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Caleb + L'homme est le seul animal qui a la capacité de rire ou de pleurer.

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31.01.16 23:58
L'homme est le seul animal qui a la capacité de rire ou de pleurer.
♫ Song
« J'ai souvent pensé qu'on ne devient réellement adulte qu'au moment où l'on pardonne à ses parents d'être aussi imparfaits que le reste des humains et où l'on reconnaît que, avec leurs limites, ils ont fait de leur mieux pour vous.dans "la poursuite du bonheur"  »  


Elle jeta un dernier coup d’œil à son portable, pestant intérieurement contre les silences intempestifs de sa fille. Elle avait compris avec le temps qu’être mère ne signifiait pas seulement de nourrir, vêtir et aimer inconditionnellement son enfant. La vie lui avait appris qu’un enfant grandissait et que parfois toutes les règles, les dogmes familiales qu’une mère imposait à ses enfants finissaient par voler en éclat. Elle releva son visage, inspirant profondément, les paupières closes, tandis que les étages défilés lentement. Sa fille était loin de la jolie et mignonne petite blonde qui était envahi d’une curiosité parfois agaçante, celle qui prenait un tabouret afin d’être à hauteur de sa mère, lorsque cette dernière concoctait maladroitement quelques plats expérimentaux. Des années qu’elle n’avait pas entendu un rire sincère venant de Cora. Des années qu’elle n’avait pas simplement partagées un moment de complicité. Une étrangère vivait à présent avec elle. Depuis Maddie tout avait changé, la mascarade qu’était son mariage avait volé en éclat, son mari n’avait pas hésité pour officialiser sa relation secrète aux yeux de la presse. Et elle, elle était simplement la pauvre femme, celle qu’on délaisse et qu’on oublie avec le temps, celle qui disparait sous la première pluie. Du moins c’est comme cela que la presse des affaires l’avait dessiné. Sans savoir qu’elle y gagnait une certaine liberté et que sa plus grande perte était avant toute chose son enfant. Car, la vie ne prépare malheureusement aucun parent à la perte d’un enfant.

Les portes de l’ascenseur s’entrouvraient encore et encore. Des hommes et des femmes en costumes s’agglutinaient les uns contre les autres. Leurs regards étaient totalement obnubilés par leurs téléphones portables. Une addiction que la rouquine n’avait jamais réellement compris, elle qui savait apprécier un livre en compagnie d’un thé fumant de chaleur ne comprenait pas l’attirance qu’avait la population pour un simple écran. Sa fille avait été l’une des premières victimes, réclamant chaque mois le nouveau grigri dernier cris et son ex-mari ne cessait de tout lui offrir sur un plateau d’argent. Ce que Freyja n’avait jamais approuvé sans que son avis ne compte réellement aux yeux de sa famille. Transparente. Elle l’était toujours. Le cinquième étage s’illumina sous ses pupilles, dossiers contre sa poitrine, elle s’élança malgré elle dans une petite fourmilière où les êtres humains allaient et venaient sans se soucier des autres. Du regard, elle cherchait une indication, quelque chose qui puisse l’aiguiller jusqu’à bon port. Une femme d’une beauté fracassante vint à elle, un sourire digne des plus grandes publicités Hollywoodienne illuminait la salle. « Agent Svensson ? » Agent. Un terme dont elle avait du mal à s’y faire, s’approprier le statut d’agent fédéral lui offrait une sensation quelque peu étrange. Libérer de sa vie d’épouse elle était quelqu’un. « Oui, c’est ça, j’ai encore un peu de mal » Répondit-elle fébrilement tout en suivant la trajectoire du mannequin sur patte. « Je vais vous présenter votre équipe. » Sa voix était chancelante et Freyja se sentait terriblement minuscule et effrayé par toute cette nouveauté.  Un chaton dans une piscine aurait eu plus de cran. Du coin de l’œil elle observait certains bureaux qui étaient clos, d’autres étaient simplement des petits bureaux centraux où une information passait de l’un à l’autre, de bouche à oreille.  

«  Voilà ! Je vous présente l’agent Bishop, vous êtes affecté à son équipe.  » La rouquine avait eu l’impression d’être la victime d’une hallucination auditive. Une récente étude prouvait qu’un individu sur deux en était victime au moins une fois dans sa vie. La voix du mannequin s’était soudainement transformée en celle d’une sorcière épouvantable, celle qui souhaitait empoisonner la pauvre princesse sans défense. Une chance sur un milliard. C’était le taux de probabilité pour qu’elle ne le revoie. Une chance. Bishop était un nom de famille courant, tentait-elle de se dire pour se rassurer. Mais la tignasse brune qui lui faisait fasse lui prouvait bien qu’elle avait tords. Loin du jeune adolescent nonchalant, elle vit apparaître sous ses yeux un homme dont la maturité n’était plus à refaire, un homme dont les rides qui creusaient le coin de ses yeux lui donnaient un charme encore plus ravageur que ses larges épaules sportives de l’époque. Son regard, lui, n’avait en rien changé, rien. Toujours ce grain de folie était présent et cette écume de tristesse côtoyait ses pupilles. Pourtant, elle l’avait imaginé heureux, avec des enfants, pleins d’enfants, des enfants qu’elle avait souhaité avoir avec lui. Elle ne regrettait pas ses enfants, encore moins la seule encore vivante. Mais, égoïstement, mainte fois elle s’était surprise à rêver d’une vie parallèle avec lui. Elle enlaça un peu plus ses dossiers contre sa poitrine, comme si ce geste futile la protégerait des battements incessants de son appareil cardiaque. « Caleb, le FBI hein ? » C’était idiot. Vraiment idiot. Mais rien d’autre ne voulait sortir. Rien pas un autre son, ni une autre phrase ne pouvait outrepasser ses lèvres sans que sa voix ne se mette à trembler comme une feuille morte. L’alliance au doigt du brun lui fit l’effet d’une brulure ravivée, une brulure qu’elle croyait avoir apaisé avec le temps. Une brulure injuste qu’elle n’avait pas le droit de posséder.
crackle bones
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01.02.16 4:33
L'homme est le seul animal qui a la capacité de rire ou de pleurer.
Like a drop of rain falling in the sea or an ocean full of memories, I've seen this life take what I love and had the wind blow it so far from me. Like everything I love slips through my hands like water, like sand it reminds me of the waves, they crash and roll away and they just disappear. Farewell to the setting sun, goodbye just seems to come for everything and everyone that I hold deep. Lord knows I prayed and cried before I see the other side I hope I find the answer and it's finally clear before it all just disappears
La voix de sa femme lui parvenait à l’autre bout du combiné. Une voix douce qui se voulait maîtrisée malgré la nervosité qu’il pouvait y entendre. Il aurait pu trouver cela mignon dans une autre circonstance. Rachel avait toujours eu le don de faire naître des émotions contradictoires en lui, un mélange d’agacement et d’affection, un peu comme ce qu’on éprouve pour une petite sœur irritante, du moins, c’était ce qu’il imaginait, lui, l’enfant unique. Pour le moment, cependant, la nervosité de sa compagne était tout sauf mignonne, pour une seule et bonne raison, c’était de leur chien qu’elle parlait. SON chien. Certains de ses collègues avaient des photographies de leur femme et de leurs enfants sur leur bureau, Caleb avait une panoplie de photo du gros berger allemand. Spoutnik sous le sapin de Noël, Spoutnik dans le parc Spoutnik rongeant son os… Aucune photographie de Rachel cependant. C’était au chien qu’il disait bonjour en premier en rentrée à la maison, et si pour plusieurs cela pouvait être insultant, sa femme, elle, ne pipait pas un seul mot, sachant sans doute que l’animal avait pris la place qui incombait à un enfant dans la vie de l’agent. Chose qu’elle ne lui avait jamais offerte, malgré tout son amour et son soutien. Il n’avait pas posé plus de questions que nécessaire, sachant pertinemment qu’il n’était pas en droit de le faire. Après tout, il était celui qui l’avait épousé pour oublier quelqu’un d’autre, alors qu’importait si elle lui cachait les véritables raisons.« Il a mangé une guêpe?» Il avait répété mot pour mot ce que venait de lui dire sa femme, essayant d’assimiler les faits. Caleb savait que l’animal n’était pas le plus brillant qui soit, que les chiens essayaient parfois de dévorer les bestioles qu’on retrouvait dans une maison. « Relaxe, c’n’est pas comme s’il s’était fait renverser par une voiture. Je l’ai déposé chez le vétérinaire en allant au boulot, ça devrait aller, Cal’» Quelques mots de plus et elle coupa la communication, s’amusant probablement du fait qu’il s’inquiétait autant pour son animal de compagnie.

Il déposa le téléphone sur le bureau, près du clavier de l’ordinateur qui servait que trop rarement.  L’homme n’était pas de ces accros aux technologies en réalité, il essayait de s’en servir le moins possible, refilant les tâches liées à ce fléau du siècle aux plus jeunes recrues, prétendant que c’était pour leur bien, pour leur apprendre les rudiments du métier. En réalité, c’était qu’il était trop orgueilleux pour mettre ses lunettes et qui était honteux du fait qu’il tapait à la vitesse d’un escargot.  Caleb était old school, il l’assumait, en était presque fier, du moins, lorsqu’il ne se sentait pas envahit par des zombies branchés sur leur Facebook continuellement. Rachel avait essayé de lui expliquer le principe, ce qui s’était révélé être une perte de temps monumentale autant pour elle que pour lui. Il y avait donc longtemps qu’il avait renoncé, s’avouant trop âgé pour ce genre de chose. Il préférait les dossiers papier, les vieux appareils photo, les téléphones à roulette et les livres avec une odeur plutôt que ces trucs de plastique que les gens s’arrachaient lors du Black Friday. Pour le moment, il aurait bien voulu quitter son bureau pour se rendre lui-même chez le vétérinaire et voir les dégâts sur la pauvre bête, mais il était coincé ici jusqu’à l’arrivée du nouvel agent qui serait son partenaire. Il n’avait pas compris le nom du type en question, principalement dû à ces nouvelles technologies, justement. Son patron avait jugé bon lui envoyer un texto plutôt que de lui téléphone et du coup il avait « Agent Fréjus Saucisse» comme partenaire. Soit c’était le talent de la correction automatique soit les parents de ce type étaient complètement idiots ou le détestait vraiment. Ça restait à déterminer, mais il ignorait encore comment il arriverait à rester sérieux en prononçant « Agent Saucisse» plusieurs fois par jour. Non, en fait il savait. C’était purement et simplement impossible.

« Voilà ! Je vous présente l’agent Bishop, vous êtes affecté à son équipe. » L’homme se retourna, près à faire face à l’agent Saucisse pour la première fois de sa vie, près à lancé la première stupidité qui lui passerait par la tête en découvrant le visage du nouveau venu. Stupidité qui s’envola bien vite lorsque ses prunelles se posèrent sur la silhouette gracile et chétive qu’il connaissait si bien. Freyja, non Fréjus. Aussi vite qu’il l’avisa, son regard dévia vers la femme qui l’avait conduite jusqu’à lui. «Merci Louisa.» Une façon comme une autre de la congédier et la jeune femme aux jambes interminables qui faisaient baver plus d’un agent s’éloigna d’eux jusqu’à disparaître de son champ de vision. Dire qu’il ignorait comment réagir serait un euphémisme. Pendant des années, il avait essayé de l’oublier de faire comme si elle n’était qu’un mirage. C’était ce qu’elle était après tout. Il n’avait jamais pu l’oublier, parfois, il essayait de l’imaginer aujourd’hui et jamais il ne l’aurait imaginé aussi belle. Les courbes de l’enfance l’avaient quitté, ses joues rondes et son visage de poupée avaient fait place à une physionomie plus mature, plus attirante que jamais. Plus grande que dans ses souvenirs aussi, ou alors c’était lui qui avait perdu quelques centimètres en vieillissant. Il se gratta la nuque, marquant ainsi sa gêne, geste qui ne l’avait pas quitté depuis son adolescence. Certaines choses ne changent jamais. « Je pourrais te faire la même remarque» C’est tout ce qu’il trouve à dire. Elle est là, à porter de main et voilà que son cerveau le trahit. Merci, cerveau! Puis, se rappelant le coup de fil reçu plus tôt, il s’approcha doucement d’elle, posant ses mains sur ses frêles épaules, geste qu’il avait fait des milliers de fois jadis. « Prête pour ta première affaire? Un truc urgent vient de faire surface.»La touche lui faisait toujours l’effet d’un électrochoc, piquant le bout de ses doigts, lui donnant envie de l’attirer vers lui, mais comment pouvait-il? Qu’étaient-ils sinon des étrangers maintenant?

crackle bones
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01.02.16 23:13
L'homme est le seul animal qui a la capacité de rire ou de pleurer.
♫ Song
« J'ai souvent pensé qu'on ne devient réellement adulte qu'au moment où l'on pardonne à ses parents d'être aussi imparfaits que le reste des humains et où l'on reconnaît que, avec leurs limites, ils ont fait de leur mieux pour vous.dans "la poursuite du bonheur" »



Elle s’était souvent demandé quelle aurait pu être sa réaction si de nouveau elle devait lui faire face. Et, maintenant que c’était le cas, elle se sentait ridicule. Au fond, elle s’était toujours sentie ridicule face au garçon qui avait ravivé son cœur de jeune fille. Caleb avait été sa thérapie, sans qu’elle n’eut à lui dévoiler les nombreux viols incestueux qui l’avaient hanté pendant sa tendre enfance, il avait toujours été présent à ses côtés, malgré les propres cicatrices qu’il cachait lui-même derrière de nombreux sourires juvéniles. Ils n’étaient que deux adolescents fiévreux dont l’amour était aussi forts que ceux des plus grandes tragédies tout en étant d’une discrétion presque romanesque. Et puis le père de Freyja était entré en jeu, mettant un terme à ce qu’il jugeait comme étant un caprice de sa fille. Cette même fille qu’il avait décidé de voir comme une menteuse lorsqu’elle s’était risquée à dénoncer le monstre qui hantait ses nuits. Freyja n’avait jamais eu le courage de se rebeller, elle avait appris à rentrer dans les rangs. Elle avait appris à chercher un amour paternel qui n’existait pas. Elle avait appris à savoir apprécier la présence d’un homme qu’elle n’avait jamais aimé comme elle l’aurait souhaité, à vivre dans son ombre. Mais s’il y avait une chose dont elle croyait avoir appris c’était d’oublier. Pourtant, face aux mots ridicules qui venaient de filtrer le bord de ses lèvres, elle se rendait bien compte qu’oublier n’était pas chose aisé. Que Caleb était resté ce jeune homme à la lèvre fissurée qui souriait en se jouant d’elle. Loin était l’époque où l’un et l’autre passaient la nuit à se raconter des histoires, à rêver d’une vie meilleure.

C’était ainsi. Certaines choses ne changent pas tandis que d’autres changent à tel point qu’elles finissent par se fracasser contre le sol. Freyja n’avait même pas remarqué que la jolie Louisa venait de partir, qu’il ne restait qu’entre Caleb et elle-même qu’une petite ligne qui les séparaient. Elle l’observa, qui grattait sa nuque comme il l’avait toujours fait, comme elle avait toujours aimé le voire faire. Elle souriait, certes, cela tenait plus du pincement qu’un quelconque sourire radieux, elle pouvait même sentir ses propres rides qui se creusaient autour de ses yeux. « Je pourrais te faire la même remarque» Elle s’était mise à rougir. Sans raison. Juste à l’écho du son de sa voix. Une voix qui lui avait manquée, une voix qu’elle avait toujours désirée entendre à toute heure de la nuit avant de secouer la tête en se trouvant ridicule d’espérer avoir le droit de s’imposer à nouveau dans sa vie. « C’est tout nouveau, je travaille au commissariat et le FBI m’a débauchée, enfin je suis ici depuis peu de temps, après la…enfin mon divorce. » Se justifiait-elle posément. Un divorce qui lui avait coûté une réputation de femme trompée, de femme qui devrait demander vengeance. Elle s’était sentie mise à nue pendant des mois, sa vie personnelle décortiquée dans les moindres détails hormis les quelques tâches d’ombres que son père s’était assuré d’effacer pour elle.

Freyja vit le grand brun qui s’approchait d’elle, elle ne pipa pas, clignant simplement des paupières. D’un regard interrogatif, elle suivie les mains fermes de Caleb qui s’étaient refermés sur ses épaules. Et son cœur fit quelques bons en arrière à ce contact. Des bons qui se caractérisaient par quelques petites plaques rouges qui se dessinaient sur son nez. Elle toisa l’homme, levant son visage, car elle devait toujours le faire lorsqu’il était face à elle. Lui, le géant, elle, la minuscule. « Prête pour ta première affaire? Un truc urgent vient de faire surface.» De nouveau ses paupières s’étaient mises à s’ouvrir, se fermer, s’ouvrir encore et de nouveau se fermer. Tout allait trop vite. Son cœur, son épiderme, sa reproduction cellulaire et Caleb. « Je ne devrais pas déposer mes dossiers sur mon bureau ? » Le questionnait-elle avec l’innocence d’un chiot tout en observant la pièce centrale d’un regard circulaire. Elle replongea ses pupilles azures dans celles noisettes de l’homme. « Très bien, très bien allons-y, je te suis… » Avait-elle cédée sans se risquer à le questionner un peu plus. Freyja connaissait ce regard. Elle pouvait le reconnaitre entre des millions, cette malice mêlée d’inquiétude. Des pupilles remplies de convictions. Des pupilles auxquelles elle ne pouvait résister même si aujourd’hui ils n’étaient plus que des inconnus l’un pour l’autre. Elle le suivit, tentant de tenir en équilibre dans des petits escarpins. Elle se maudissait pour ce choix. La rouquine observa son nouvel équipier du coin de l’œil tout en suivant machinalement sa trajectoire. « Tu as l’air d’aller bien. Je veux dire depuis tout ce temps. » Se risquait-elle à prononcer, ne se décidant toujours pas à lâcher les dossiers qu’elle enlaçait comme une enfant enlacerait son ours en peluche.
crackle bones

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04.02.16 16:39
L'homme est le seul animal qui a la capacité de rire ou de pleurer.
Like a drop of rain falling in the sea or an ocean full of memories, I've seen this life take what I love and had the wind blow it so far from me. Like everything I love slips through my hands like water, like sand it reminds me of the waves, they crash and roll away and they just disappear. Farewell to the setting sun, goodbye just seems to come for everything and everyone that I hold deep. Lord knows I prayed and cried before I see the other side I hope I find the answer and it's finally clear before it all just disappears
La revoir était digne d’un choc électrique en plein milieu de son muscle cardiaque déjà affaibli par la nouvelle inquiétante qu’il venait de recevoir de la part de son épouse. Tout cela n’avait aucun sens, autant pour lui que pour elle, il en était certain. Après tout, une part de lui s’était faite à l’idée qu’il ne  reverra jamais, leurs mondes étaient à des années-lumière l’un de l’autre. Pourtant, elle était là, en chaire et en os, identique à celle qu’il avait jadis aimée et pourtant si différente qu’il aurait pu s’agir d’une autre femme. L’âge l’avait rendue plus belle encore. Ou était-ce ses souvenirs qui se désagrégeaient, rendant ses traits plus flous dans sa mémoire, image moins nette qui rend la rend moins belle encore qu’elle était dans la fleur de l’âge? Il y avait des années qu’il ne s’était pas allé à regarder ces vieilles photographies de jeunesse, principalement par respect pour la femme qui partageait sa vie depuis près de vingt ans maintenant. Il avait beau ne pas aimer Rachel d’un amour sincère et vrai, il n’était pas un monstre non plus. Il avait des sentiments pour elle, simplement pas ceux qu’elle désirait. C’était une situation complexe, quelque chose qu’il n’arrivait pas toujours à s’expliquer et qui était plus difficile certains jours alors que d’autre, c’était comme si sa vie devait ressembler à ça, quand bien même se languissait-il d’une autre vie.

La raison pour laquelle il avait choisi le FBI était simpliste, logique, bien que cela devait sembler nébuleux pour cette amie d’enfance maintenant retrouvée. Il ne lui avait jamais parlé de cette fameuse soirée dans la maison familiale alors qu’il n’était qu’un gamin de six ans. Quand ce père ivre était entré chez lui en titubant pour assassiner sa femme sous les yeux de son fils. Un meurtre qui avait été passé sous silence. L’homme n’avait jamais payé ses dus. C’était la raison pour laquelle Caleb était là, dans ce bureau, sa plaque dans sa poche de veston, son arme à la ceinture et la cravate au cou. Il avait voulu le faire payer, mais avant qu’il ne puisse ouvrir le dossier, mettre les choses en marche, son paternel était mort. L’alcool étant en cause, évidemment. Rachel lui avait dit que c’était la façon de Dieu de le punir. Caleb croyait plutôt à un manque de chance. Il aurait préféré voir cet homme pourrir en prison que pourrir sous la terre. Il ne méritait pas un tel repos. « J’en ai entendu parler. » Il se pinça les lèvres dans une grimace incertaine. «Ça a fait le tour des journaux. J’imagine que certains apprécient la presse plus que d’autres.» Dans son métier, les journalistes étaient des vautours qui nuisaient constamment à l’enquête en cours. On les tenait à distance dans la mesure du possible. C’était préférable pour tout le monde. Celui qui lui avait arraché Freyja des bras, lui, semblait aimer un peu trop faire la une des journaux, comme s’il était une sorte de vedette importante. Caleb était presque certain que même Brad Pitt n’avait jamais été vu aussi souvent dans la presse. Et encore, lui, il n’avait jamais plaqué Angelina Jolie pour une pouffiasse vingt ans plus jeune que lui.

Il pouvait sentir la chaleur de sa peau à travers ses vêtements, lui serrant le cœur dans sa poitrine comme jamais. Il était certain que c’était ce que ressentait un homme errant dans le désert depuis des jours lorsqu’il trouve enfin de l’eau. Il aurait voulu la serrer contre lui, la prendre dans ses bras et humé son parfum, mais il n’avait plus le droit. Il se contenta de l’observer avec un mélange d’impatience et d’amusement lorsqu’elle demanda si elle devait aller déposer ses dossiers en premier. Elle aurait pu, il n’était pas un monstre non plus, mais Spoutnik venait de manger une guêpe. C’était urgent. Sans doute allait-elle rire de lui lorsqu’elle connaîtrait le bas fond de l’histoire. Caleb avait toujours été excessif, lorsqu’il aimait, c’était inconditionnel, qu’il s’agisse d’un lapin ou d’un être humain. Ça lui avait d’ailleurs causé plusieurs soucis dans le passé. Il avait la réputation qui allait avec d’ailleurs, au sein du FBI. Freyja l’apprendrait tôt ou tard. Mais pas par lui. Son esprit était trop occupé à paniquer pour son chien et essayer de comprendre comment elle pouvait être devant lui pour penser à ça. Sa large main glissa dans son dos pour la guider vers la porte. L’Agent du FBI avait toujours été tactile, aimant avoir des contactes physiques avec les gens, sans doute pour compenser ces contactes violents qu’il avait eus de son père pendant des années de sa vie. Son regard clair glissa vers les chaussures du médecin légiste. « Ils ne t’ont pas parlé des chaussures hein?  Toujours complexé par ta  taille, Mrs Svensson?» Oui, il se moquait. C’était sa façon bien à lui de camoufler son trouble.  Il ignora complètement les regards interrogateurs qui se posaient sur eux, se contenta de sortir du bâtiment au son des talons de Freyja contre le sol. Un léger rire s’échappa de ses lèvres devant la remarque de sa coéquipière. « J’ai l’air vieux, surtout.» Il était le premier à rire de son âge et des rides qui se dessinaient sur son visage au fil des mois. L’homme posa un regard affectueux sur elle « Tu es toujours aussi ravissant, Freyja. »


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