MONOMANE

dans tes souvenirs, raconte-nous la première fois où tu as été confronté au « mal ». quelles étaient alors tes options et quel a été ton choix ? ✚ c'est toi le Mal, c'est toi la source. t'as pas croisé d'oncle aux paluches baladeuses, de psy cinglés, de mère t'aimant d'trop. t'es pas de ces gamins qu'on voit à la tv, qui viennent gueuler leur colère des années plus tard. c'est toi qui a merdé. tu le voulais ce ballon, et l'autre voulait pas de te passer. t'as pas eu le choix. tu lui a mordu la joue, bouffé le visage. c'est pas clair comme souvenir. juste le sang, et la carne que t'as recraché. est-ce que c'était mal ? le psy dira un fatras de conneries que tu ne comprendras pas tes choix de vie t'ont-ils déjà apporté des ennuis ? ✚ tu passes entre les mailles de la justice, tu jettes un poing dans la gueule des avocats. comment tu fais pour toujours t'en sortir ? on dira merci à ta gueule de chiot battu. des conneries. c'est pas noté innocent sur ton front, encore moins sur tes mains. ça dégueule de carmine sur tes paluches trop fines. t'as déjà tué, une fois, deux, peut-être quatre. pas de ta faute. c'est jamais de la tienne. tu voulais juste qu'ils ferment leur gueule pendant cinq minutes. alors on te demande si t'as déjà côtoyé les flics et une cellule. une fois, parce que t'avais pas ton permis et qu'ils n'avaient rien d'autre à foutre que de t'amener avec eux quelle importance accordes-tu à l'humanité dans son ensemble ? comment te comportes-tu socialement ?  ✚ inutile petits cafards, jamais crevés, toujours geignant dans leur bave. tu t'exclus, tu n'as jamais aimé les autres, encore moins apprécié. parait que t'as la moitié d'un coeur. certainement des conneries, mais toi, t'y crois. ça t'aide à expliquer que tu te fous de rouler sur un chat, de jeter un nid d'oiseau ou de claquer la porte au nez d'un mec à la gueule accidentée. t'es pas là pour les aider, eux non plus. chacun pour sa face. en société, t'es juste le mec effacé, le bizarre, l'autre, le gars sans nom et t'en demande pas plus serais-tu plutôt la « tête » ou la « main » ? ✚ la tête, l'arrière, les pensées. pas courageux, pas capable de mettre la main dans la crasse des autres. plutôt celui qui pense, au dessus, petit roi et pas soldat quelles sont tes pires craintes et tes plus grandes angoisses ? ✚ plus de café le matin, trop de sucre dans le café, voir trois voitures rouge et jaune à la suite, être obligé de porter une cravate, laisser conduire quelqu'un à ta place, qu'on touche à tes affaires. les angoisses, c'est différent. qu'IL ne revienne pas, que tu crèves tout seul, bouffé par tes araignées dans ces adjectifs, le(s)quel(s) te définis(sent) le plus ? (indique les en gras) ✚  improvisation, impétuosité, rêverie, instabilité, adaptivité, sens pratique, intuitivité, négligence, gaspillage, passivité, habitude, introversion.

L’enfance, c’est la connerie du départ. Revenir là-dessus, sans façon. Plutôt crever. Pas le temps. Questions du psy qui remuent la crasse au fond de sa caboche, cherchent l’ignoble qui le fera bander. Depuis qu’il a quinze ans, c’est l’obligation d’avoir un fouille-merde dans son planning. Mardi soir. Il s’étale dans le fauteuil, prend ses aises, se moque de l’autre qui manque la crise de panique à chaque parole de Guernica. D’ailleurs, parlons-en de son prénom. « Vous savez pourquoi ils vous ont nommé de cette façon ? » Question mal tournée, mal foutue, ça trahit toutes les intentions, toute la crainte qu’il n’est pas foutu de planquer. Il ricane Haydn. Rien ne lui fait plus plaisir que de foutre la trouille au psy. Des conneries qu’il s’invente, des cadavres dans le placard. « Vous ne devriez pas chercher à comprendre, vous savez… ils étaient plus fous que moi, ça vous aurait plu d’avoir une conversation avec eux » Tapotent les doigts contre l’accoudoir, s’enfoncent les ongles dans le cuir. Pourquoi ses viocs l’ont nommé d’après un massacre ? Aucune idée. Pas son problème. Identité qu’il n’utilise pas. C’est Haydn. Le nom de l’époux. Du mec avec qui il s’est marié sans savoir dans quel foutoir il s’embarquait. « Vous êtes allé le voir ? » Continuent les questions, ces foutaises censées le rendre un peu moins renfermé sur lui-même. C’est vrai qu’il ne parle pas Guerni, qu’il préfère se taire, observer, et enfoncer un pique à glace dans le crâne des gens. Pas de sa faute. Il déteste les piaillements. « Hier. Il paraît qu’il a tué son codétenu, qu’il reprend pour trois années » Information lâchée sans l’ombre d’une crainte. C’est peut-être pour ça qu’il l’a aimé, l’Autre, son Fantôme, le diable dans une boite. Un putain d’assassin. Un charognard. Peut-être qu’ils se reconnaissent entre eux ; les fous, les tueurs, les détraqués. Sept ans maintenant qu’il est dans une cage. Toujours pas crevé. Jugé instable. Pas de peine de mort. « Et vous continuez de l’attendre ? » Soupir. L’alliance est une réponse à la question. Guernica se lève, observe, tourne autour du crétin sans cervelle, du docteur ayant obtenu diplôme par l’argent de papa et maman. Tous accrochés au mur, fierté dégueulasse de mensonges.


« Tu pourrais tous les tuer »
« Je ne pense pas »
« C’est dommage »

Mariés. Juste un papier, ça lui donne le droit de voir son toqué d’homme. Lion en cage. Furie qu’il voudrait sortir de là. Trop de personnes, trop de paperasse à préparer en amont. Pas son genre. Il agit par impulsion. Il s’écrase sur la table, gueule qu’il n’est pas d’accord, qu’il en a marre d’attendre, qu’il ira s’faire baiser par le voisin. L’autre hausse les épaules.

« Tu sors bientôt ? »
« Dans quatre ans »
« J’suis trop patient »

On lui a hurlé que c’était un pied dans la tombe, qu’il s’était marié sans connaître l’autre. C’est vrai, mais c’était pas un problème. Les parents ont gueulé. Le lendemain, ils étaient morts. Route glissante, quel dommage. Guernica abandonné. Petit chiot entre les murs, plongé dans la ville du vice. Il observe l’innocent maculé du sang d’inconnu. Bordel, putain, casino, argent, flingues. Faudrait qu’il essaye, un peu d’tout.

L'autre personne consent à changer, je peux donc venir te valider. Puis c'est vrai que t'es mignon, l'mignon.
Par contre, le chat dans la machine à laver, j'peux pas l'accepter ! Encore, les humains, bon, mais faut pas toucher aux chats, regarde moi cette bouille ->
Malgré cela, je consens à te valider (parce que t'es mignon tout plein quand même. ). Et j'te file dans le groupe des pervers.
Sache également que je kife ton écriture, et que je suis bien impatiente de voir ce futur scenario parce que ça va déchirer.