enfermé seul avec lui, il se sent pris au piège et… adore ça. L’adrénaline, encore. Toujours. Les mains d’Ellis viennent se poser sur les hanches de Jason, l’attire légèrement à lui. Mais ne tente rien de plus, pas pour l’instant. C'est si facile de se laisser aller quand on est persuadé que tout cela n'est qu'une histoire de sexe, rien de plus.
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06.04.16 19:07
LE CHAT ET LA SOURIS
Les joues roses, les yeux qui brillent, milles soleils, c'est ça l'espoir et son petit goût de printemps, tu peux presque entendre les oiseaux qui gazouillent, t'imaginer une rivière paisible où ondulent des carpes, des paysages où rien de mal ne peut arriver en théorie, c'est ce qu'il voit en lui, c'est tentant de venir saccager les paradis perdus. Viennent les nuages noirs. Pluie, orage menaçant, l'espoir est différent chez chaque personne, pour certains c'est le gros lots, d'autres c'est le guérison et chez les monstres, des chimères difformes. Toujours la même façon de les briser, il suffit de porter le rêve à réalité, pour qu'il s'écrase sur lui même, que le soufflet retombe, calme plat. On veut, on veut tellement que l'on donne tout pour avoir, argent, amour, on veut tout ce qu'on ne peut pas obtenir comme ça, on cherche, on se donne un but, et quand ça tombe dans les mains il n'y a plus de raison de désir, d'espérer. On a ce qu'on veut et on veut encore plus, car s'il l'n ne désire plus alors quoi ? Il faut toujours plus, ce n'est plus un rêve c'est un cauchemar, éveillé, on plonge en pleine conscience dans la vie, dans ses vices, cette éternelle drogue dont on est à jamais dépendant si l'on a eu le malheur de poser rien que les lèvres contre sa peau, l'espoir il illumine un peu ses yeux à Ellis et un jour aussi il n'aura plus d'espoir, ça peut-être demain comme maintenant, ça arrivera, Jason veut que ça arrive quand il l'aura décidé, il veut être plein de chose, il obtient lui aussi, à sa manière il espère, encore et toujours plus et maintenant c'est Ellis qu'il espère jusqu'à ce qu'il n'y ait plus rien à avoir.

« Tu es déjà entré dans les coulisses d’une caserne de pompier ? » Au sourire il répond par un autre étrangement sincère, c'est un peu un rêve de gosse de rentrer dans une caserne. Qui n'a jamais rêvé de conduire le grand camion rouge et aller sauver des personnes en danger, lancer les sirènes, plonger dans le feu et aider des personnes ? Ça et l'armée, c'est des petites choses qui rendent si humain, presque tout le monde passe par là, ce désir fou de vouloir sauver des vies, qui a existé chez ces personnes qui aujourd'hui égorgent dans les rues tristes. Voilà ce que la vie à fait, aux autres, elle attaque comme l’acide, corrosive, elle vient détruire les coeurs et les poumons, elle transforme, la chienne de vie. Elle ne te laisse pas la chance, pas ici, dans cette ville la vie t'a laissé avec tes gosses et ta conscience, ceux que t'a du vendre pour te reconstruire après le déluge, ici errent les coeurs brisés, les corps brisés, tout ce qui est en morceaux et qui n'a pas besoin d'être recollé avec en prime ceux qu'il faut encore faire tomber. Il suit Ellis dans les bribes d'enfance, les doigts dans les siens, à travers un monde qui n'a rien à voir avec le sien, ça à quelque chose d'enfantin, pour des pêchés qui ne sont pas innocents. Ils sont comme des gosses qui vont faire une connerie, il sait ce qu'il s risquent, il n'est pas stupide, il s'en doute, c'est d'autant plus excitant. Ce que l'autre ne ferait pas par plaisir. L'amour du danger, le plus bel amour réciproque.

En fait ça lui fait un peu bizarre, il se souvient d'avoir rencontré des pompiers gamins, quand ça maison brûlait, c'est fou comme la vie n'est qu'une boucle qui se resserre autour de la gorge, une potence solitaire. Cette fois chez eux, retour à la casse départ où tout a commencé, où la rage prend naissance ce q feu qui le poursuit. Qui grimpe dans ses veines. Il avance, il pourrait le faire les yeux effets, Ellis sait où il va et il n'a aucune raison de s’inquiéter, de ne pas faire confiance. Il est sur de lui, sur de son charme, sur de son maléfique, ils évitent les lieux encore habités par quelques âmes errantes, ils descendent dans le puits de l'enfer, l'autre s'y jette corps et âme, pauvre innocence qui peint ses sourires à dévorer. Ils rentrent dans une charme, il y a juste assez de lumière pour se repérer,r mais il n'y a rien à voir. Tout se ressent à partir de là. L'obscurité cache les sombres desseins. Il l'a, à nouveau, entre ses griffes, il l'a retrouvé, il l'a capturé, il est sien. « Tu m’en veux de ne pas avoir rappelé ? » Il est dos à la porte, vulnérable. Il l'attire, il s’emmêle seul, glisse ses mains contre ses hanches, lui arrache un frisson. Il n'a sans doute jamais autant voulu quelqu'un, autant par désir de possession que parce qu'Ellis à un truc spécial qui le rend excellent, les autres inspires. Il approche ses crocs de son oreille, enfouis son visage dans son cou, son parfum est une drogue dure. « Oui. » Il se libère du poids qui le comprime, il avoue. Il lui en veux, il le hait presque de l'avoir laissé ainsi, flirter avec la frontière de sa conscience, d'avoir été si parfait qu'il en redemande. « Mais il semblerait que tu ais la chance de réparer ton erreur. » Cette chance qui sera son plus grand malheur. Il revient l'embrasser, mais cette fois il n'est ni doux ni attentionné, il ne peux plus s'échapper de toute façon, ni l'un, ni l'autre, s'arrêter là n'est pas envisageable, il le dévore presque, force la barrière de ses lèvres, prend possession de sa bouche faute d'avoir son être entier pour l'instant. Il lui tarde que cela arrive, l'impatience rend ses gestes instables. Il le relâche une dernière fois. Après, il n'y aurait plus de retour possible. Une de ses mains descend lentement le long de son torse, il peut presque ressentir sa peau à travers le tissu, il l'imagine, il s'en souvient, enveloppe laiteuse, la cicatrice, la carapace d'un esprit vif aux richesses inconnues. Il s'arrête à la barrière de sa ceinture. « Vas-tu la saisir ? »
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