Avalon, if you are not a wolf, you will be eaten by wolves.
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Avalon, if you are not a wolf, you will be eaten by wolves
Il a reporté son habituelle partie de Poker pour elle. En voilà, un sacré sacrifice… Ou peut-être que le jeu devait prendre une nouvelle tournure, en dehors des cartes ? C’est avec cette pensée que Rufus patiente paisiblement, debout au bord de l’eau comme s’il dominait toute l’étendue de son ombre. Est-ce une coïncidence que la nuit ait chassé les nuages ? Que la lune se trahit dans le ciel pour lancer sa lumière sur l’eau calme ? Rufus contemple son reflet avec un rictus apaisé aux lèvres. Le décor est presque trop poétique pour rencontrer Avalon. Trop romantique. Comme si la nature s’était dressée pour jouer elle aussi ; tout le monde se provoque. C’est peut-être à force de provoquer le monde. Sur cette amusante pensée, Rufus lâche une grimace avant de décrocher son regard de la lumière scintillant à la surface. Sa louve se fait attendre.
Il veille, attentif. Il est du côté des bois, en intrus, sûrement, puisqu’il a gravi quelques clôtures pour rejoindre leur lieu de rencontre. Loin de penser que Mademoiselle puisse lui poser un lapin, il tente de ne pas se faire surprendre. Il est loin de connaître Avalon, mais a assez découvert ses penchants pour savoir qu’elle sort de l’ordinaire. Rufus ne sait pas à quoi s’attendre et cela le rend presque nerveux… A défaut de savoir distinguer la nervosité de la hâte.
Black était sur le point de gagner le casino, en habit de gentleman, comme à son habitude, lorsqu’il reçut l’énigmatique message d’une de ses partenaires de jeu. Rencontre au lac, dans une demi-heure… Difficile de ne pas répondre à l’appel. Difficile de ne pas céder à la curiosité. Pourtant, d’une certaine manière, il faisait preuve d’une naïve imbécilité : l’endroit, reculé, tapis dans l’ombre, était la place parfaite pour une agression ou un meurtre. Il pouvait se faire plumer en beauté, sans grande possibilité de s’enfuir ou se défendre.
Engouffré dans ses doutes et ses réflexions, Rufus trépigne. Il quitte sa posture de géant d’argile et se met à arpenter calmement le bord du lac. Face à ses inquiétudes, il devient de plus en plus attentif ; son palpitant s’emballe lorsqu’un oiseau quitte subitement son nid, s’envolant d’un arbre en poussant un cri qui déchire le silence. C’est ce qui trahit l’arrivée de la tant attendue Avalon.
Un premier regard nerveux, imperceptible dans la pénombre, lui confirme qu’elle est bien seule. Pourtant, comme par prudence, Rufus s’éloigne de quelques pas du bord, venant habilement à sa rencontre après un charmant salut de sa voix grave. « Est-ce qu’on va jouer aux cartes ? » il accompagne sa réplique d’un rictus amusé, non sans cacher un regard curieux. Il est bien déterminé à être rassuré quant à leur présence dans ce lieu (qui pourrait rapidement passer de poétique à effrayant, après tout).
- Avalon-Jacy WolfIt is madness for sheep to talk peace with a wolf. ∆
CARTOUCHES : 830
Bang bang.
TON JOB: gérante d'un casino et, accessoirement, blanchisseuse d'argent très sale.
TON AGE: vingt-neuf ans.
TES ENNEMIS, TES ALLIES:
† Avalus (euh ?)
Sans cesse à mes côtés s'agite le Démon ; il nage autour de moi comme un air impalpable ; je l'avale et le sens qui brûle mon poumon et l'emplit d'un désir éternel et coupable.
- InvitéInvité
La dernière en date portait le joli nom de Sylvia. Rufus l’avait rencontré au travail ; leur relation, absolument banale et sans intérêt, s’était peu à peu enflammée tandis que la jeune femme cédait à des pressentiments justes et inquiétants. Elle flairait l’embrouille, chez Rufus. Pourtant, il était vu comme un homme sain et pur, assidu et travailleur, sans la moindre suspicion d’une quelconque traîtrise. Il maniait ses responsabilités avec habileté et était un cheval sûr. Apprécié par ses collègues, il restait cependant un mystère, puisqu’on ne savait pas grand-chose de lui, hormis cette sympathique façade. Rufus voyageait beaucoup puisqu’il était plutôt un agent de terrain et il se portait toujours volontaire pour des missions en surface ennuyeuses, à l’autre bout du monde, pour rencontrer des gens pompeux et désagréables avides de faire leur petit speech élitiste à souhait. Rufus n’était pas un homme chiant. Il ne dérangeait pas.
Et cela dérangeait Sylvia, précisément. Parce que Sylvia, elle, avait l’habitude de marcher sur les gens, de leur écraser les pieds en hurlant de faire plus attention la prochaine fois. Pourquoi est-ce que les autres mettaient-ils leurs pieds sous ses talons, n’est-ce pas ? Sylvia détestaient les gens superficiels, et surtout ceux qui faisaient semblant. Elle voyait ce Rufus, bel homme, convoité, apprécié voire admiré et elle ne comprenait pas pourquoi il s’obstinait à tenir les autres à l’écart, comme s’il entretenait son petit dégoût social comme un jardin personnel. Elle n’aimait pas ça. Alors elle allait, comme elle savait si bien le faire, mettre son nez de vingt centimètres dans les affaires de ce curieux bonhomme, histoire de lui apprendre la vie.
Rufus la trouvait odieuse. Elle était certes exceptionnellement attirante, mais son indélicatesse froissait le journaliste à chaque pas. Il n’aimait pas faire face à un adversaire agressif puisqu’il ne voyait pas d’enjeu dans une telle relation. Pourtant, Sylvia s’est finalement avérée avoir une grande finesse d’esprit, et, plus que tout, son instinct infaillible intriguait le voleur. Elle avait deviné ses criminelles intentions sans absolument aucun indice. Elle avait mis le doigt immanquablement sur la bonne carte.
Le jeu consistait donc à la mettre à l’écart de la vérité. Plus encore que de l’inquiétude (Rufus était assez paisible quant à ces accusations discrètes, puisque sa couverture était solide et que Sylvia n’avait pas la moindre preuve de ce qu’elle avançait. La prétendue intuition d’une écrivaine hystérique ne pouvait mener à ouvrir une enquête), Black voulait se faire le plaisir de briser cet instinct en l’orientant vers une fausse piste.
Encore aujourd’hui, il ne sait qui a véritablement gagné. Lui, en ayant réussi son objectif primaire, ou elle, partie avec son cœur, en jugeant après coup qu’il n’avait après tout pas le moindre intérêt.
Triste.
Il s’était donc promis, pour la neuvième fois, que cette ville le purgerait de son insatiable malédiction, et qu’il allait trouver quelqu’un d’assez faible et manipulable pour ne pas terminer de nouveau malheureux. Après réflexion, il s’était rendu compte que cette résolution était un nouveau piège, et qu’il valait simplement mieux rester seul comme le vieux loup qu’il était. Ne surtout rien tenter avec personne. Surtout pas.
Avalon était une belle femme, mais elle se rendait inaccessible, et Rufus se sentait rassuré par cette indépendance qu'elle avait vis-à-vis des hommes. Peu de rapprochement, affectivement et émotionnellement, était une bonne recette pour préserver ses penchants romantiques. De plus, ses travers extrêmes ne faisaient pas partie des habitudes du Loup. Rufus était plutôt bien parti.
Pour simple réponse à la réplique de la jeune femme, Rufus se permit un rictus entre satisfaction et curiosité. Voilà qu’elle ôtait ses parures sans la moindre pudeur, dévoilant un corps que Black avait longuement admiré. Il faisait froid et l’eau devait être glaciale. Il n’avait aucune envie de suivre Avalon dans sa folie.
« Mademoiselle… » souffla t-il en rejoignant lentement le bord du lac, observant la jeune femme depuis son perchoir, « il faudra plus que des jolis yeux pour me vêtir de ce manteau là. » Il montra l’eau froide du bout du nez, avant de revenir d’un regard espiègle vers Avalon. Il faudra un bon argument, mais il ne doute pas que la Louve trouvera celui qu’il faut.
- Avalon-Jacy WolfIt is madness for sheep to talk peace with a wolf. ∆
CARTOUCHES : 830
Bang bang.
TON JOB: gérante d'un casino et, accessoirement, blanchisseuse d'argent très sale.
TON AGE: vingt-neuf ans.
TES ENNEMIS, TES ALLIES:
† Avalus (euh ?)
Sans cesse à mes côtés s'agite le Démon ; il nage autour de moi comme un air impalpable ; je l'avale et le sens qui brûle mon poumon et l'emplit d'un désir éternel et coupable.