(maxine) folie sanguinaire

Dans tes souvenirs, raconte-nous la première fois où tu as été confronté au « Mal ». Quelles étaient alors tes options et quel a été ton choix ? ✚ ici la réponse en quelques lignes.  Tes choix de vie t'ont-ils déjà apporté des ennuis ? ✚ ici la réponse en quelques lignes, de tout ordre (moral, légal...). Quelle importance accordes-tu à l'humanité dans son ensemble ? Comment te comportes-tu socialement ?  ✚ ici la réponse en quelques lignes. Serais-tu plutôt la « tête » ou la « main » ? ✚ ici la réponse. Quelles sont tes pires craintes et tes plus grandes angoisses ? ✚ ici la réponse en quelques lignes. Dans ces adjectifs, le(s)quel(s) te définis(sent) le plus ? (indique les en gras) ✚  Improvisation, impétuosité, rêverie, instabilité, adaptivité, sens pratique, intuitivité, négligence, gaspillage, passivité, habitude, introversion.

ses doigts glissent sur le sol. elle connaît chaque rugosité, chaque creux. le chemin qu'elle connaît par cœur. et maxine qui gît sur le sol. des heures. des jours. peut-être même des semaines. le temps n'a plus de sens ici. la lumière qui ne vient plus. le soleil qui ne caresse plus sa peau de gamine. rien d'autre que l'ampoule pour voir. pour faire semblant de vivre. de respirer pour attendre l'homme.

la porte qui s'ouvre et les yeux qui se ferment. tout pour ne pas le voir. pour anesthésier la peur et l'horreur. mais trop vite, son corps s'envole contre le mur. l'homme qui cogne sur elle. qui cogne dans elle. depuis trop longtemps déjà. mais la poupée de chiffon finit par s'effondrer quand il la lâche. carcasse vide, maxine. le corps à la disposition de l'homme. « t'as été sage, ma belle. mange. » les mots qui claquent. tendres et rudes à la fois. trop complexe pour maxine. maxine qui se perd. maxine qui ne comprend plus, le bien du mal. la folie qui ronge le crâne. la solitude qui lui fait perdre la tête. elle sait juste qu'il ne faut pas mourir. qu'il faut respirer, encore et toujours. qu'il faut manger, quoi qu'il en coûte. l'homme qui l'a brisé. le monstre qui l'a tué.

(...)

les années qui ont filé. la vie qui n'a pas changé. toujours l'homme qui cogne ou elle crève. toujours le corps de gamine, qu'il cogne et qu'il caresse. qu'il blesse et qu'il soigne. mais le corps qui gronde, aussi. la colère qu'elle ne gère plus si bien. la haine qui transperce sa peau. elle ne comprend pas, maxine. les envies de le tuer, d'arracher ses yeux pour ne plus qu'il l'observe. de couper ses mains pour ne plus qu'il la touche. de détruire sa langue pour ne plus l'entendre. la haine qu'elle lui voût sans cesse. lui qui a détruit sa vie mais qui est tout ce qu'elle a. elle, l'orpheline suédoise. la bâtarde trouvée sur le parvis de l'église. la gamine dont personne n'a voulu. puis l'homme qui est arrivé alors qu'elle était bientôt grande, maxine. alors il est tout ce qu'elle a. et il est tout ce qu'elle hait.

(...)

ça a commencé par le corps qui se tend contre l'homme. pour le repousser, pour ne plus se laisser faire. c'est les morsures qu'elle a infligé, ensuite. les gestes qu'elle ne contrôle plus et les pulsions qui grandissent. encore. de plus en plus. c'est le sang qui l'obnubile soudainement. ce besoin soudain de le crever dans tous les sens. les pensées qui tourbillonnent sans cesse. la folie qui s'accroche. la folie pour ne pas perdre la tête, non plus. la folie qui la pousse et les yeux qu'elle ouvre. le sang. partout. le sang sur ses mains. le sang sur le sol. le corps démembré de l'homme. il a l'air ridicule, en si petits bouts. arrachés. déchirés. son cœur qui bat et l'adrénaline qui la fait trembler. elle a tué le monstre. la folie qui a gagné. alors maxine, elle est seule maintenant. plus personne pour qu'elle crève. plus personne pour qu'elle vive. alors elle court. loin du monstre ridicule.