enfer éphémère — harley.
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06.03.16 16:29
ENFER ÉPHÉMÈRE
Mais sait-on quels sont les sages et quels sont les fous dans cette vie où la raison devrait souvent s'appeler sottise et la folie s'appeler génie ?
c'est tellement mieux de mettre deux fous dans une même pièce.
ça fait ressortir les pulsions inhumaines.
compagnie féminine. elle est là, l'observe dans un coin de la chambre. créature délicate transformée en chimère ténébreuse. les deux s'observent. wolfgang réfléchit ; à ce moment, il représente quoi pour elle ? un fou, une femme ? un chien, un monstre ? perdu dans son imagination, la porte s'ouvre et la voix rauque de l'infirmier force le gosse à tourner sa tête. vingt-six ans. « tu changes de chambre, wolfgang. prépare tes draps. » elles chuchotent les mignonnes. tue. pousse, sauve-toi. ses mains froides viennent plier la couverture, l'oreiller se glisse sous son bras. silence pesant dans la pièce. il n'aime pas parler l'enfant. préfère regarder le sol. les couloirs se traversent, les portes sont fermées. pas l'heure de la pause. ses iris ne quittent pas ses pieds, anxieux. qui sera son nouveau jouet ? qui va donc occuper ses pensées ? surprise quand la porte s'ouvre. il l'observe seulement quelques secondes, juste le temps de retenir la forme de son visage et ses traits marqués par l'âge. l'infirmier le pousse légèrement et ferme la porte, sourire au coin des lèvres. « essaye d'être sociable pour une fois. » gamin trop connu. des mois envolés, des mois à pourrir ici. la porte se ferme lentement. « d'ailleurs, l'heure de sortie vient de changer. je passe vous chercher dans quatre heures. » la blouse blanche s'éloigne et laisse l'agneau avec le loup.
l'ambiance est très dérangeante. wolfgang regarde encore le sol, laisse ses yeux dériver sur son lit, s'approche et s'exécute. pas un bruit s'échappe de ses lèvres, une véritable tombe. le visage de l'inconnu se dessine une nouvelle fois ; la peau vieillie, les yeux perçants. c'était trop rapide pour retenir les quelques détails qui font de lui quelqu'un d'unique. objet qui manque. cœur qui accélère dans sa poitrine, demande à sortir, à bondir hors de la chambre. perte de l'objet. petite lampe de poche pour ne pas faire régner le noir. la demoiselle n'était pas contre, du moins, ne disait rien. mais lui. le nouveau. keiser ne s'imagine pas se glisser dans son lit pour se rassurer, impossible. il se retourne lentement et après une bonne dizaine de minutes, des mots se forment. « vous n'avez pas une lampe de poche ? » ses yeux se posent dans les siens quelques instants avant que son regard ne change de direction, retourne vers le sol, remonte vers son voisin et retourne vers ses pieds. semblable à une gêne, pourtant bien plus complexe. « dans votre.. » main nonchalante qui indique le genre de casier, d'armoire. elles reviennent. cogne dans son crâne, hurlent sauvagement. harpies détestées. il s'installe sur le lit, frotte son front. grimace légèrement. elles sont nombreuses, ne s'arrêtent pas. son poing se serre. veut mettre un coup, frapper dans le mur, frapper sa caboche. veut faire taire les sauvages. veut paraître normal. veut connaître le banal. ne peut être que celui qu'il est, un malade. le gosse se concentre pourtant, ferme les yeux, contracte sa mâchoire. léger dessin sur sa peau, elle s'exprime la jolie, ne passe pas inaperçue. respiration qui commence à reprendre sa lenteur habituelle, elles se taisent, s'arrêtent peu à peu. « .. s'il vous plaît. » que grogne l'innocent. quatre heures.
ça fait ressortir les pulsions inhumaines.
compagnie féminine. elle est là, l'observe dans un coin de la chambre. créature délicate transformée en chimère ténébreuse. les deux s'observent. wolfgang réfléchit ; à ce moment, il représente quoi pour elle ? un fou, une femme ? un chien, un monstre ? perdu dans son imagination, la porte s'ouvre et la voix rauque de l'infirmier force le gosse à tourner sa tête. vingt-six ans. « tu changes de chambre, wolfgang. prépare tes draps. » elles chuchotent les mignonnes. tue. pousse, sauve-toi. ses mains froides viennent plier la couverture, l'oreiller se glisse sous son bras. silence pesant dans la pièce. il n'aime pas parler l'enfant. préfère regarder le sol. les couloirs se traversent, les portes sont fermées. pas l'heure de la pause. ses iris ne quittent pas ses pieds, anxieux. qui sera son nouveau jouet ? qui va donc occuper ses pensées ? surprise quand la porte s'ouvre. il l'observe seulement quelques secondes, juste le temps de retenir la forme de son visage et ses traits marqués par l'âge. l'infirmier le pousse légèrement et ferme la porte, sourire au coin des lèvres. « essaye d'être sociable pour une fois. » gamin trop connu. des mois envolés, des mois à pourrir ici. la porte se ferme lentement. « d'ailleurs, l'heure de sortie vient de changer. je passe vous chercher dans quatre heures. » la blouse blanche s'éloigne et laisse l'agneau avec le loup.
l'ambiance est très dérangeante. wolfgang regarde encore le sol, laisse ses yeux dériver sur son lit, s'approche et s'exécute. pas un bruit s'échappe de ses lèvres, une véritable tombe. le visage de l'inconnu se dessine une nouvelle fois ; la peau vieillie, les yeux perçants. c'était trop rapide pour retenir les quelques détails qui font de lui quelqu'un d'unique. objet qui manque. cœur qui accélère dans sa poitrine, demande à sortir, à bondir hors de la chambre. perte de l'objet. petite lampe de poche pour ne pas faire régner le noir. la demoiselle n'était pas contre, du moins, ne disait rien. mais lui. le nouveau. keiser ne s'imagine pas se glisser dans son lit pour se rassurer, impossible. il se retourne lentement et après une bonne dizaine de minutes, des mots se forment. « vous n'avez pas une lampe de poche ? » ses yeux se posent dans les siens quelques instants avant que son regard ne change de direction, retourne vers le sol, remonte vers son voisin et retourne vers ses pieds. semblable à une gêne, pourtant bien plus complexe. « dans votre.. » main nonchalante qui indique le genre de casier, d'armoire. elles reviennent. cogne dans son crâne, hurlent sauvagement. harpies détestées. il s'installe sur le lit, frotte son front. grimace légèrement. elles sont nombreuses, ne s'arrêtent pas. son poing se serre. veut mettre un coup, frapper dans le mur, frapper sa caboche. veut faire taire les sauvages. veut paraître normal. veut connaître le banal. ne peut être que celui qu'il est, un malade. le gosse se concentre pourtant, ferme les yeux, contracte sa mâchoire. léger dessin sur sa peau, elle s'exprime la jolie, ne passe pas inaperçue. respiration qui commence à reprendre sa lenteur habituelle, elles se taisent, s'arrêtent peu à peu. « .. s'il vous plaît. » que grogne l'innocent. quatre heures.
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07.03.16 12:11
Labyrinth
The madness here has locked you up and now your perfect world is fucked. It's taken root inside your mind. Run, child, run, run for your life. Left, right, straight ahead, there's no way out, you're dead
FLASHBACK. 8 ANS PLUS TÔT. « Ne me laisse pas… Garance » La main se tend, demande, cherche le réconfort, le changement d’avis. Direction opposée. Elle s’enfuit la belle, le laisse pourrir, moisir entre quatre murs. L’esprit emmuré. Les souvenirs hantent, les cauchemars sillonnent et creusent la folie. Plusieurs mois qu’il est ici, que s’entassent les voisins, ces reliques d’humanité qu’il voit décliner chaque jour. Pas comme eux. Pas encore dans cet état de légume dégradé. Il hurle la nuit, cherche le repos, allume les lumières, inspecte les mains. Blanches des outrages, blanches de la mort. Le visage se tord d’une démence à venir, les traits tirés, la cervelle emmêlée des cachets ingurgités. Quelques mois de plus, et il sera comme eux. Mort et vivant. Une enveloppe, un pyjama de chairs, mais le cerveau devenu poussières. L’épouse disparaît. Blondine qu’il tente de retenir, en vient aux supplications. Pitoyable. Claquent les talons d’un éloignement voulu, d’une dépendance qu’elle crée encore chaque jour. Le diable fabuleux. Garance. Garance qui détient les clés, a signé les papiers, la fait interner. Les poignets saignent de liens serrés. Les premiers mois, un fauve en cage, un animal mordant à chaque approche. Quelques médecins en charpie. Reconstruction des chairs. Excusez-moi pour la joue, et ce bras, plus encore pour le poignet démantelé. Les pilules calment. Il apprend à feindre. Comme d’autres. Fourberie remarquée. Injections maintenant. L’hôpital n’est pas là pour les soigner. Capitulation des médecins. Psychiatres exerçant pour un plaisir sadique. Animal drogué. Les griffes tombent, la mâchoire est cadenassée. Bestiole sans défense.
Les journées s’égrènent. Boulot du prisonnier. Des bâtons sur une feuille. Crayon de papier qu’on veut bien lui donner. Pas assez pour se trancher les veines. Idiots. Avec un peu de volonté… Il essaye une fois. Taillade avec hargne. Giclée de sang. Enfin une émotion ! Puis la panique. Le voisin qui houspille, appelle, gémit pour les secours. Isolement. Deux semaines. Ça utilise encore la camisole dans l’établissement. En retard. Progrès de la médecine ignorés. Rester aux basiques.
De retour dans la chambre. Personne n’est là. Seul. Le colosse se roule en boule. Curieuse image. La solitude cogne au cœur, lui rappelle que personne n’est là, qu’il pourrira certainement avec les autres. Garance n’est pas venue. Et Arsène. Est-ce qu’il sait ? Est-ce que quelqu’un l’a prévenu ? Viens me voir. Les limbes rattrapent ses pensées. Plongée au styx. Des journées passées à dormir. Assis au bord du lit, la porte s’ouvre, il lève la tête. Infirmière et petit nouveau. Un gosse. La vingtaine entamée, l’étage supérieur pas encore atteint. Ca crache de curiosité dans les globes bleus. Je ne veux pas d’un homme comme voisin de folie. Qu’il s’entend prononcer. Le tout reste dans la tête, une pensée. Pas d’homme, pas de garçons, pas de ça. Harley garde la posture du fauve, de l’animal prêt à bondir. Mains accrochées au bord du lit, des serres, des voraces dans l’attente. Pas de présentation, on passe directement à la demande incongrue. « Non » Pas de lampe torche, de mécanisme pour effrayer les monstres. Autre chose. Mémoire d’un abandon. « L’autre a laissé ceci » Veilleuse. Inutile possession pourtant calfeutrée dans l’oreiller. Curiosité qu’il présente à l’inconnu. Renard illuminé. Objet qu’il garde près de lui. « Personne ne viendra te manger dans ton sommeil » Un sourire étend les lippes, rend le visage difforme, effrayant. Sourire est une déformation. « J’ai le droit à quoi en échange de ton bouclier contre la nuit ? » Veilleuse qu’il tient au regard fuyant, chercher les bleus. Minuscule qu’il pourrait donner. Deal envisagé. « Je peux savoir pourquoi tu es là ? Que je sache si je peux dormir, ou si je dois m’attendre à être égorgé au matin » Réponse mensongère qu’il attend. Aucun n’avoue les furies qui toquent au crâne. Gosse étrange, emmêlé dans ses pensées qu’il ne cesse de regarder. « Ne crois pas une seconde que je peux défendre ta peau d’éphèbe »
Les journées s’égrènent. Boulot du prisonnier. Des bâtons sur une feuille. Crayon de papier qu’on veut bien lui donner. Pas assez pour se trancher les veines. Idiots. Avec un peu de volonté… Il essaye une fois. Taillade avec hargne. Giclée de sang. Enfin une émotion ! Puis la panique. Le voisin qui houspille, appelle, gémit pour les secours. Isolement. Deux semaines. Ça utilise encore la camisole dans l’établissement. En retard. Progrès de la médecine ignorés. Rester aux basiques.
De retour dans la chambre. Personne n’est là. Seul. Le colosse se roule en boule. Curieuse image. La solitude cogne au cœur, lui rappelle que personne n’est là, qu’il pourrira certainement avec les autres. Garance n’est pas venue. Et Arsène. Est-ce qu’il sait ? Est-ce que quelqu’un l’a prévenu ? Viens me voir. Les limbes rattrapent ses pensées. Plongée au styx. Des journées passées à dormir. Assis au bord du lit, la porte s’ouvre, il lève la tête. Infirmière et petit nouveau. Un gosse. La vingtaine entamée, l’étage supérieur pas encore atteint. Ca crache de curiosité dans les globes bleus. Je ne veux pas d’un homme comme voisin de folie. Qu’il s’entend prononcer. Le tout reste dans la tête, une pensée. Pas d’homme, pas de garçons, pas de ça. Harley garde la posture du fauve, de l’animal prêt à bondir. Mains accrochées au bord du lit, des serres, des voraces dans l’attente. Pas de présentation, on passe directement à la demande incongrue. « Non » Pas de lampe torche, de mécanisme pour effrayer les monstres. Autre chose. Mémoire d’un abandon. « L’autre a laissé ceci » Veilleuse. Inutile possession pourtant calfeutrée dans l’oreiller. Curiosité qu’il présente à l’inconnu. Renard illuminé. Objet qu’il garde près de lui. « Personne ne viendra te manger dans ton sommeil » Un sourire étend les lippes, rend le visage difforme, effrayant. Sourire est une déformation. « J’ai le droit à quoi en échange de ton bouclier contre la nuit ? » Veilleuse qu’il tient au regard fuyant, chercher les bleus. Minuscule qu’il pourrait donner. Deal envisagé. « Je peux savoir pourquoi tu es là ? Que je sache si je peux dormir, ou si je dois m’attendre à être égorgé au matin » Réponse mensongère qu’il attend. Aucun n’avoue les furies qui toquent au crâne. Gosse étrange, emmêlé dans ses pensées qu’il ne cesse de regarder. « Ne crois pas une seconde que je peux défendre ta peau d’éphèbe »
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07.03.16 13:14
ENFER ÉPHÉMÈRE
Mais sait-on quels sont les sages et quels sont les fous dans cette vie où la raison devrait souvent s'appeler sottise et la folie s'appeler génie ?
des histoires farfelues tournent dans le labyrinthe des fous. un des nouveaux arrache des joues, fait hurler les blouses blanches. monstre qui intéresse le gosse. veut le rencontrer. découvrir le diable, l'horreur inhumaine. rêve d'en faire un livre, un film, un tableau. veut fonder son profil dans sa caboche saccagée, veut trouver la vérité. surnommé malheur dans la bâtisse, celui qu'on ne doit pas approcher, celui dont on doit s'éloigner. pourtant ils claquent le gosse dans sa cage. gamin présent depuis trop longtemps, il doit partir. oups. keiser est mort. rester aux basiques. chaise électrique dans le sous-sol, petite surprise pour les moins turbulents. les pires méritent de vivre. créateurs d'un monde de crasse, ceux qui vont procréer des monstres.
le gosse relève lentement sa tête, garde ses doigts sur sa tempe, ils glissent les mignons. les gestes se découpent, le temps semble s'arrêter, les yeux se lèvent. ils croisent les siens. deux secondes qui semblent être des heures pour le brun. il l'observe, retient les formes, les traits, les défauts et qualités. animal. silence dans la pièce, silence brisé par un unique mot. non. ne possède rien pour faire fuir les monstres, les ombres. mâchoire qui se contracte encore, les secondes s'écoulent normalement. yeux qui voguent sur le côté, semble observer le mur. léger sourire en coin, haussement des épaules. une veilleuse qui se présente. sensation d'être un morveux. pas une parole, pas un ça me convient. juste ce pouffement moqueur. celui d'un homme trop fier pour accepter un tel cadeau ou celui d'un gamin perdu, sous la surprise d'avoir son premier. personne ne viendra te manger dans ton sommeil, excellente blague quand on connaît l'auteur. l'arracheur, l'animal sauvage. wolfgang soupçonne un sourire à la teinte de la voix, son dos frissonne, s'imagine le visage de l'inconnu. sourire est une abomination. le sien s'envole au même moment. puis vient le sous-entendu de l'échange. rien à donner. une couverture ? un draps ? rien. l'espoir d'avoir l'objet s'envole. rien qui puisse contenter le fauve.
« je n'ai rien à te donner. » il répond dans un soupir, tourne sa tête vers la porte. fixe la grisâtre, silence qui s'installe. ses yeux finissent par dériver et tournent vers l'inconnu. espère ne pas être vu, veut confirmer le sourire. puis les paupières se ferment avec lenteur. « je dois être là depuis trop longtemps d'après eux. tu as dû faire des choses atroces pour que tu sois obligé de partager ta chambre, histoire de me faire sombrer plus rapidement. » pour se rouvrir avec panache. yeux dans les yeux. affront, peut-être, mise au défi de lui arracher la joue, lacérer le poignet, briser la jambe. c'est mal de fixer le démon dans les yeux ? qu'importe. c'est tout aussi mal de dormir dans la même chambre. wolfgang tient tête, exploit ! il ne s'abaisse pas, ne fait pas son faible. fixe hargneusement. animal naissant. mauvaise idée de mettre deux affamés dans la même pièce. ou bien est-ce une excellente. pas une parole, juste un regard. même posture. même façon d'être, ils sont prêts à bondir. trop habitué au silence, wolfy, pas habitué aux paroles. tous muets dans sa cellule. tous malades, fous, toqués. nouveau compagnon qui parle, qui trouve les mots, sait faire des phrases. avancée dans les recherches. veut en savoir plus, alors provoque. malade.
le gosse relève lentement sa tête, garde ses doigts sur sa tempe, ils glissent les mignons. les gestes se découpent, le temps semble s'arrêter, les yeux se lèvent. ils croisent les siens. deux secondes qui semblent être des heures pour le brun. il l'observe, retient les formes, les traits, les défauts et qualités. animal. silence dans la pièce, silence brisé par un unique mot. non. ne possède rien pour faire fuir les monstres, les ombres. mâchoire qui se contracte encore, les secondes s'écoulent normalement. yeux qui voguent sur le côté, semble observer le mur. léger sourire en coin, haussement des épaules. une veilleuse qui se présente. sensation d'être un morveux. pas une parole, pas un ça me convient. juste ce pouffement moqueur. celui d'un homme trop fier pour accepter un tel cadeau ou celui d'un gamin perdu, sous la surprise d'avoir son premier. personne ne viendra te manger dans ton sommeil, excellente blague quand on connaît l'auteur. l'arracheur, l'animal sauvage. wolfgang soupçonne un sourire à la teinte de la voix, son dos frissonne, s'imagine le visage de l'inconnu. sourire est une abomination. le sien s'envole au même moment. puis vient le sous-entendu de l'échange. rien à donner. une couverture ? un draps ? rien. l'espoir d'avoir l'objet s'envole. rien qui puisse contenter le fauve.
« je n'ai rien à te donner. » il répond dans un soupir, tourne sa tête vers la porte. fixe la grisâtre, silence qui s'installe. ses yeux finissent par dériver et tournent vers l'inconnu. espère ne pas être vu, veut confirmer le sourire. puis les paupières se ferment avec lenteur. « je dois être là depuis trop longtemps d'après eux. tu as dû faire des choses atroces pour que tu sois obligé de partager ta chambre, histoire de me faire sombrer plus rapidement. » pour se rouvrir avec panache. yeux dans les yeux. affront, peut-être, mise au défi de lui arracher la joue, lacérer le poignet, briser la jambe. c'est mal de fixer le démon dans les yeux ? qu'importe. c'est tout aussi mal de dormir dans la même chambre. wolfgang tient tête, exploit ! il ne s'abaisse pas, ne fait pas son faible. fixe hargneusement. animal naissant. mauvaise idée de mettre deux affamés dans la même pièce. ou bien est-ce une excellente. pas une parole, juste un regard. même posture. même façon d'être, ils sont prêts à bondir. trop habitué au silence, wolfy, pas habitué aux paroles. tous muets dans sa cellule. tous malades, fous, toqués. nouveau compagnon qui parle, qui trouve les mots, sait faire des phrases. avancée dans les recherches. veut en savoir plus, alors provoque. malade.
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08.03.16 10:02
Labyrinth
The madness here has locked you up and now your perfect world is fucked. It's taken root inside your mind. Run, child, run, run for your life. Left, right, straight ahead, there's no way out, you're dead
Aucun échange n’est possible, il n’y a rien à vendre ici, rien qu’on ne puisse troquer pour l’espoir d’une nuit sans ombres cannibales. Perdu gamin. Harley observe une seconde fois, s’amuse avec l’objet trouvé, petite luciole dans une nuit opaque d’idées mordantes. L’autre se calfeutrait sous la couette, parlait à l’animal lumineux. Idiot. Mort ou vivant ? Il ignore le sort de l’autre, de l’inconnue. Mignonne qui souvent tentait de dialoguer avec lui, d’attraper son attention. Il ne l’a pas tué, certainement que non, peut-être que oui. Démence aggravée. On chuchote de nouveaux noms à son attention. Animal en cage. Il ne devrait pas être là. Danger pour les autres. Les poignets saignent encore des sangles martyres. Douleur frottée, passagère. L’attention revient au gosse. Cinglé. Evidemment. Pas une personne n’est saine dans cet environnement, encore moins le personnel. « Dommage pour toi » Jouet enfermé dans sa poche. Peut-être qu’un autre aura de quoi lui acheter la lumière.
Le loup. Le diable. L’infernal. Le léviathan. Harley ne se souvient pas des terreurs, des doigts accrochant la chair, des membres renversés, disloqués. La mémoire efface l’atroce, ou masque un peu plus loin, relègue aux strates inférieures, jamais empruntées, couloirs malades. Il ne sait plus. Le personnel s’approche avec crainte, il ignore la raison. Petites souris dans la gueule du serpent. Il ne mord pas. La pensée décroche un rire. Fusion du sain et du malade. Big-bang. « J’ai tué l’un de mes collègues… ce n’était pas volontaire » Ici, tout doit être précisé, présenté. Vous souvenez-vous de sa mort. Avez-vous aimez ça. Recommenceriez-vous. L’avez-vous aidé. Est-ce qu’il se trouve dans la pièce en ce moment-même. Est-ce lui que vous fixez depuis le début de notre conversation. Psychiatre tentant de démêler les nœuds, de sortir l’infâme qui se loge entre les parois d’une caboche rognées d’idées crasses.
Rencontre des regards. Ames percutées. Il soutient, n’en démord pas. Le corps se penche doucement en avant, l’attaque prête, la morsure en idée. Harley capitule. Les pas mènent à l’unique fenêtre, espace d’une liberté dérobée. Barreaux. Une clé nécessaire pour ouvrir. Objet sortis de sa poche, miracle d’un lapin sautillant d’un chapeau. Fraicheur d’un hiver sournois. Vent s’engouffrant à la pièce. Le dos est tourné au plus jeune. Regard porté au delà, à la liberté convoité. « Tu as un prénom ? Quelque chose dont tes parents t’ont affublé à la naissance ? » Gosse qu’il oublie déjà, joue simplement de politesses. L’extérieur est plus intéressant. Flocons épars. La discussion continue. Malgré lui. Un besoin de parler, ça tord la langue, l’oblige à prononcer d’autres mots. « Il y en a combien ? » Là-dedans, entre les murs d’une tête trop petite pour loger toutes ses voix. Habitants indésirables. Maladie qu’il suppose, beaucoup ont les mêmes symptômes. Pas de médecine pour lui, quelques livres de son frère, feuilletés, rien de concret. Observation des patients, dans ces états rares de lucidité. Les déglingués discutant avec eux-mêmes, parfois avec un placard semi-ouvert. A s’en demander ce qui est le plus effrayant. Le corps pivote. La fenêtre reste ouverte. L’espoir d’attraper une maladie, de finir cloué à l’infirmerie. Seul. « Personne n’est venu signer pour te sortir de là ? » La question mentionne sa propre peur. L’enfermement jusqu’à la fin. Profiter d’une folie en expansion pour le garder dans la cage. Garance. Il songe à l’épouse, à ce qu’elle pourrait faire. Amour. Elle ne ferait pas ça, ne le jetterait pas avec les mâchoires. Espoirs vains. Des mois qu’il est ici, qu’aucune issue ne s’est présentée.
Pile qu’il envoie aux mains du plus jeune, conserve l’animal de nuit. « Je te l’a donne si tu restes avec moi quand ils ouvriront les portes » Besoin d’un peu de compagnie. Quelqu’un à qui parler, quelqu’un qui l’écoute, semble être encore doué d’un semblant d’intelligence. Lueurs de synapses connectées.
Le loup. Le diable. L’infernal. Le léviathan. Harley ne se souvient pas des terreurs, des doigts accrochant la chair, des membres renversés, disloqués. La mémoire efface l’atroce, ou masque un peu plus loin, relègue aux strates inférieures, jamais empruntées, couloirs malades. Il ne sait plus. Le personnel s’approche avec crainte, il ignore la raison. Petites souris dans la gueule du serpent. Il ne mord pas. La pensée décroche un rire. Fusion du sain et du malade. Big-bang. « J’ai tué l’un de mes collègues… ce n’était pas volontaire » Ici, tout doit être précisé, présenté. Vous souvenez-vous de sa mort. Avez-vous aimez ça. Recommenceriez-vous. L’avez-vous aidé. Est-ce qu’il se trouve dans la pièce en ce moment-même. Est-ce lui que vous fixez depuis le début de notre conversation. Psychiatre tentant de démêler les nœuds, de sortir l’infâme qui se loge entre les parois d’une caboche rognées d’idées crasses.
Rencontre des regards. Ames percutées. Il soutient, n’en démord pas. Le corps se penche doucement en avant, l’attaque prête, la morsure en idée. Harley capitule. Les pas mènent à l’unique fenêtre, espace d’une liberté dérobée. Barreaux. Une clé nécessaire pour ouvrir. Objet sortis de sa poche, miracle d’un lapin sautillant d’un chapeau. Fraicheur d’un hiver sournois. Vent s’engouffrant à la pièce. Le dos est tourné au plus jeune. Regard porté au delà, à la liberté convoité. « Tu as un prénom ? Quelque chose dont tes parents t’ont affublé à la naissance ? » Gosse qu’il oublie déjà, joue simplement de politesses. L’extérieur est plus intéressant. Flocons épars. La discussion continue. Malgré lui. Un besoin de parler, ça tord la langue, l’oblige à prononcer d’autres mots. « Il y en a combien ? » Là-dedans, entre les murs d’une tête trop petite pour loger toutes ses voix. Habitants indésirables. Maladie qu’il suppose, beaucoup ont les mêmes symptômes. Pas de médecine pour lui, quelques livres de son frère, feuilletés, rien de concret. Observation des patients, dans ces états rares de lucidité. Les déglingués discutant avec eux-mêmes, parfois avec un placard semi-ouvert. A s’en demander ce qui est le plus effrayant. Le corps pivote. La fenêtre reste ouverte. L’espoir d’attraper une maladie, de finir cloué à l’infirmerie. Seul. « Personne n’est venu signer pour te sortir de là ? » La question mentionne sa propre peur. L’enfermement jusqu’à la fin. Profiter d’une folie en expansion pour le garder dans la cage. Garance. Il songe à l’épouse, à ce qu’elle pourrait faire. Amour. Elle ne ferait pas ça, ne le jetterait pas avec les mâchoires. Espoirs vains. Des mois qu’il est ici, qu’aucune issue ne s’est présentée.
Pile qu’il envoie aux mains du plus jeune, conserve l’animal de nuit. « Je te l’a donne si tu restes avec moi quand ils ouvriront les portes » Besoin d’un peu de compagnie. Quelqu’un à qui parler, quelqu’un qui l’écoute, semble être encore doué d’un semblant d’intelligence. Lueurs de synapses connectées.
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08.03.16 10:44
ENFER ÉPHÉMÈRE
Mais sait-on quels sont les sages et quels sont les fous dans cette vie où la raison devrait souvent s'appeler sottise et la folie s'appeler génie ?
monde des demeurés. il n'y croyait pas, ne voulait pas y croire, ne voulait pas s'imaginer atterrir ici. poussé dans la gueule du loup. gosse qui se retrouve vulnérable. danger pour les autres, celui qui analyse, qui serait capable de couper les veines d'un autre sans passer pour coupable. petit diablotin sous ses airs angéliques. il se questionne le gosse, essaye de savoir les nœuds dans la caboche de l'autre. iris porte de l'âme. le crime avoué, montré sur un plateau d'argent ; surprise qui ne marche pas. les crimes sont nombreux ici-bas. ce n'était pas volontaire intrigue le gosse. tout est volontaire, sinon rien ne se ferait. il agit, il supporte. tous coupables. coupables de s'imposer des limites. pathétiques.
les âmes s'entrechoquent. silence dans la pièce, idée vague de lui arracher la jugulaire. veut montrer que tous les actes sont volontaires. pas la peine de se cacher derrière un masque de lucidité. les doigts aggripent le matelas. se prépare à bondir, jambes tirées. puis plus rien. le combat s'arrête. l'inconnu se lève, s'approche de la fenêtre. barreaux qui n'accordent rien. étoiles dans les yeux, surprise qui sort de la poche. grincement discret, vague fraîche qui vient s'écraser sur sa peau. les paupières se ferment. puis viennent les questions, psychiatre jusque dans la chambre. demande du prénom, combien sont les amies, qui peut l'aider à sortir. mâchoire qui se contracte, personne ne peut venir. seul jusqu'à la fin, jusqu'à cette chambre. « trop nombreuses. » yeux toujours clos. nouvelle sensation, caresse du vent. sorties trop courtes pour profiter d'un nouvel air. l'inconnu vient de le faire voyager. « et personne ne va signer pour moi. » je vais me débrouiller seul. ne veut pas annoncer son plan, l'inconnu est peut-être de mèche ? il peut aisément tirer des informations. pas confiant. une pile s'échoue entre ses mains, les sourcils se froncent et ses yeux s'ouvrent. propose une compagnie contre l'attrape-monstre. deal convaincant. « je ne sais pas différencier le bien du mal. » le gosse avoue. maladie incurable. tue aisément, arrache des membres en souriant. insensible. pas de morts sur les épaules. pas encore. ses doigts se referment sur la pile qu'il enfonce dans son oreiller. aucun sourire. aucun regard. il se lève le gosse, s'approche de la fenêtre à son tour. plus petit. plus frêle. même crasse. dans un silence pesant il observe l'extérieur, surprise en voyant le paysage. méconnu. oublié. pas l'habitude du monde nouveau. celui qui n'est pas fait de camisoles, de malades. « wolfgang. » prénom lancé dans le vide, s'envole dans l'air. le seul toqué qui sache.
la demande de rester à ses côtés. veilleuse humaine. celui qui éclaire les pensées de l'autre, celui qui permet de se sentir écouté. « si tu ne me fais rien, ils me changeront de chambre dans les jours qui suivent pour qu'un autre fasse le sale boulot. je suis ici depuis trop longtemps, déjà un an sans qu'ils puissent tirer quelque chose de moi. » paroles claquées. wolf qui sait la vérité, combien sont ceux à être faussement morts dans leur sommeil. ceux qui utilisent des lits pour rien. « ils me pensent trop sain, que je ne mérite pas ma place ici. » souligne un monde de fou, un monde dont les patients ne sont que des pions. il faut une certaine crasse pour vivre. asile aux lourdes histoires. « si tu veux avoir quelqu'un à qui parler, je te suggère de m'écouter. » vent qui cache leurs paroles. tranquillité. certain que des micros sont planqués. parano. quelque chose de différent avec l'inconnu. ne demande pas son prénom. futile pour le moment, ne sait pas si sa nouvelle compagnie mérite un profil, son attention. encore à la phase de considération. les yeux ne se croisent pas, keiser fixe l'extérieur. veut trouver un moyen. va trouver un moyen. avec lui.
les âmes s'entrechoquent. silence dans la pièce, idée vague de lui arracher la jugulaire. veut montrer que tous les actes sont volontaires. pas la peine de se cacher derrière un masque de lucidité. les doigts aggripent le matelas. se prépare à bondir, jambes tirées. puis plus rien. le combat s'arrête. l'inconnu se lève, s'approche de la fenêtre. barreaux qui n'accordent rien. étoiles dans les yeux, surprise qui sort de la poche. grincement discret, vague fraîche qui vient s'écraser sur sa peau. les paupières se ferment. puis viennent les questions, psychiatre jusque dans la chambre. demande du prénom, combien sont les amies, qui peut l'aider à sortir. mâchoire qui se contracte, personne ne peut venir. seul jusqu'à la fin, jusqu'à cette chambre. « trop nombreuses. » yeux toujours clos. nouvelle sensation, caresse du vent. sorties trop courtes pour profiter d'un nouvel air. l'inconnu vient de le faire voyager. « et personne ne va signer pour moi. » je vais me débrouiller seul. ne veut pas annoncer son plan, l'inconnu est peut-être de mèche ? il peut aisément tirer des informations. pas confiant. une pile s'échoue entre ses mains, les sourcils se froncent et ses yeux s'ouvrent. propose une compagnie contre l'attrape-monstre. deal convaincant. « je ne sais pas différencier le bien du mal. » le gosse avoue. maladie incurable. tue aisément, arrache des membres en souriant. insensible. pas de morts sur les épaules. pas encore. ses doigts se referment sur la pile qu'il enfonce dans son oreiller. aucun sourire. aucun regard. il se lève le gosse, s'approche de la fenêtre à son tour. plus petit. plus frêle. même crasse. dans un silence pesant il observe l'extérieur, surprise en voyant le paysage. méconnu. oublié. pas l'habitude du monde nouveau. celui qui n'est pas fait de camisoles, de malades. « wolfgang. » prénom lancé dans le vide, s'envole dans l'air. le seul toqué qui sache.
la demande de rester à ses côtés. veilleuse humaine. celui qui éclaire les pensées de l'autre, celui qui permet de se sentir écouté. « si tu ne me fais rien, ils me changeront de chambre dans les jours qui suivent pour qu'un autre fasse le sale boulot. je suis ici depuis trop longtemps, déjà un an sans qu'ils puissent tirer quelque chose de moi. » paroles claquées. wolf qui sait la vérité, combien sont ceux à être faussement morts dans leur sommeil. ceux qui utilisent des lits pour rien. « ils me pensent trop sain, que je ne mérite pas ma place ici. » souligne un monde de fou, un monde dont les patients ne sont que des pions. il faut une certaine crasse pour vivre. asile aux lourdes histoires. « si tu veux avoir quelqu'un à qui parler, je te suggère de m'écouter. » vent qui cache leurs paroles. tranquillité. certain que des micros sont planqués. parano. quelque chose de différent avec l'inconnu. ne demande pas son prénom. futile pour le moment, ne sait pas si sa nouvelle compagnie mérite un profil, son attention. encore à la phase de considération. les yeux ne se croisent pas, keiser fixe l'extérieur. veut trouver un moyen. va trouver un moyen. avec lui.
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10.03.16 16:08
Labyrinth
The madness here has locked you up and now your perfect world is fucked. It's taken root inside your mind. Run, child, run, run for your life. Left, right, straight ahead, there's no way out, you're dead
Virevoltent les voix, ces nuisances, parfois camarades de sauvageries dans le crâne d’un inconnu. Capable du pire pour une commande. Maladie dont il n’a pas retenu le nom, trop complexe, trop difficile à appréhender. Quelques livres empruntés à Arsène, curiosité pour les esprits enchainés. Le voilà entre les murs, entre les pages des livres dévorés. Prisonnier des monstres, en cage avec ceux survivants aux fantômes de leur caboche malade. Harley comprend que la lucidité ne le sauvera pas. Tous condamnés. Même sort pour chaque âme sillonnant les couloirs. Vieillerie des méthodes médicales. Médecins figés aux anciennes lois. Rien ne change. Visages de cire. Les médecins ont l’allure de corbeaux plantés au formol. Purgatoire pour tous. Il ne cherche pas à comprendre l’autre, il n’en a pas le temps. Aucune affection, aucun semblant d’émotion. Ne pas gratter sous l’écorce de la personnalité, ne pas s’infiltrer là-dessous, saisir, comprendre, adopter. Faire place au néant. Le contraire l’emporte. Sa curiosité se taille un chemin jusqu’au bout de la langue, là où s’agitent les questions, une à une. D’abord la raison de la présence, le prénom, puis viendront les autres, toutes celles permettant d’apprendre à connaître l’autre.
On ne viendra pas pour lui. Gosse abandonné à l’asile. Depuis combien de temps ? Harley s’interroge, question du regard, voudrait savoir. Rejeté après quelques années ? Dysfonctionnement de la caboche, merci, au–revoir, je souhaite un autre enfant, service après-vente non recevable. Quel âge ? Vingt-cinq entamé. Un peu plus, mais la trentaine encore éloignée. Les billes crachent à la fureur. Voraces qu’il voit se poser sur lui, affronte quand l’occasion se présente. Pas impressionné par les méthodes. Il en a vu d’autres, des paumés, des éraflés, des cognés de la vie. « Personne ne viendra pour voir et consoler le gamin perdu que tu es » Constat de l’horreur. Pauvreté des connaissances. Personne. Les yeux bleus abandonnés.
Bien et mal. Blanc ou noir. Méchant et gentil. Monstre et princesse. Immaculé et sang. Les notions se sont espacées pour lui aussi. Distordue réalité. Harley s’écarte, laisse le gamin approcher la fenêtre, l’espoir futile d’une évasion. Aucun corps ne peut passer entre les barreaux. Par morceaux peut-être, mais l’entièreté… non. Sixième ou peut-être septième étage. La liberté devient utopique. L’air frappe à la nuque, cogne contre la peau, frissons heureux dont il se satisfait. Puis les mots reviennent, l’autre qui a avoué la raison de sa présence. Dangereux garçon aux mains viciées. « Tu inventes tes propres règles » Le jugement se tait. Il n’est pas là pour abattre le couperet, trancher. Job à l’abandon. Le prénom se chuchote. Il écoute. L’ébauche incertaine d’un sourire. « Wolfgang » Prénom retenu, prononcé, répété. Retour à l’allemand natif. L’accent cogne doucement.
Les mots étonnent. Harley s’écarte, cherche la réponse dans les globes fuyant. Si tu ne me fais rien, ils m’enverront ailleurs. Le voilà représenté comme un bourreau, un fauve, un diable enfermé à sa boite au verrou rouillé. Qu’on fait les autres ? Quelles responsabilités ? Les ambres scannent, cherchent, fouillent à la faille. Cogner ? Mordre ? Assassiner ? Les mains fusent aux poches. « Que faisaient les autres ? Qu’est-ce que je suis censé faire pour que tu restes cloitré avec moi ? » La volonté première serait d’extraire le gosse de la pièce. Retrouver la solitude. Ne plus supporter la folie d’un voisin. Mais la parole est importante, l’envie de conversations, de ne plus s’adresser à un ersatz, un fantôme, relique. Les poings se forment dans le tissu. Phalanges inexactes, abimées. « Tu ne gagnes rien à rester ici, juste une veilleuse, et l’incertitude de ta vie après la nuit » Comment sont ses cauchemars ? Que fait-il une fois les paupières closes, le monde disparu ? Harley ignore le monstre qui s’éveille, la bête qui gronde. Transfiguré.
Sain. C’est ce qu’un fou prétend toujours. Je suis normal, pas eux. Je vais bien, pas eux. Croyez-moi. « Si ils te gardent ici, c’est que tout ne doit pas fonctionner correctement » Un an que séjourne le plus jeune. Dégradation. Il se détourne de la fenêtre, ignore le courant, l’air massacrant ses bronches. Bientôt malade. La porte vole. Politesse abandonnée. Les fous n’en ont pas besoin. Ce qu’ils pensent. Blouses blanches au devenir rubis. Infirmière qui pousse le plus jeune dehors, sait qu’Harley refuse d’être encerclé, contaminé. L’avis change. Il rejoint Wolfgang. Horde d’illuminés jetés dans l’arène. Prison plutôt qu’un asile.
On ne viendra pas pour lui. Gosse abandonné à l’asile. Depuis combien de temps ? Harley s’interroge, question du regard, voudrait savoir. Rejeté après quelques années ? Dysfonctionnement de la caboche, merci, au–revoir, je souhaite un autre enfant, service après-vente non recevable. Quel âge ? Vingt-cinq entamé. Un peu plus, mais la trentaine encore éloignée. Les billes crachent à la fureur. Voraces qu’il voit se poser sur lui, affronte quand l’occasion se présente. Pas impressionné par les méthodes. Il en a vu d’autres, des paumés, des éraflés, des cognés de la vie. « Personne ne viendra pour voir et consoler le gamin perdu que tu es » Constat de l’horreur. Pauvreté des connaissances. Personne. Les yeux bleus abandonnés.
Bien et mal. Blanc ou noir. Méchant et gentil. Monstre et princesse. Immaculé et sang. Les notions se sont espacées pour lui aussi. Distordue réalité. Harley s’écarte, laisse le gamin approcher la fenêtre, l’espoir futile d’une évasion. Aucun corps ne peut passer entre les barreaux. Par morceaux peut-être, mais l’entièreté… non. Sixième ou peut-être septième étage. La liberté devient utopique. L’air frappe à la nuque, cogne contre la peau, frissons heureux dont il se satisfait. Puis les mots reviennent, l’autre qui a avoué la raison de sa présence. Dangereux garçon aux mains viciées. « Tu inventes tes propres règles » Le jugement se tait. Il n’est pas là pour abattre le couperet, trancher. Job à l’abandon. Le prénom se chuchote. Il écoute. L’ébauche incertaine d’un sourire. « Wolfgang » Prénom retenu, prononcé, répété. Retour à l’allemand natif. L’accent cogne doucement.
Les mots étonnent. Harley s’écarte, cherche la réponse dans les globes fuyant. Si tu ne me fais rien, ils m’enverront ailleurs. Le voilà représenté comme un bourreau, un fauve, un diable enfermé à sa boite au verrou rouillé. Qu’on fait les autres ? Quelles responsabilités ? Les ambres scannent, cherchent, fouillent à la faille. Cogner ? Mordre ? Assassiner ? Les mains fusent aux poches. « Que faisaient les autres ? Qu’est-ce que je suis censé faire pour que tu restes cloitré avec moi ? » La volonté première serait d’extraire le gosse de la pièce. Retrouver la solitude. Ne plus supporter la folie d’un voisin. Mais la parole est importante, l’envie de conversations, de ne plus s’adresser à un ersatz, un fantôme, relique. Les poings se forment dans le tissu. Phalanges inexactes, abimées. « Tu ne gagnes rien à rester ici, juste une veilleuse, et l’incertitude de ta vie après la nuit » Comment sont ses cauchemars ? Que fait-il une fois les paupières closes, le monde disparu ? Harley ignore le monstre qui s’éveille, la bête qui gronde. Transfiguré.
Sain. C’est ce qu’un fou prétend toujours. Je suis normal, pas eux. Je vais bien, pas eux. Croyez-moi. « Si ils te gardent ici, c’est que tout ne doit pas fonctionner correctement » Un an que séjourne le plus jeune. Dégradation. Il se détourne de la fenêtre, ignore le courant, l’air massacrant ses bronches. Bientôt malade. La porte vole. Politesse abandonnée. Les fous n’en ont pas besoin. Ce qu’ils pensent. Blouses blanches au devenir rubis. Infirmière qui pousse le plus jeune dehors, sait qu’Harley refuse d’être encerclé, contaminé. L’avis change. Il rejoint Wolfgang. Horde d’illuminés jetés dans l’arène. Prison plutôt qu’un asile.
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15.03.16 13:03
ENFER ÉPHÉMÈRE
Mais sait-on quels sont les sages et quels sont les fous dans cette vie où la raison devrait souvent s'appeler sottise et la folie s'appeler génie ?
Paysage qui se dessine sous ses yeux, arbres, verdures, bestioles. Tous les détails se fondent dans la masse, tout semble se figer, plus rien ne bouge. Silence pesant, lourd, insupportable. Grincement dans les oreilles qui le soulignent. Mâchoire qui se contracte, visage qui bouge de quelques centimètres pour revenir à la réalité, pour revenir dans cette fichue chambre, cellule. Que faisaient les autres ? Qu’est-ce que je suis censé faire pour que tu restes cloîtré avec moi ? Phrase qui fait sourire. Qu'est-il censé faire pour que je reste avec lui. Double sens, manipulation sous-entendue, espoir d'avoir le dessus sur quelqu'un. Idée logée dans la caboche, elle vient se faire un lit, une chambre, ne compte pas partir avant la fin de l'acte théâtral. « Ce que nous savons faire de mieux. » Faire peur, faire frissonner, faire hurler, faire saigner, faire pleurer, provoquer le chaos. Démons aux yeux des médecins. Il sourit le gosse, c'est léger, c'est en coin, presque invisible. « Car tu penses que la tienne ne serait pas menacée ? » Incertitude de ta vie après la nuit. Ta vie. Ta. Wolfgang relève les yeux et croise pendant quelques secondes ceux de son nouveau voisin. Puis l'autre souligne l'année écoulée. Jours écroulés pour le plaisir de l'harpie installée sur son fauteuil. Toujours ce sentiment d'être observé, d'être épié, analysé. S'imagine qu'elle l'observe encore, qu'elle porte un jugement sur ses actes, sur sa manière d'être et d'agir. Sensation d'être un pion. « Et toi, qui va te faire sortir ? » Veut en savoir plus, se glisser dans sa valise pour partir avec lui, pour voir d'autres endroits que les quatre coins de sa nouvelle chambre. Au même moment la porte s'ouvre, claque contre le mur. Wolfgang se retourne, fixe les blouses. Tue. Croque. Arrache. Croque. Garance. Dévore. Tue. Sauve-toi. Paroles volantes. Visage sans âme ; il est envoyé dehors, agrippé au bras, force incontrôlée de celui qui le tire hors de son trou. Peau froissée sous sa paume. Dos à la chambre. Les poings se serrent, la mâchoire se contracte, les émotions sont complexes, impossible à interpréter. Pourtant l'envie. L'envie de croquer cette joue, d'arracher un morceau, de sentir une nouvelle boisson caresser sa gorge. L'envie de faire hurler cette femme, de la faire saigner comme une truie. Mâchoire qui demande mastication, ce sentiment désagréable de ne rien avoir sous la dent, celui que le morveux veut combler. Fauve réclamant sa nourriture. Loup voulant dévorer sa proie. Il se tourne lentement le gosse, relève les yeux vers le visage féminin, yeux dangereux. Puis l'autre arrive au même moment, au mauvais moment. Assez proche, Wolfgang arrive à entendre sa respiration malgré les battements assourdissants de son cœur. Repas reporté. Les iris retournent vers le sol, poussé en avant, direction la sortie, l'arène, le royaume des perdus. « avancez. » normalement quatre heures. étrange.
Les couloirs se dessinent plus clairement, les lumières sont plus intenses, une blancheur frustrante. Agréable. Les deux avancent, les postures sont différentes, on distingue bien le plus faible des deux. Dos courbé, visage en direction des pieds, petit. L'autre est grand. Fort, droit, différent. Amusante comparaison pour les blouses derrière, sourire carnassier sur leurs lèvres. Les dirigeants d'un cirque humain. L'idée de croquer un morceau vient toquer contre la paroi crânienne du gosse, chatouille ses envies folles, ses pulsions animales. Croque, gamin, croque et régale-toi. Les poings se serrent, les phalanges s'expriment, légers tremblements. Frissons sur la peau. Ce n'est pas l'heure de sortie. Animal qui se sent en danger, la cage qui se referme devant lui, les pulsions soudaines. Wolfgang se retourne, différent, saute sur la blouse derrière lui. Plonge sauvagement ses dents dans sa joue moelleuse, sang qui commence à couler le long de ses lèvres, caresse sa peau. Monstre. La scène est rapide, intense, le second lève la main, s'apprête un donner le coup fatal pour endormir le chien. Chien qui reste sur l'autre, les dents plantées, califourchon dégradant. Blouse rougie. Libération interne. Matière à mastiquer. C'est mal d'aller soi-même chercher sa viande ? Comment faisaient nos ancêtres ? Ils y allaient, croquer à même le mammouth qu'il soit en agonie ou totalement mort. Scène semblable. Fauve. Force du gosse masquée sous le vêtement blanchâtre, il maintient la brune avec férocité, empêche ses bras de le repousser. Son visage recule, le craquement de la peau se fait entendre, elle s'arrache la mignonne, s'éloigne du visage. Morceau craché au sol. Visage fermé. Les émotions envolées. Marbre. Pourtant une ombre se dessine au-dessus des deux. Craquement sourd. Bras qui se brise sous la force de l'inconnu. Tout est calculé. Passe pour un fou, un taré qui dévore, qui arrache. Un animal. Laisser les deux dans une même pièce semble logique pour les blouses blanches. Ils se tueront, feront un carnage, un plaisir pour leurs beaux yeux. Un amuse-gueule, une émission de télévision. Ils ne savent pas, les idiots, que les deux commencent à s'entendre, à se découvrir mutuellement. Wolfgang comprend ne pas s'être trompé sur l'inconnu. Gaillard qui souhaite le garder, l'avoir dans sa chambre, l'avoir pour discuter. Il savait qu'il allait le défendre. Séance de test validée.
Le morveux n'avait jamais fait ça avant. Enfin, pas ici. Laisser le contrôle aux autres, aux voix, écouter leurs paroles, agir avec et pour elles. Sensation plaisante, à refaire. Son souffle est coupé, essoufflé, n'a pas respiré pendant quelques secondes ayant la bouche pleine. Commence à comprendre, à revoir la scène. Observe son acte barbare. Fierté qui vient s'installer dans ses tripes. L'individu mordu ne bouge pas, garde les yeux fermés, tête tournée vers la droite. Apeuré de voir la seconde arrachée, sang qui ne s'arrête pas de couler, recouvre le blanc. L'autre hurle, souffre, bras toujours tenu en hauteur. Wolfgang quant à lui tourne lentement la tête, ne lâche pas un sourire, pas un merci, juste une parole. « N'oublie pas ma veilleuse. » Voix légèrement perdue. Pas certain d'avoir repris le dessus sur les voix, pas certain d'avoir laissé les pulsions dans un coin.
Les couloirs se dessinent plus clairement, les lumières sont plus intenses, une blancheur frustrante. Agréable. Les deux avancent, les postures sont différentes, on distingue bien le plus faible des deux. Dos courbé, visage en direction des pieds, petit. L'autre est grand. Fort, droit, différent. Amusante comparaison pour les blouses derrière, sourire carnassier sur leurs lèvres. Les dirigeants d'un cirque humain. L'idée de croquer un morceau vient toquer contre la paroi crânienne du gosse, chatouille ses envies folles, ses pulsions animales. Croque, gamin, croque et régale-toi. Les poings se serrent, les phalanges s'expriment, légers tremblements. Frissons sur la peau. Ce n'est pas l'heure de sortie. Animal qui se sent en danger, la cage qui se referme devant lui, les pulsions soudaines. Wolfgang se retourne, différent, saute sur la blouse derrière lui. Plonge sauvagement ses dents dans sa joue moelleuse, sang qui commence à couler le long de ses lèvres, caresse sa peau. Monstre. La scène est rapide, intense, le second lève la main, s'apprête un donner le coup fatal pour endormir le chien. Chien qui reste sur l'autre, les dents plantées, califourchon dégradant. Blouse rougie. Libération interne. Matière à mastiquer. C'est mal d'aller soi-même chercher sa viande ? Comment faisaient nos ancêtres ? Ils y allaient, croquer à même le mammouth qu'il soit en agonie ou totalement mort. Scène semblable. Fauve. Force du gosse masquée sous le vêtement blanchâtre, il maintient la brune avec férocité, empêche ses bras de le repousser. Son visage recule, le craquement de la peau se fait entendre, elle s'arrache la mignonne, s'éloigne du visage. Morceau craché au sol. Visage fermé. Les émotions envolées. Marbre. Pourtant une ombre se dessine au-dessus des deux. Craquement sourd. Bras qui se brise sous la force de l'inconnu. Tout est calculé. Passe pour un fou, un taré qui dévore, qui arrache. Un animal. Laisser les deux dans une même pièce semble logique pour les blouses blanches. Ils se tueront, feront un carnage, un plaisir pour leurs beaux yeux. Un amuse-gueule, une émission de télévision. Ils ne savent pas, les idiots, que les deux commencent à s'entendre, à se découvrir mutuellement. Wolfgang comprend ne pas s'être trompé sur l'inconnu. Gaillard qui souhaite le garder, l'avoir dans sa chambre, l'avoir pour discuter. Il savait qu'il allait le défendre. Séance de test validée.
Le morveux n'avait jamais fait ça avant. Enfin, pas ici. Laisser le contrôle aux autres, aux voix, écouter leurs paroles, agir avec et pour elles. Sensation plaisante, à refaire. Son souffle est coupé, essoufflé, n'a pas respiré pendant quelques secondes ayant la bouche pleine. Commence à comprendre, à revoir la scène. Observe son acte barbare. Fierté qui vient s'installer dans ses tripes. L'individu mordu ne bouge pas, garde les yeux fermés, tête tournée vers la droite. Apeuré de voir la seconde arrachée, sang qui ne s'arrête pas de couler, recouvre le blanc. L'autre hurle, souffre, bras toujours tenu en hauteur. Wolfgang quant à lui tourne lentement la tête, ne lâche pas un sourire, pas un merci, juste une parole. « N'oublie pas ma veilleuse. » Voix légèrement perdue. Pas certain d'avoir repris le dessus sur les voix, pas certain d'avoir laissé les pulsions dans un coin.
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20.03.16 9:42
Labyrinth
The madness here has locked you up and now your perfect world is fucked. It's taken root inside your mind. Run, child, run, run for your life. Left, right, straight ahead, there's no way out, you're dead
Ce que nous savons faire de mieux. Les mots toquent, séjournent, s’emmêlent. Il n’est pas certain d’avoir compris, de vouloir assimiler ce qu’on lui propose. Résultat des rumeurs à son sujet, des échos qu’il n’a pas entendu ? Regards baissés, apeurés, parfois des gestes trop brutaux à son encontre. Incompréhension. Monstre qui est traité. Homme calfeutré au loin, oublié, l’ignorance absolue. Monstruosité sous-jacente, grouillante, attendant le bon moment. Épuisement de la volonté, sommeil du cerveau, de la raison, là où s’éveille l’infernale diablerie. Petits fous qui actionnent les actions, pions à la cervelle, cavaliers solitaires, tout un échiquier malade prend les commandes. Le voilà roi de ses folies. Prisonnier de son jeu. Harley se recule, geste suspendu. De l’autre, il ne sait rien, ne connaît que la durée d’enfermement, le prénom. Signer pour sa présence, signer avec l’enfer. Les mains se logent aux poches, à l’espoir que le pacte n’est pas conclu. Trop tard. Le sourire du gosse s’étend, fait frissonner le plus vieux. Rien d’humain dans cette expression, un soupçon de malice, une large part de sadisme.
Vie menacée. Il manque de ricaner. Rire retenu. Ce n’est qu’un gamin devant ses yeux, un perdu, un égaré de la vie, un abandonné des autres. Présence nécessaire entre les murs blancs. Barricadé. Il suppose la terreur nocturne, les cauchemars éveillés, la vie au trépas. Harley juge. Des gosses armés, il en a croisé, surtout tué. « Je ne pense pas être menacé par un garçon ayant peur du noir, incapable de faire un mouvement une fois la nuit l’enveloppant… pardonne-moi de ne pas avoir peur de toi » Yeux bleus qui pourtant ont de quoi amener la terreur. Ce qui s’y loge effraie. Danse de fantaisies odieuses. Il soutient le regard, le peu que veut bien offrir Wolfgang, et la lutte s’éteint. Des yeux furies qu’il cherche à recroiser, à défier.
Vient la question à laquelle la réponse est muette. Qui pour le faire sortir, qui pour venir l’extraire des fous, le rendre à sa liberté, lui octroyer le droit d’aller au delà des murs ? Garance. L’épouse est l’unique issue, la responsable de sa présence. Enfermé pour son bien, pour celui des autres surtout. Enfermé pour ne plus assassiner, pour ne plus menacer. Elle lui a expliqué, raconté ce qu’il a tenté. La tuer. Plusieurs fois. Il est mieux ici, le temps de guérir, de comprendre, il accepte. Mais la peur reste, stagne contre le cœur. Etre oublié. Les visites se sont espacées. Temps distendu. Impression qu’elle l’abandonne, le laisse, que moisissent les parois de son esprit. Garance. Le prénom sursaute sur la langue. Epouse. Nécessaire présence dont il ne sait se séparer. D’autres visites, d’autres noms, même son frère s’oublie. Elle viendra pour l’arracher à ce monde. Elle sera là. Croyances.
Sortie. Lévianthan abandonné pour une autre gueule infernale. Strates présentées. Neuf cercles à apprivoiser. Docile entre les regards des infirmiers. Pas rapprochés du petit rencontré, Wolfgang qu’il voit impatient. Vieux reflexe d’une main portée à une arme inexistante. La certitude que le danger plane. Action de l’autre qu’il prévoit, pressent. Scène complexe, rapide. Fauve jeté sur l’une des blouses, féroce qui plante ses dents. Harley observe, impassible. Juste un pas en retrait. Etranger à la scène. Ne pas participer, ne pas valider, ne pas se retrouver isolé. Cabot malmené. Action non contrôlée. Un bras en enclave. Infirmier gémissant. Craquement interne. L’animal peut continuer à mastiquer, déchirer, dévorer la carne pourrie. Secours absents. Tous sont à l’extérieur, à surveiller la folie, à contenir l’improbable, l’innommable. Carnage en prévision. « Je comprends que la nourriture soit indigeste, mais de là à dévorer une joue… tu as des gouts particuliers » Neutralité du ton. Juger chez les cinglés. Un crime. Il s’écarte des gémissants. Sa faute est absente, il a juste aidé le gosse, un mouvement, rien de plus. Il n’a pas mordu, déchiré, tué. Bras d’un infirmier qui pend piteusement, rompu. Erreur. Calcul de travers.
Veilleuse dans sa poche. Objet ridicule. Protection infime, inexistante. « Plus tard, pour le moment, tu m’accompagnes encore un peu » Chien de garde. Il empoigne le gamin par le col, l’envoie au devant de ses pas. Sortir. S’inquiètent les autres, se moquent quelques uns, s’effraient les plus malins. Wolfgang a la face rougie. Détail oublié. « Tu gagnes un nouveau point de réputation » Amusement léger, ourlet des lèvres. Quelques minutes encore avant l’alerte, le bucher. Quelques minutes pour profiter du soleil, le temps de dire adieu pour les semaines à venir.
Vie menacée. Il manque de ricaner. Rire retenu. Ce n’est qu’un gamin devant ses yeux, un perdu, un égaré de la vie, un abandonné des autres. Présence nécessaire entre les murs blancs. Barricadé. Il suppose la terreur nocturne, les cauchemars éveillés, la vie au trépas. Harley juge. Des gosses armés, il en a croisé, surtout tué. « Je ne pense pas être menacé par un garçon ayant peur du noir, incapable de faire un mouvement une fois la nuit l’enveloppant… pardonne-moi de ne pas avoir peur de toi » Yeux bleus qui pourtant ont de quoi amener la terreur. Ce qui s’y loge effraie. Danse de fantaisies odieuses. Il soutient le regard, le peu que veut bien offrir Wolfgang, et la lutte s’éteint. Des yeux furies qu’il cherche à recroiser, à défier.
Vient la question à laquelle la réponse est muette. Qui pour le faire sortir, qui pour venir l’extraire des fous, le rendre à sa liberté, lui octroyer le droit d’aller au delà des murs ? Garance. L’épouse est l’unique issue, la responsable de sa présence. Enfermé pour son bien, pour celui des autres surtout. Enfermé pour ne plus assassiner, pour ne plus menacer. Elle lui a expliqué, raconté ce qu’il a tenté. La tuer. Plusieurs fois. Il est mieux ici, le temps de guérir, de comprendre, il accepte. Mais la peur reste, stagne contre le cœur. Etre oublié. Les visites se sont espacées. Temps distendu. Impression qu’elle l’abandonne, le laisse, que moisissent les parois de son esprit. Garance. Le prénom sursaute sur la langue. Epouse. Nécessaire présence dont il ne sait se séparer. D’autres visites, d’autres noms, même son frère s’oublie. Elle viendra pour l’arracher à ce monde. Elle sera là. Croyances.
Sortie. Lévianthan abandonné pour une autre gueule infernale. Strates présentées. Neuf cercles à apprivoiser. Docile entre les regards des infirmiers. Pas rapprochés du petit rencontré, Wolfgang qu’il voit impatient. Vieux reflexe d’une main portée à une arme inexistante. La certitude que le danger plane. Action de l’autre qu’il prévoit, pressent. Scène complexe, rapide. Fauve jeté sur l’une des blouses, féroce qui plante ses dents. Harley observe, impassible. Juste un pas en retrait. Etranger à la scène. Ne pas participer, ne pas valider, ne pas se retrouver isolé. Cabot malmené. Action non contrôlée. Un bras en enclave. Infirmier gémissant. Craquement interne. L’animal peut continuer à mastiquer, déchirer, dévorer la carne pourrie. Secours absents. Tous sont à l’extérieur, à surveiller la folie, à contenir l’improbable, l’innommable. Carnage en prévision. « Je comprends que la nourriture soit indigeste, mais de là à dévorer une joue… tu as des gouts particuliers » Neutralité du ton. Juger chez les cinglés. Un crime. Il s’écarte des gémissants. Sa faute est absente, il a juste aidé le gosse, un mouvement, rien de plus. Il n’a pas mordu, déchiré, tué. Bras d’un infirmier qui pend piteusement, rompu. Erreur. Calcul de travers.
Veilleuse dans sa poche. Objet ridicule. Protection infime, inexistante. « Plus tard, pour le moment, tu m’accompagnes encore un peu » Chien de garde. Il empoigne le gamin par le col, l’envoie au devant de ses pas. Sortir. S’inquiètent les autres, se moquent quelques uns, s’effraient les plus malins. Wolfgang a la face rougie. Détail oublié. « Tu gagnes un nouveau point de réputation » Amusement léger, ourlet des lèvres. Quelques minutes encore avant l’alerte, le bucher. Quelques minutes pour profiter du soleil, le temps de dire adieu pour les semaines à venir.