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le partage d'un même feu (corellis)

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14.02.16 23:09
CORA + ELLIS = CORELLIS
In everyone's life, at some time, our inner fire goes out. It is then burst into flame by an encounter with another human being. We should all be thankful for those people who rekindle the inner spirit.
Sensation barbare d'une peur inavouée à soi-même, que l'on se refuse, mais qui est là, grandissante, à mesure que l'on tente de l'enfouir sous des couches de pensées. Elle me prend au corps, fait trembler mes mains posées sur le volant. Je serre alors un peu plus le cuir arrondi dans ma paume. Le sapin anti-odeurs vert, accroché à mon rétroviseur se balance d'avant en arrière, tel une amulette agitée par ma nervosité. Je lui jette un regard furtif, lui intimant intérieurement de se calmer, me l'intimant par la même occasion. Le soleil glisse ses rayons à travers les nuages noirs et vient m'éblouir, traître, moi qui lui fais confiance, redoutant de plus en plus la nuit ces derniers temps. Baissant le pare-soleil, je me concentre d'avantage sur la route, cherchant des yeux le « Sweet bitter salt », bed and breakfast du coin apprécié pour ses chocolats au fluff et son ambiance de chalet familiale. Quand l'enseigne lumineuse atteint mes yeux, je ne peux m’empêcher de sourire. Leur logo, un ourson buvant un chocolat en souriant, était plus joyeux dans mes souvenirs d'enfant, et ressemble à présent plus à une de ces statues à tailles humaines qu'on voit enlever les enfants dans les films d'horreur. Un peu comme Ronald McDonald, quoi.
Le parking est presque vide, mis à part quarte voitures familiales pleines de sièges-autos et d'autocollants « bébé à bord ». Le froid me prend au corps quand je sors de la voiture, les nuages ayant couvert le soleil et une légère brise venant accentuer l'air froid et sec, comme pour me presser de rentrer à l’intérieur. Ce que je fais sans me faire prier tout en réajustant mon écharpe sur mes épaules. Je suis accueillie par un intérieur tout en bois, comme dans mes souvenirs, qui pourrait s’apparenter à un chalet à Aspen. Une tête de vache à été placée au-dessus de la porte, et il suffit de lever les yeux pour apercevoir son palais rouge et ses dents blanches broyeuses. Sans un mot pour qui que ce soit, je choisis un box prés de la fenêtre et m'y installe pour attendre Ellis. Ah, Ellis, comme j'ai hâte de le revoir. Il possède cette aura douce et réconfortante, comme celle d'un doudou pour une enfant, et je vois en lui un remède à tous mes soucis, comme si le fait qu'il m’ait sauvé une fois, était valable pour toutes les fois. En y pensant, des images de l'incendie me reviennent en mémoire. Ça faisait si longtemps que je n'y avais pas pensé, si longtemps que ça n'a pas été sujet d'un de mes cauchemars. À vrai dire, la froide présence morte de Maddie à remplacé mes nuits, de celles où un feu digne du Tartare des enfers brûlait, éveillant tous mes sens jusqu’à me faire céder. Et pourtant, je ne suis pas celle dont les cicatrices de ce calvaire ont été les plus punitives. Le corps d'Ellis en est une preuve, avec sa peau semblable à une toile où l'artiste aurait superposé des couches vulgaires de toute sa gamme de rose, de rouge et de beige pour le recouvrir jusqu’à l'aine. Un serveur me tire de mes pensées en me demandant ce que je désire. Une autre vie. « Un chocolat viennois, et un café, s'il-vous-plait. », je commande pour Ellis, ne prenant pas trop de risque avec un tel choix, et anticipant son arrivée prochaine.
Le serveur repart avec ma commande, zélé, et une serveuse arrive dernière moi, passant devant mon box pour aller déposer à la table d’après, un gâteau d'anniversaire chocolaté où est déposé six bougies. Toutes les familles se mettent à chanter, parents comme enfants, quelques curieux font également de même, l'enfant souffle en postillonnant légèrement sur le dit gâteau, et tout le monde applaudis. Je m'essaie à imaginer Maddie à la place de l'enfant, soufflant elle aussi sur un gâteau, entouré de toute sa famille, heureuse et au complet. Mais aussi difficile qu'il l'est d'imaginer mon père dans un endroit comme celui-ci, il me l'est encore plus de réaliser que je n'aurais plus jamais l'occasion de fêter quoi que ce soit en l'honneur de ma sœur. Quelle conne de vie. Vie. Mais est-ce ça ma vie ? Je touche du bout des doigts les bleus cachés mon écharpe. Mon cou est douloureux, brûlant dans j’approche des hématomes, mais d'une brûlure très différente de celles qu'a peu vivre Ellis, profonde, mais de surface, qui fait à la fois mal au corps, et mal à l'âme.
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26.02.16 10:23
la fille du feu
Quand la jeune Cora Svensson lui laisse un message pour le voir, Ellis trouve toujours une façon de trouver du temps. Aujourd’hui, il a décalé sa pause à la caserne. Il n’a pas plus d’une heure, mais c’est déjà mieux que rien. Les gars comprennent quand il s’agit de Cora. Ils se moquent un peu de la petite aussi parfois, quand elle vient le voir, ils sifflent, non pas vulgairement – Ellis ne le permettrait pas – mais parce que depuis trois ans, la jeune fille faisait partie intégrante de sa vie, et que tout un temps la petite semblait avoir un faible pour lui. Un crush d’adolescente, mais qui lui collera à la peau jusqu’à la fin sans doute. C’est adorable, assez pour la faire rougir de temps en temps. Mais ils ne sont que jaloux, Cora est une merveilleuse jeune femme, il a bien de la chance Ellis d’avoir eu toute son attention. Même si jamais il ne se serait permis quoi que ce soit avec elle, compte tenu de son âge. Pas comme son frère, qui ne se serait pas gêné.

Il doit la retrouver au café, elle sera là avant lui, très certainement. Ellis est toujours en retard. Peu importe les efforts qu’il fournit, à croire que sa montre retarde. Il quitte la caserne en pressant le pas, son bleu de travail sur le dos et son biper à la ceinture. Même en pause il est de service. Evidemment. Petite Cora. Si c’était à refaire, il n’hésiterait pas. Peu importe les cicatrices que ça lui a laissées, et le temps qu’il a passé à l’hôpital pour payer cet élan de bravoure. C’était long, et douloureux. Mais au moins, cette jeune fille était encore en vie. Sans cela, elle ne serait plus là. Il arrive souvent qu’on ne puisse pas sauver tout le monde. Il arrive qu’ils perdent des gens lors de leurs interventions. C’est dur, on ne sait pas toujours comment on fait pour se lever le lendemain matin, ni comment on réussit à vivre avec et pourtant. Ellis n’oublie rien, mais il encaisse. C’est en voyant Cora qu’il sait qu’il fait un des plus beaux métiers du monde, que ça en vaut la peine. Parce que ceux qui survivent, ils importent plus que tout autre chose.

Il pousse enfin la porte du café et balaye la salle du regard, tombant sur cet enfant soufflant ses bougies, les visages réjouis et puis le regard en biais de Cora sur le petit groupe. Son regard passe de l’un à l’autre, tristement. Il n’y a pas eu que l’incendie qui a bousillé sa vie. Il y a eu Maddie. Comme si le sort avait décidé de s’acharner sur cette famille. Il avait tenté de leur arraché leurs deux filles, mais Cora avait survécu. Grâce à lui, elle avait survécu. Et elle avait survécu à la mort de sa sœur. Un jour, elle s’en remettrait. Il arrive en même temps que le café et le chocolat chaud. Il sourit. « Je vois que je suis toujours aussi prévisible, c’est pour moi le chocolat chaud ? » Il ponctue d’un clin d’œil avant de venir l’embrasser sur les deux joues, prenant son visage entre ses mains. Il s’assied, en face d’elle et prend son café. « Comment vas-tu ma belle ? Ca avait l’air urgent dans ton message. » Quelque part, il s’était tracassé. Mais comme à son habitude, il ne le montrait pas trop.
(c) AMIANTE
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