burn them all

Dans tes souvenirs, raconte-nous la première fois où tu as été confronté au « Mal ». Quelles étaient alors tes options et quel a été ton choix ? ✚ Le Mal... Elle devait avoir douze ans quand elle a vu le mal de ses propres yeux. Son père est ambassadeur. Sa mère et elle allaient souvent le rejoindre. Cette fois, c'était l'Inde. Dans le hall de l'ambassade britannique. Des hommes entrent et tirent au hasard. Mise à mort complètement arbitraire avant de se suicider. Agatha était là, cachée sous un bureau. Sa mère à terre, sans vie, sa cervelle recouvrant une partie du sol à côté de son crâne. Son choix dans tout ça aucun. Elle est restée sous son bureau de longues minutes. Sans bouger, presque sans respirer. Son regard allant de la mare de sang aux yeux sans sans vie de sa mère. Sa seule vraie expérience avec le Mal. Et sa plus traumatisante. Tes choix de vie t'ont-ils déjà apporté des ennuis ? ✚ Suite à cet événement traumatisant, Agatha s'enferma et se mit alors à écrire quelques années plus tard. Des romans de plus en plus sombres. Et la solitude l'envahit et il ne fallut pas attendre longtemps pour qu'une fois étudiante, elle se donne un coup de boost pour ses écrits et pour s'évader de cette mélancolie constante. Elle fume des choses illégales. Du canabis, du crack. Elle allait se laisser tenter par des drogues plus dures mais son père a fini par la prendre sur le fait. Heureusement sa position l'a empêché d'avoir de trop gros ennuis. L'exil dans un autre pays a été sa sanction. Quelle importance accordes-tu à l'humanité dans son ensemble ? Comment te comportes-tu socialement ?  ✚ Pendant longtemps, on ne peut pas vraiment dire qu'Agatha était quelqu'un de très social. Solitaire, elle préférait la compagnie des livres aux êtres humains. Elle avait quelques amis proches mais ce n'était pas la fille la plus populaire de son école. Et la mort de sa mère ne l'a pas tellement aidé à croire en l'humanité. Mais elle sait qu'elle ne doit pas mettre tout le monde dans le même panier. Elle apprit à s'ouvrir aux autres, se surprenant à être souriante, à s'amuser et à prendre du plaisir avec d'autres êtres vivants. Mais elle n'oublie pas qu'elle est écrivain, qu'elle doit s'effacer de ce monde pour observer, décortiquer et s'inspirer pour ses plus noires nouvelles. Serais-tu plutôt la « tête » ou la « main » ? ✚ La tête, sans l'ombre d'un doute. Elle n'utilise ses mains que pour exécuter ce que la tête lui dicte. C'est une cérébrale, une rêveuse. Sa tête est son outil de travail. Elle n'est rien sans elle. Bon sans les mains, c'est compliqué pour écrire, c'est indéniable. Mais quand les mains sont les petites ouvrières, sa tête est l'investigatrice de tout ce qu'elle prépare. Quelles sont tes pires craintes et tes plus grandes angoisses ? ✚ Pourtant elle écrit des romans d'angoisses et de peur et en soit, se dire que tout ce qu'elle écrit est potentiellement possible la terrifie. Le mal de l'être humain est le pire mal qui puisse exister. Car comme les mains qui exécutent ces pires horreurs, c'est la tête qui donne ses ordres. Pour ça, aussi étrange que cela puisse paraitre, elle est incapable de regarder un film d'horreur. Son algophobie (qui n'est pas la peur des algues) ne l'aide pas tellement non plus. La peur de la douleur est relativement contagieuse. Même si elle ne ressent pas le mal, entendre et voir quelqu'un souffrir lui provoque des spasmes incontrôlable. Dans ces adjectifs, le(s)quel(s) te définis(sent) le plus ? (indique les en gras) ✚  Improvisation, impétuosité, rêverie, instabilité, adaptivité, sens pratique, intuitivité, négligence, gaspillage, passivité, habitude, introversion.

Les mots fusaient. Une tornade de lettres prenait forme devant elle. Ses yeux ne quittèrent pas l’écran, ses doigts pianotant sur le clavier. Un rythme effréné, suivant le tumulte des images dans sa tête. Agatha retrouvait peu à peu l’inspiration. Pour ses examens, elle devait présenter une nouvelle à un jury. Autant dire que la pression était montée et ça n’aidait pas vraiment à écrire et à trouver l’inspiration. L’échéance approchait à grand pas, chaque seconde l’amenait à la date fatidique. Elle tapa du poing sur son bureau « Mais c’est nul ! » Cela faisait trois fois qu’elle recommençait le même passage, impossible d’être satisfaite de son travail. Elle jaugea son tasse de café, vide. Comme quoi, la soirée s’annonçait pas super. Elle supprima son dernier paragraphe et on frappa à sa porte. C’était un des gars de sa promo « Tu sors Agatha ? » La jeune femme lui lança un regard noir « J’ai l’air d’avoir une tête à sortir ? » Le jeune homme entra et s’approcha de l’écran pour voir ce qui lui prenait autant son attention. Il la regarda alors « Panne d’inspi ? » L’anglaise ne put qu’approuver. Et c’était peu dire. Et plus ça allait et moins elle en trouvait. Le visiteur chercha alors dans sa poche et déposa un petit sachet à côté de son clavier « Tu verras ça ira mieux avec ça ! » Agatha n’était pas dupe et savait très bien ce que c’était. Tout le monde en parlait dans les couloirs, les élèves qui prenaient diverses drogues pour trouver de l’inspiration. De la simple herbe à la cocaïne, tout était bon pour rester au niveau exigé par Cambridge. Pour le moment, Agatha s’était promise de ne jamais toucher à ça, elle valait mieux que ça. Mais finalement pas… Elle attrapa alors le sachet et regarda son contenu. Si ça peut l’aider à rester dans la course… Elle suivit les instructions de son ami et se laissa faire. Se calant dans son fauteuil, elle laissa le produit agir. Après une bouffée de chaleur, elle sentit alors tous ses sens en éveil, comme ils ne l’avaient jamais été. Puis les images défilèrent clairement devant ses yeux. Mais oui c’était ça ! Elle se redressa, tapotant son clavier comme jamais. Pourquoi elle n’y avait pas pensé plus tôt ? Puis l’effet finit par s’estomper. Un sentiment de vide envahit son cœur et sa tête. Non pas déjà… Elle ne se sentait pas très bien pendant un moment puis elle se dit qu’elle en voulait plus. Encore plus… Elle n’avait jamais eu beaucoup d’estime pour ceux qui avait besoin de ce genre truc pour écrire mais il fallait bien avouer que ça avait le mérite d’ouvrir beaucoup de possibilités. Alors pourquoi se priver de laisser son esprit fonctionnait à 100% de ses capacités ? Et elle restait persuadée qu’elle avait le contrôle sur ce truc. Tout ce qu’elle prenait ne pouvait la contrôler. Non, elle n’était pas dépendante de ce truc. Et pourtant quand son père découvrit d’où elle tirait son inspiration, Agatha dût reconnaître que c’était plus facile à dire qu’à faire d’arrêter. Surtout quand on en a pas réellement envie. A quoi bon, elle avait entrevu les portes de l’inspiration, de la clairvoyance. Et on les lui avait fermé à jamais. Mais maintenant elle savait où cherchait, quels tréfonds de son esprit renfermaient toutes ses idées, elle pouvait bien se passer de ses habitudes… Jusqu’à la prochaine fois, peut être…

d'où que tu disais que ton histoire est pourrie ? elle est amplement suffisante et j'adore Agatha, j'adore vraiment le personnage, ça nous change de ce qu'on a déjà J'adore Pour le coup, tu vas chez les gentils roses