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les billets avec la tête William McKinley (covalon)

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04.02.16 21:45
CORA/AVALON
Et le temps si insouciant emporte avec lui mes rires d'enfants, pour le pire, comme avant.

La cigarette à moitié consumée, la fumée froide, la dame de pique un peu pliée, les boissons plus ou moins alcoolisées malgré la loi, les robes dénudées, le rouge sang sur la moquette, l'or sur les doigts et sur les dents, l'argent dans les poches et sur les montres, les billets avec la tête William McKinley - vingt-cinquième président des États-Unis, les pièces tombant dans un bruit sourd, les murmures à mi-voix entre les rires, les complots à voix basse, les jeux d'argent sans valeur morale, les vieux films en noir et blanc, la longue attente, un sombre palace, une musique entêtante, une froideur pesante, une pastille à la menthe fondant sur la langue, le luxe sans discrétion, les strass qui remplacent les diamants pour les plus pauvres, et le goût métallique du sang dans la bouche ; voilà tout ce que m'évoquait ce lieu en y pensant.

Et c'était pire en y étant.

Je tournais bruyamment mes glaçons avec ma paille dans mon verre, pillant parfois la tranche de citron qui y avait été accroché. Avalon m'avait posé là, dans un coin excentré du bar de son casino pour ne pas déranger ses clients, comme si j'étais un objet de décoration de mauvais goût ; le tout en me disant de ne pas bouger jusqu’à son retour, au risque de me retrouver avec le crâne rasé. Menace qui, même si elle ne dépasserait jamais se statut à mon avis, m'avais donné un léger frisson. Elle était maintenant absente depuis un quart d'heure, j'avais eu le temps de passer deux coups de téléphone pour organiser une soirée avec les filles ce week-end, d'ajouter des nouvelles photos avec ces dites pouffiasses sur instagram, et de corriger mon rouge à lèvres environ un milliard de fois. Éprise d'un ennui mortel, je balayais du regard tout ce qui se trouvait autour de moi, des hommes en costumes à la décoration, de leurs cigares épais aux boutons de leurs manchettes, des lampes à éclairage tamisé aux nombreuses bouteilles d'alcool derrière le comptoir, certaines prenant certainement la poussière depuis bien avant ma naissance, jusqu'aux machines à sous, chantants la victoire ou la défaite. Le Casino était un bel endroit qui m'aurait certainement fait rêver dans d'autres conditions. Ma tante avait un sens pointu de l'art décoratif qui ne me laissait pas de marbre, tout ici suintait de luxe et de faux-semblants, loin du vrai visage de la ville, loin de tout ce à quoi j'étais habitué.

À l'autre bout du bar, un homme s'avance et commande quelque chose. Je n'entends pas sa voix, ne vois que la moitié de son visage, mais me surprends à le comparer à mon père. Il a la même démarche sûre de lui, le même genre de costume cintré et coupé à la perfection, la même odeur pestilentielle d'argent. À côté de lui, dans mon petit jean gris avec ma chemise blanche, mes bottines et ma veste pied-de-poule, j'ai l'air d'une attraction de foire qu'on aurait mis là comme une des ces horribles œuvres d'art que tout le monde dit trouver « intéressant » alors que c'est simplement à vomir. Et pourtant, au lycée, là où je suis la reine, je n'ai rien d'un monstre de foire. Au contraire, c'est moi qui rends les autres monstrueux. Je fais mine de pianoter quelque chose sur mon téléphone pour ne pas avoir l'air d'une tache encore plus que ce n'est déjà le cas, et sirote mon Coca sans bruit.

J'ai envie de rentrer à la maison. Pas pour voir ma mère non, ni pour être là-bas en soit (le fantôme de Maddie hante trop ces lieux pour que je puisse y respirer tranquillement), mais juste pour être autre part qu'ici. Je ne sais pas pourquoi Avalon s'acharne à vouloir passer ce temps avec moi, on voit parfaitement qu'elle a autre chose à faire que de s'occuper de moi. Et de mon côté, je n'ai pas vraiment besoin de nourrice non plus. Je pense ne pas trop de tromper en disant que mon père doit être derrière tout ça.

Ah, mon père cet homme. Mais ma tante, cette femme, elle...
Avalon-Jacy Wolf
It is madness for sheep to talk peace with a wolf. ∆
Avalon-Jacy Wolf
CARTOUCHES : 830


Bang bang.
TON JOB: gérante d'un casino et, accessoirement, blanchisseuse d'argent très sale.
TON AGE: vingt-neuf ans.
TES ENNEMIS, TES ALLIES:
05.02.16 13:11
† Cora & Avalon
A travers ces lèvres nouvelles, plus éclatantes et plus belles, t'infuser mon venin, ma soeur !
Avalon marche vite. Ses talons claquent sur le sol de marbre qu'elle arpente, et le couloir se pare de son odeur. Chercher la petite Cora au bas de son école lui prend un temps désespérément long, temps qui lui manque pour fignoler toutes ses petites affaires.  « Merci d'avoir attendu. » L'homme qui est là la regarde d'un air lubrique, et c'est sans aucune ambiguïté qu'il lui laisse entrevoir le plaisir qu'il a à sa visite. Son bureau est démentiel. Un grand bureau de marbre peuplé de babioles de valeur, de feuilles de papiers éparses et de factures à peine voilées. De superbes fauteuils de cuir, sur lequel elle invite l'homme à s'installer, alors qu'elle rejoint le trône qui est le sien. Des tableaux sur les murs, invitant à la confiance, dévoilant peu à peu le goût très sur qui est le sien. Elle plante son regard assuré dans les prunelles de son associé, et esquisse un fin sourire empli de confiance. Elle est une femme de caractère, une femme de pouvoir, une femme dominante. Elle est cette poupée caractérielle, pleine d'assurances et de certitudes. En elle, on discerne d'abord l'impressionnante aura qui la suit de partout comme une ombre aux yeux de la lune. Puis, on entend les douces mélodies qui s'échappent de ses lèvres, tels des souffles d'un vent délicat en pleine canicule. Sirène merveilleuse qui émerveille les passants. Elle fait voguer les bateaux à sa convenance, comme elle les fait couler sans aucune arrogance. En elle réside la confiance, en elle se trémousse la réussite. « Que puis-je pour toi ? » Il est souvent fourré dans son autel. Souvent, il rêve à ses courbes, à ses formes, à ses orgies démoniaques qu'elle organise lorsque la nuit les couvre de son voile noir. Souvent, il ne la veut qu'à lui. Toujours, il doit se contenter de son sens des affaires. « On a fait un bon chiffre ce mois-ci, bien trop pour que ça semble légal. J'ai besoin de cacher d'où ce pèze provient. Comme toujours, chérie. » Le regard qu'elle lui lance est volontairement séduisant. Il est l'un de ses meilleurs clients, et elle le tient aussi facilement que s'il avait été un nouveau-né. Jamais il n'ira voir ailleurs, tant qu'il n'aura pas assouvi ses plus humbles désirs. Elle les lui refuse, tout en attisant le feu qui brûle dans ses reins. « Très bien. Tu n'oublies pas les 20% qui me reviennent de droit. » Non, il n'oubliera pas. Mieux encore, il lui versera un supplément, jusqu'à ce qu'elle se soumette enfin à lui. Achat graveleux, qu'elle ne refuse pas. S'il peut attendre, il attendra. Une poignée de main scelle ce pacte éternel, poignée de main à laquelle elle ajoute une caresse éphémère. Si courte et si délicate que les battements d'aile d'un papillon dans la brise du printemps.

Avalon claque la porte de son bureau, pour arpenter de nouveau sa plus grande fierté, son plus beau bébé. Le rosebud est pour elle davantage qu'une source de revenus. Véritable refuge dans lequel elle trouve sa toute puissance, lieu de vice et de fureur, de dangers et de plaisirs, elle y caresse des yeux chaque plus petit centimètre. Là le bois qui orne le sol, ici quelques tableaux évocateurs, là des dizaines de machines à sous entassés dans un coin de la pièce qui tourbillonnent de lumières et de sons, qui invitent à la débauche et à l'espoir. Le bar est l'un des lieux qu'elle affectionne le moins. Trop fréquenté, trop bruyant, trop guindé. Trop trop. La discrétion est le voile dont elle s'habille chaque matin. « Suis moi. » Il y a peu d'affection caché derrière cet ordre, mais elle sait qu'elle sera écoutée. La gamine qui la suit comme une ombre parce que papa l'a demandé n'est qu'une corvée dont elle se serait volontiers passée. Pourtant, malgré le caractère détestable de cette odieuse fille gâtée, Avalon découvre avec elle la fierté des liens du sang. Elle est pour elle un véritable déshonneur, que Wolf ne peut décemment pas laisser passer. Cora a certes un infini potentiel, elle le gâche en bêtises immatures. Humilier une copine lui procure une joie euphorique, et Avalon n'a absolument pas le même sens du mal. Elle se fait le devoir de l'éduquer, enfin, correctement, là où ses parents échouent encore et toujours. Au risque d'outrepasser son business.

Avalon la mène au travers des dédales labyrinthiques de son immense casino. Elle passe de couloirs en couloirs sans marquer une seule hésitation, et ne jette pas même un regard derrière elle pour s'assurer que Cora la suit. Dans ce lieu dépravé et inconnu, l'adolescente n'a plus rien de cet orgueil qui la définit, et perdre un peu de sa belle assurance au profit d'un véritable malaise lui permettra (Avalon l'espère) de concevoir un ego moins surdimensionné. Il ne suffit pas d'être une reine au lycée : il faut l'être absolument partout. Moins évidemment, moins manifestement, moins facilement que le fait Cora. Elle n'est qu'une fausse femme, affublée d'une image de toutes pièces fabriquée. Avalon en fera une Dame.  « Tu as déjà joué au poker ? » Avalon n'attend pas véritablement de réponse : elle ouvre la porte au mensonge, au vice et au bluff. Elle ouvre la porte d'un nouveau monde pour sa jeune nièce, qu'elle façonnera à son image.

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09.02.16 20:20
(Je me suis permise de faire faire une action à Avalon,
juste pour faire avancer les choses  :hide:)

CORA/AVALON
Et le temps si insouciant emporte avec lui mes rires d'enfants, pour le pire, comme avant.

- Suis moi.

Je laisse en plan mon verre, et me relève tel un soldat au garde-à-vous. Un peu trop vite, même, car j'attire les regards des clients au bout du bar. Ils ont autan de dédain dans les yeux que j'ai de laque dans les cheveux.
Je baisse alors le regard, chose qui n'est pas dans mon attitude, et le relève seulement pour fixer le dos de ma pseudo-tante partant sans moi, m'incitant à la suivre. Dans ce monde, Avalon est supérieure à moi, alors je m'écrase, comme une fourmi sous ses talons. Je la suis comme une brave bête, et c'est peut-être tout ce qu'elle attend de moi.
Car, que peut-elle bien attendre de ma personne ? Je n'ai rien à lui apporter, je suis sa corvée.

Je me faufile derrière elle comme une ombre, sans un bruit, mais écoutant tout : ses pas sur le parquet, la porte qu'elle ouvre puis qu'elle referme, étouffant soudainement le bruit des jeux derrière nous ; la résonance des couloirs que nous empruntons tour à tour et qui nous engloutissent un peu plus à mesure que nous les empruntons, et ma respiration nerveuse face à l'inconnu. Mon téléphone vibre, mais je ne relève pas, trop intriguée pour m'inquiéter de mes notifications. Où allons-nous, et pour quoi faire ? Avalon s’arrête et telle son ombre, je fais de même. Elle ouvre une porte en me demandant si j'ai déjà joué au poker. Je hoche la tête ; certainement pas le même que le sien, mais j'y ai déjà joué. Le poker auquel je suis habitué met à nu les jeunes filles en soirées, aides certains garçons à conclure à cause d'un simple coup dans le nez, et déprave encore plus toute ma génération de jeunes débauchés. Je ne suis pas de ces adolescents qui passent leurs week-ends à se bourrer ou à se défoncer, où de ces filles qui se retrouvent dans le lit d'inconnus après une soirée trop arrosée ; je suis plutôt celle perchée sur le balcon à se moquer d'eux en écoutant de la musique trop forte et ringarde, tout en me demandant comment je vais bien pouvoir finir ma soirée. Elle se solde d'ailleurs souvent par un retour à la maison, après que je commence à m'ennuyer, et par conséquent, à trop penser, à trop remuer les fantômes du passé. Ils sont comme ce voisin que personne n'aime : trop collants, voulant toujours s'incruster dans les meilleurs moments, et y arrivant, quoi qu'il arrive, même si on fait tout pour les repousser. Ils s'invitent dans toute notre intimité, nous privant d'une quelconque liberté. Et quand ils partent, on continue à y penser, restant aux garde-à-vous pour ne pas les laisser se ré-incruster trop vite ; juste le temps de s'en remettre ; de presque penser, pouvoir, les oublier.

Des fois, il y a quand même certains fantômes que l'on n'a pas envie d'oublier, que l'on veut se remémorer tels qu'ils étaient avant de devenir du passé.

La porte qu'Avalon à ouvert donne sur une salle de poker. La pièce est enfumée, il y a des hommes et des femmes, tous vraiment très différents les uns des autres. Je la suis lorsqu'elle entre, me débrouillant pour rester derrière elle, pour ne pas faire directement face à ces gens. Je ne dis pas bonjour, je reste silencieuse, me demandant si j'ai droit de respirer face à ces gens. Qui sont-ils ? C'est ce ce qu'elle attend de moi, que je joue au poker ? Ou que je la regarde jouer ? Me monterais-t-elle vraiment à ces gens ? Je n'ose pas lui demander ce qu'elle veut que je fasse, ici, après tout, je n'ose même pas regarder les autres personnes dans la pièce. Je la regarde elle, me tient droite, déglutis, m’empêche de tousser à cause de la fumée et attend un ordre. Que ce soit celui de m’asseoir, de rester debout ou de me cacher sous la table, je suis réceptive au moindre regard, au moindre mot. Je me sens si mal à l'aise ici, si sale, si petite, presque laide. Je sais qu'ils me regardent et qu'ils sont attentifs à ma présence, mais je n'en fais rien, je me laisse faire, simple ombre d'Avalon. Je vois qu'elle me regarde, qu'elle m'observe-t-elle aussi. À quoi peut-elle bien penser ?

Elle tire deux chaises, une pour elle et une pour moi. Nous nous asseyons.
Avalon-Jacy Wolf
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Avalon-Jacy Wolf
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Bang bang.
TON JOB: gérante d'un casino et, accessoirement, blanchisseuse d'argent très sale.
TON AGE: vingt-neuf ans.
TES ENNEMIS, TES ALLIES:
15.02.16 0:07
† Cora & Avalon
A travers ces lèvres nouvelles, plus éclatantes et plus belles, t'infuser mon venin, ma soeur !
Avalon trépigne à l'idée même que Cora n'a sans doute jamais rien vu de tel. Si elle est la reine au sein de son lycée minable où s'entassent des gamines écervelées, elle n'est ici plus que l'ombre de toutes ces fillettes à qui elle a causé du tort. A peine plus orgueilleuse qu'un nouveau-né, elle se tait, observe, et même son regard frôle le sol à plusieurs reprises. Avalon trépigne, oui. Elle apprécie la teneur et l'odeur de sa leçon. Elle salive d'avance de cette émotion qu'elle ressent chez sa nièce, émotion qu'elle-même a longtemps bien connu sous les coups de son époux : une espèce de honte, une impression de n'être rien de plus qu'un animal luisant face à ces ours terrifiants qui lui font face. Une honte que Cora a bien besoin de ressentir, maintenant qu'elle traverse cette crise d'adolescence tardive, maintenant qu'elle frôle l'âge adulte comme une bombe à retardement. Autour d'elle se trouvent des crapules de toutes sortes. Hommes, femmes, l'un gros bras de la mafia italienne, un autre proxénète dans la maison de passe de San Dolores, celle-là veuve noire tenant dans son petit calepin les noms de ses innombrables époux et les accidents qui avaient causé leur mort. Elle n'était plus dans une cour de récrée : Cora était entrée, derrière cette porte sombre et massive en chêne d'Irlande, dans le véritable monde, boueux et crasseux. Loin de son lycée où tout était rose et beau, où tout était facile, où elle décidait de la pluie et du beau temps comme si elle surnageait déjà au milieu de la foule. Non. Cora n'était rien d'autre qu'une gamine prétentieuse, et il était bien temps qu'elle se frotte aux véritables rois de ce monde.

Avalon tire deux chaises et elles ne tardent pas à s'installer. Le silence règne, et chacun des joueurs s'observent. Les regards suspicieux sont ici de coutume, mais Avalon n'a pas besoin de cet accoutrement ridicule sur son joli visage. Elle connaît déjà chaque homme et chaque femme qui osait de ses pieds fouler le sol marbré de son grand casino. Elle n'attribuait son approbation qu'à ceux qui méritaient d'entrer dans son royaume. Chacun, autour de cette table, y avait une certaine part. Lui, parce qu'il était respecté de tous ses pairs comme l'homme le plus discret qui soit : a trente-deux reprises, il avait échappé à la prison (voir, pire, à la potence) en s'envolant comme une brise automnale. Un coup de vent emportait loin de son lieu d'ancrage ses maigres bagages et son joli petit cul. Elle, là, elle était la plus riche héritière du coin. Certes pas bien maligne, et certes d'une conversation fade et ennuyeuse, elle n'en était pas moins une cliente privilégiée : à elle seule, elle représentait un tiers du chiffre d'affaire d'Avalon (chiffre d'affaire légal, bien entendu). Cet homme, là, au chapeau de cuir et à la chevalière en or brut, avait également sa place attitrée pour une bien autre raison. Client, aussi, mais client à blanchir son argent. On dit que les billets sales ont une odeur : il peut en témoigner. En somme, chaque être assis au bord de cette table avait un passé, une histoire, mais bien davantage et bien plus intéressant encore, un présent captivant. Loin de la petite routine quotidienne d'une jeune femme telle que Cora qui, bien que certes bourrée de qualités et de promesses, gâchait tout en un monticule de bassesses.

Avalon fit signe au croupier que sa nièce allait jouer aussi.  « Je sais que ton père te donne suffisamment d'argent, et que tu en voles aussi bien assez à tes copines au lycée, pour que tu participes à cette partie. » Chaque leçon avait un prix. Et il fallait bien que Cora paye pour entrer dans ce monde de brutalités. Avalon lui parle doucement, pour que nul n'entende les véritables sens de ses propos, mais jamais elle ne lâche véritablement ses ennemis des yeux. Ennemis car tous là pour lui prendre une partie de son argent. Ennemis car ils ne sont pas là pour jouer, mais pour gagner. Ce sont tous des loups, ici-bas, bien pressés de déguster le petit mouton blanc que leur a apporté la louve. « Comment elle s'appelle, la petite ? » C'est la voix de Mathis qui résonne dans la pièce. Une voix grave, coïncidant à merveille avec la bleu profond de ses yeux. C'est un bel homme, bien fait, à l'exception peut-être de cette main sur laquelle il maintient sa tête. Il lui manque trois doigts. Chacun coupés pour trahison. « On s'en branle de son nom, ce qu'il faut savoir c'est de combien on peut la plumer. Me dis pas qu'elle te plait, Mat. » Cette fois, c'est la voix rauque ruinée par l'excès de cigarillos d'Alan qui tonne dans la salle et résonne contre les murs. Mathis ne répond pas et ne regarde que la jolie blonde qui lui fait face.

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