somebody to die for (lloyd)
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04.02.16 12:04
† Blanca & Lloyd
just gonna stand there and watch me burn but that's alright because I like the way it hurts. just gonna stand there and hear me cry but that's alright because I love the way you lie.
« Tu voulais me voir ? » Blanca s'avance. Un pas, deux, puis trois. Elle se retrouve face à la table du boss. Assis. Concentré. Il semble tout colère. Ses traits sont crispés. Autant que ses phalanges sur un dossier encore fermé. Elle pourrait reconnaître son air parmi mille. Au fil des années, la brune a appris à saisir chacune de ses réactions. Les bonnes. Les mauvaises. Blanca demeure nerveuse. Bien qu'elle ne montre rien. Si elle a été convoquée ici en pleine après-midi, ce n'est pas pour rien. Elle le sait. Son visage de poupée appelle aux réponses. Alors que son corps pourrait se mettre à trembler. Comme une feuille tombée d'un arbre. Comme une gamine apeurée devant les réactions de son père de substitution. « Assis-toi. » Un ordre. Une voix ferme – ne laissant pas de doutes à l'état de la situation. Blanca le regarde. Pourtant lui fuit ses prunelles opales depuis le début. Elle lâche un soupire et s'assoit. Les bras croisés contre le bois abîmé de la table. Elle attend. La sentence. La suite. La débâcle. Alfio relève la tête. Cette fois-ci, son regard croise celui de Blanca. Un échange presque glacial. Les prunelles noires de l'homme foudroient la gamine du regard. Elle semble suspendue à une équation à inconnue. Nerveuse, elle ne montre rien. Un haussement de sourcil pour l'inviter à continuer. Parles, bordel. « J'ai entendu des rumeurs. » Commence-t-il à dire. Il ne laisse pas le temps à Blanca de parler. Sa bouche se rouvre dans la seconde pour poursuivre son discours. « Des rumeurs qui parlent d'un certain avocat, Lloyd Mckinney qui aurait cru bon de nous doubler pour du fric. Pour du putain de fric, ton salopard de mari aurait préféré envoyer Soren en taule, pour sauver le cul d'un dealer. » En une seconde tout s'effondre. Il ment. Il y a erreur sur la personne. Il aurait pas fait ça. Pas sans la consulter au moins. Pas sans lui dire. Le cœur de Blanca s'affole. Des battements inégaux. Accélérés. Aussi vifs que la colère qui grimpe. Et que la honte qui vient colorer ses joues d'un rouge sanglant. « Photos à l'appui. » Dit-il en balançant des photos de son époux et du fameux dealer. Elle croit rêver. Ses yeux parcourent les clichés à mesure que sous la table ses poings se serrent à en fer mal. Le sang circule mal. C'est douloureux. Aussi douloureux que le goût de la trahison qui grimpe dans sa chaire. Dans son cœur surtout. « J'savais bien qu'en épousant ce connard, tu faisais la plus grosse erreur de ta vie. » Dit-il. Il n'aime pas l'avocat. Il n'a jamais réellement compris le choix de la brune. Sans s'interposer, il a fini par se pointer au mariage. Parce qu'elle le considérait comme un père. Parce qu'elle avait besoin de lui. Mais, ça n'a pas empêché le mafieux de serrer les dents en la voyant prononcer le oui fatidique. Il enrage sur place. Il se relève et tape dans la chaise qui valse contre le sol. Blanca fulmine sur place. Elle se sent honteuse et misérable. Elle a l'impression de trahir les siens par procuration. Elle n'ose même pas relever le regard. Mais Alfio la force. Une poigne sous son menton pour croiser ses yeux. Une étreinte douloureuse qui brûle son échine. « Tu as intérêt à lui faire cracher le morceau. Sinon, tu sais très bien comment son compte sera réglé. » Une balle entre les deux yeux. Cervelle sur le bitume. Corps dans le caniveau. Ricanements. L'affaire est bouclée. Elle le sait, oui. La peur devient aussi présente que la rage. « Je sais. » Puis sans dire quoique ce soit de plus, elle se lève. Ramasse toutes ces photos et se tire de l'endroit. Elle doit sortir. Retrouver un semblant d'air. Elle étouffe. Elle a la sensation de tout perdre. Sa crédibilité. Et surtout la confiance donnée à son époux. Elle monte dans la bagnole. Elle serre le volant de toutes ses forces. Puis part en direction de leur demeure.
Les gouttes d'eau chaude chutent en cascade sur sa peau. Les mains contre la paroi de la douche. Les paupières scellées. Elle ne sait plus quoi penser. Comment agir. Prise entre la colère et la déception. Elle revoit Alfio. Sa colère. Ses doutes. Sa détermination. Elle entend encore sa voix rauque. Elle se sent minable. Bonne à rien. Elle a déçu son patron. Elle a déçu celui qui lui avait donné sa chance. Celui qui l'a sauvé du caniveau. De sa vie miteuse. De sa mère destructrice. La brune soupire. Elle rouvre ses yeux. Sa cage thoracique se soulève. Elle quitte la cabine de douche. Face au miroir, Blanca s'observe. Son reflet n'a plus rien d'une tentatrice. Elle n'est plus rien à cette seconde précise. Plus maquillée, les cheveux en bataille. Les gouttes d'eau sur ses formes voluptueuses. Princesse de tentation devenue poupée de chiffon malmenée. La demoiselle secoue la tête et chasse tout ça de sa tête. C'est la colère qui redevient reine. Elle attend le retour de son époux. Elle lui a demandé de rentrer plus tôt prétextant un problème à la maison – sans en dire plus. Elle doit s'expliquer. Elle doit comprendre. Elle doit aussi lui faire payer sa trahison. On ne plaisante pas avec la mafia. Ce n'est pas une distraction. Ce n'est pas un moyen de se sentir puissant. C'est du sérieux. Encore plus quand on s'amuse d'eux.
La brune enfile à la vas vite un pantalon sans forme et un débardeur blanc. Elle n'accueillera pas son mari dans une robe scandaleuse. Elle ne mordillera pas sa peau – heureuse de le retrouver. Elle n'effleura pas ses lèvres pour y laisser une trace de rouge. Rien de tout ça n'arrivera. La brune descend les escaliers. Elle arrive dans le grand salon. Sa main saisit le paquet de clopes pour en extirper une. Le bâton de nicotine arrive à ses lèvres. Elle tire dessus comme une acharnée. Comme une camée en manque. Drogue douce dévalant le long de sa trachée. Drogue douce cramant ses poumons pour la calmer. En vain. Quand les clés tournent dans la porte d'entrée, son corps se crispe. Elle sait qu'il est là. Qu'il arrive. Qu'il pense retrouver son épouse – comme tous les soirs. Elle entend les quelques pas qui mène Lloyd au salon. Lui faisant d'abord dos, elle se retourne. Son regard est aussi noir que captivant. Aussi colérique que froid. Elle continue de tirer sur sa clope en le fixant de tout son long. Comme une proie qui va se jeter sur victime pour la déchiqueter. C'est ce qu'elle rêve de faire. Le gifler. Le frapper au sang. Le foutre à terre et lui faire payer ses agissements. Elle sent son cœur qui s'emballe. Elle sent son corps se ternir d'une enveloppe douloureuse. « Poses ton putain de cul sur c'te chaise. » Que Blanca ordonne d'une voix tyrannique. Le soumis. La dominatrice. Encore. Et cette fois-ci aucune dose de plaisir au compteur. Elle se rapproche de la grande table. Attrape le dossier non loin de là et le balance vers l'avocat. Les clichés s'étalent. Les yeux de ce dernier marquent sa surprise. Sa gêne. Et tout ce qui va avec. « Alors, ça te dit quelque chose ? » Elle veut des réponses. Maintenant. Elle veut pas le voir bégayer comme un crétin. Elle veut pas l'entendre mentir – encore. Il n'a aucune idée de la merde cauése. Encore moins du couperet macabre qui pèse sur ses épaules. Blanca se rapproche. Elle coupe court à la distance entre eux. « Dis-moi que tu as pas fais ça. » Le ton de sa voix est d'abord calme. Étrangement doux. Étrangement posée. Cela ne dure qu'une demie-seconde. Elle ricane de plus belle. Tout ça est nerveux. Ses paupières se ferment. Le visage de son boss revient. Les même paroles s'échappent dans ses pensées. T'es qu'un putain d'abruti Lloyd. En rouvrant les yeux, elle le regarde. Intensément. Jamais. Jamais elle n'a éprouvé une telle colère envers son époux. Jamais. « DIS MOI QUE TU AS PAS TRAHI LES MIENS LLOYD. » Crie-t-elle, faisant sursauter le concerné au passage. Parles maintenant. Elle fait trois pas en arrière et se rallume une nouvelle clope.
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05.02.16 23:57
† Blanca & Lloyd
Son teint est pâle et chaud ; la brune enchanteresse a dans le cou des airs noblement maniérés ; Grande et svelte en marchant comme une chasseresse, son sourire est tranquille et ses yeux assurés.
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06.02.16 14:38
† Blanca & Lloyd
just gonna stand there and watch me burn but that's alright because I like the way it hurts. just gonna stand there and hear me cry but that's alright because I love the way you lie.
La colère. Fléau qui hante Blanca. Chaque pore de sa peau en est imprégné. Son cœur encore plus. Pêché capital qu'elle empreinte à merveille. Autant que la luxure. Ou même la gourmandise. Ce sentiment s'est infiltré dans ses chaires. Comme ça. Au grès des mots d'Alfio. Au claquement de son amertume et de sa déception. Elle a déchanté la gamine. De favorite à femme de l'homme à abattre. Pour une histoire de fric. Pour du pognon capable de lui filer la gerbe. Les illuminations lubriques dans ses yeux n'existent pas. Remplacée par cette brillance d'algarade. Une brillance en suspend. Qui attend de s'exiler dans l'air. Qui attend de pouvoir faire – à nouveau – valoir ses droits de dominatrice. Elle ne ressent que cette envie de vengeance. Cette envie de comprendre aussi. Pourquoi? Pourquoi lui as-t-il caché tout cela ? Pourquoi as-t-il pris un tel risque ? Pourquoi avoir préféré un dealer à son camp à elle ? Tant d'interrogations qui font cogner ses tempes. Son crâne devient douloureux. Avide d'être soulagée. Et incapable de l'être, finalement. Son courroux est prêt à en découdre. Encore plus maintenant que l'avocat est là. Avocat du diable, surtout. Un pacte qui pourrait lui coûter la vie. Elle le sait. Elle a l'habitude maintenant. Elle ne compte plus les fois où la détente a fait exploser la cervelle d'inconnus. Elle ne compte plus les hommes morts pour avoir cru bon de se payer la tête du boss. Le sang a coulé. Liquide rougeâtre qui s'est déversé sur le bitume. Des corps qui ont fini dans des ravins, carbonisés, histoire de. Toute cette violence. Une violence presque trop intense pour une femme. Mais pas pour Blanca. Elle a apprivoisé cette impétuosité. Elle a fait en sorte de s'y habituer. Comme une mécanique redondante. Comme une routine que trop bien maîtrisée. Douze ans à manipuler les armes. Ses courbes pour ravager les hommes. Douze ans a avoir appris à reconnaître chaque réaction. Chaque haussement de sourcil. Chaque accès de colère. Chaque sourire carnassier. Le visage d'Alfio durant leur confrontation, elle le connait. Il a vu la déception. Elle a vu l'envie d'assouvir une soif de vengeance. De voir le sang couler pour faire valoir sa force. Le sang de lui. Son bien-aimé.
Debout. Immobile. Folle de rage. Prunelles opales devenant des flammes. Pour le cramer de sa rage. Pour l'animer de sa haine. Elle le regarde. Elle attend. Les explications en suspend. Le silence trop lourd dans le grand salon. Blanca tire une fois de plus sur la cigarette. Elle inspire si fort que sa trachée crame. C'est âpre. C'est amer. C'est douloureux. Mais la demoiselle s'en contre fiche. Il parle pourtant l'avocat. Des paroles qui ne calment pas son épouse. Au contraire. Il cherche à minimiser l'emprisonnement de Soren. Sa place dans la hiérarchie mafieuse. Blanca fulmine. Seconde main ou pas. Trois mois de prison ou deux ans, c'est pareil. Ce qui compte c'est la trahison. C'est d'avoir voulu doublé le chef. C'est d'avoir manqué au respect et à l'abnégation. Et il n'en mesure pas le poids. La brune lâche un rire cynique en l'écoutant. Elle croit rêver. Elle a la sensation de même plus reconnaître son époux. Sauf peut être l'acidité de sa jalousie. Silencieuse, Blanca attend. Poussière de folie qui la pousse à se retenir. Poussière d'agacement qui attend de prendre ses droits. Il continue à causer. Il semble tout petit face à la prêtresse des enfers. Il parle de son compte en banque. Du manque de reconnaissance de son travail. De l'argent qui ne tombe pas comme il le devrait. Le fric. Encore le fric. Comme si c'était que ça qui lui sauverait le cul. Blanca est habituée de la misère, elle. Gamine ayant du apprendre à crever de faim et à se nourrir de peu. Gamine ayant manié la pauvreté comme une reine. Une mère ravagée par la passion. Un père absent. En rejoignant les rangs de la mafia, elle a fuit tout ça. Elle espérait pas devenir millionnaire. Elle voulait seulement être libre. Sentir l'adrénaline cramer sa peau. Se sentir vivre. Ne plus avoir la sensation d'étouffer. Des prières de sa mère et de son regard à fleur de peau. Des portraits de cet homme qu'elle ne connaissait pas – partout dans l'appartement insalubre. Alfio lui a offert le respect. La confiance. Il lui a offert la liberté.
L'avocat se lève. Quelques pas pour retrouver sa bien aimée. Avec une prudence rare. Comme s'il marchait sur des morceaux de verre. Elle le regarde faire. Elle le regarde arriver. Elle sent la colère qui s'accentue. En temps normal, cette proximité l'aurait animé d'une envie torride. Celle de choper ses lèvres. Celle de s'étreindre à son corps. De lui dire qu'elle l'aime au delà de la lune qui brille. Au delà des étoiles qui filent dans le ciel. Qu'il est la meilleure chose à ses yeux – et le pire parfois. Lui dire qu'elle crèverait sans lui. Qu'elle crèverait pour lui. Mais les mots ne sortent pas. Sa main frôle celle de son épouse alors qu'il pose une question. Une interrogation anodine. Un ton l'étant encore plus. Elle ricane. Elle lui lance un regard noir. Et dégage avec férocité l'étreinte de sa mien à la sienne. « Ne me touche pas. » Clame-t-elle. Froide au possible. Désarmée et blessée. Soupçon de trahison qui fait brûler le bout de sa langue. Langue qui chasse les mots à vive allure avant de tout détruire dans la pièce. Elle recule. Elle lâche la fin de sa clope sur le tapis sans se soucier du reste. Blanca passe une main dans sa chevelure brune. Elle a presque envie de chialer. Comme une gosse. Comme si son ego en avait pris un coup. Comme si son cœur n'était que ruine. Les ruines d'un mensonge. Les ruines d'une incompréhension. « Tu crois sincèrement que c'est une histoire sans importance ? Tu estimes que de chercher à doubler la mafia, c'est sans importance ? » Soren avait beau être une seconde main, ça ne change rien. Alfio considère chacun de ses hommes. Même ceux en bas de l'échelle. Quand on respecte Alfio, il respecte les autres. Alors non, ce n'est pas un truc sans importance. Un truc banal que l'ensemble de la communauté oubliera comme ça. En claquant des doigts. Pour les beaux yeux de l'avocat. Loin de là. Elle le sait. Elle a trop souvent le sang couler pour moins que ça. Amère, elle lâche un soupire. Ses doigts se cramponnent à une chaise alors que ses yeux interpellent le regard perdu de l'avocat. À cette seconde-ci, il n'est plus question d'amour. Il est question de rancune. De haine. Elle baisse son crâne et ferme les yeux. Elle pourra créer le pire. Faire sa valise et se casser. L'abandonner et lui dire de se démerder. Partir se racheter auprès de son père de substitution. Au lieu de ça, elle reste. Colérique. « Et tu as pris tout ces risques pour du fric ? Tout ça pour des putain de billets à te foutre dans la poche ? T'es tellement dans le besoin que ça ? Non, parce que j'ai dû rater un épisode alors. » Ils ne sont peut être pas millionnaires. Mais ils mènent un train de vie agréable. Ils sont respectés. Ils n'ont pas besoin de faire la manche pour survivre. Alors, non. Elle peut pas comprendre. Elle peut pas saisir. « C'est Alfio qui m'a donné les photos. » dit-t-elle en rebondissant sur son interrogation. « En me convoquant et en me faisant rougir de honte. Il est fou de rage. Il se sent trahi. Tout le monde se sent trahi. » Il n'a pas que parlé en son nom. Il a parlé au nom de tous les autres. Elle passe une main sur son visage puis finit par se rapprocher de lui. « Tu sais ce qu'ils font eux, quand ils sont trahis ? Une balle entre les deux yeux, un corps carbonisé dans un caniveau. » Constat foudroyant. Capable de glacer le sang de tous les saints de la terre. « C'est ce que tu veux ? Tu veux me condamner à assister à ton propre assassinat ? Tu veux me forcer à vivre sans toi pour des billets de plus dans ton porte-feuille ? » Sa voix est chevrotante. Elle a presque envie de pleurer. Elle se retient. Elle veut pas lui offrir de larmes. Il mérite que son mépris et sa colère. « T'es dans la merde Lloyd. On est dans la merde. » Puis le silence assassin. Autant que le regard de Blanca.
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07.02.16 13:31
† Blanca & Lloyd
Son teint est pâle et chaud ; la brune enchanteresse a dans le cou des airs noblement maniérés ; Grande et svelte en marchant comme une chasseresse, son sourire est tranquille et ses yeux assurés.
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07.02.16 15:20
† Blanca & Lloyd
just gonna stand there and watch me burn but that's alright because I like the way it hurts. just gonna stand there and hear me cry but that's alright because I love the way you lie.
Ses pensées s'égarent. La froideur de la pièce s'engouffre dans ses pensées. Les plus folles. Les plus lointaines. Elle redevient enfant. Innocence volant à son secours. Un, deux, trois, nous irons au bois. La gamine des rues sautillent sur place, corde à sauter dans les mains. Ses cheveux mal coiffés virevoltent dans le vent glacial. Le froid de décembre caresse sa peau. Une caresse violente qui picote son échine. Elle joue dehors, sans surveillance. À peine neuf ans la gamine et elle s'arme d'un courage certain. Pas d'enfants autour d'elle. Aucun ami pour venir la protéger. Seule la solitude en guise de compagnie. Quatre, cinq, six, cueillir des cerises. Elle continue de chantonner. Sa voix résonne dans la froideur de la rue. Elle sourit la gosse. Elle rit même. Son jeu l'amuse et l'entraîne dans une spirale agréable. Douce. Mélodieuse, même. La demoiselle continue sa route. Par moment, elle regarde autour. Le paysage est blanc. Elle laisse des traces fines dans la neige. Des arabesques grisâtres s'extirpent de ses lèvres rougies par la température extérieure. Ses pieds menacent de s'en mêler dans la corde. Mais d'une maîtrise fabuleuse, elle continue sa route. Sans savoir où aller. Sans savoir quoi faire. Elle pourrait rentrer et demander encore à sa chère mère, pourquoi tant de larmes. Elle pourrait lui demander un peu d'attention et ne recevoir que de l'ignorance en réponse. L'enfant pourrait s'enfermer dans sa chambre et prier, elle aussi, pour que son enfer devienne paradis. Au lieu de ça, elle traîne au cœur des ruelles incertaines. Là où la prostitution règne. Là où le sang coule et arrache toute moralité au monde. Sept, huit, neuf, dans mon panier neuf. Sa comptine continue dès plus belle. Elle connait par cœur chacune des paroles. Chacun des mots à aligner pour en atteindre le sommet. Après quelques mètres parcourus, la gamine s'arrête. Elle entend un bruit bizarre. Comme une détonation. Comme quelque chose qui a claqué trop vivement dans l'air. Elle se cache derrière un muret et voit deux hommes au fond d'une ruelle. Un corps au sol. Deux autres debout à nettoyer ce qui semble être une arme. Elle les regarde – silencieuse – pas craintive pour un sous. Les protagonistes se font la malle. Elle les voit grimper dans une voiture et démarrer à tout vitesse. L'âme encore innocente se rapproche du corps sans vie. Elle fixe cet inconnu. Les yeux encore ouverts. Vides de toute émotion à présent. Elle regarde cet être sans vie. Toute son innocence s'envole. Elle ne comprend pas. Elle voit simplement le sang qui coule. L'horreur coupe court à ses rêves enfantins. Dix, onze, douze, elles seront toutes rouges. Souffle-t-elle cette fois-ci. Elle regarde une dernière fois le mort. Puis Blanca tourne le dos. Repart, corde à sauter dans les mains. Elle sautille pour regagner son appartement insalubre. Elle repart dans son enfer. Celui qu'aucun être innocent n'aurait à connaître.
Blanca sort de ses pensées. Stupide de repenser à ce moment. Son attention se reporte sur son époux. La colère règne. La haine divise. Ses yeux ternis par ses sentiments volcaniques toisent ceux de l'avocat. Ce n'est pas de gaieté de cœur, qu'elle agit ainsi. Ce n'est pas pour faire valoir sa domination qu'elle refuse le contact. Au contraire. Elle veut comprendre. Le faire réagir. Elle veut le voir pâlir de regrets. Et surtout le voir accepter la réalité. Ils sont dans la merde. Pas seulement lui. Elle aussi. Parce que c'est son épouse. Parce qu'elle l'aime à en crever. Parce qu'elle ne supportera pas d'être témoin silencieuse de sa mort. La distance entre les deux atteint son apogée. Quand il se recule à son tour. Quand il fuit la déesse haineuse qui se tient devant son regard perplexe. Elle le regarde faire. Rêvant de remonter le temps. De l'empêcher d'agir comme un connard égoïste. L'avocat s'assoit. Il regarde les clichés d'abord, puis reprend la parole. Les mots filent. Les mots résonnent. Il ne laisse pas l'occasion à Blanca de causer. Statique. Debout. Imperturbable. Elle l'écoute. Elle s'abreuve de chacun de ses mots. Ça ne calme pas sa colère. Encore moins ses doutes. Oui, pour la première fois depuis longtemps, la brune incendiaire doute. Elle n'a pas les clés de la suite du chapitre. Elle ne sait quoi faire ; quoi dire – pour stopper l'enfer qui débute. Quand il attrape un cliché, il pointe du doigt un visage. Celui de fameux dealer. D'une voix calme, l'homme raconte son histoire à ce type. Une histoire parmi mille autre. Une histoire qui fait pourtant écho à celle de Blanca. Elle l'écoute sans le couper. Elle avale chacune de ses paroles d'un air calme. Plus calme que la rage qui a éclos dans la pièce. Cette dernière l'observe. Elle repense à sa propre histoire. À sa propre innocence arrachée. Ne le coupant pas, la demoiselle le fixe. Quand il se relève pour se rapprocher, Blanca sent son corps se tendre. Mélange d'appréhension et d'énervement. Elle voudrait faire taire ses barrières. Elle aurait envie de le frôler. De l'embrasser. De lui crier de la rassurer. De quitter cette ville et toute la misère qu'elle cause. S'accrocher à lui comme une acharnée. Ne plus le laisser filer une seule seconde. Au lieu de ça, elle le regarde. Sans un mot. Sans une expression sur son minois de féline blessée. Ce qu'il dit, ça l'énerve. Quand il ose dire que c'est que son problème à lui. C'est faux. C'est archi-faux. Elle secoue la tête en riant. C'est nerveux. C'est réactionnel à tout ce qui s'accumule dans sa chaire. Son visage de poupée ne porte aucun artifice. Sauf le rouge qui vient poser sa couverture de velours sur ses joues.
« Mais arrête bon sang ! » dit-elle enfin. Sa voix est ferme. Déterminée. Elle ne laisse pas de place à l'approximation des mots. Elle ne coupe pas court pour autant à la distance entre eux. Ses yeux accrochent ceux de son époux. Il est beau même en ayant peur. Il est beau dans sa détermination. Il est beau comme un camion cabossé qui attend d'être réparé. Réparé par celle qu'il aime. Par cette prêtresse devant lui. Comme s'il attendait la formule magique à prononcer pour effacer le pire. Mais ça existe pas. Ce serait trop simple. Trop beau. Comme si la vie était un conte de fées. Comme si les princes sauvaient à chaque coup les princesses. Comme si chaque histoire se terminait par des sourires et une vie pleine de bonheur. Leur vie à eux, à cette seconde, c'est un cauchemar mal formulé. C'est des doutes et une existence en suspend. Une existence entre les mains d'argent de mafieux sans scrupules. « Je te rappelle qu'on est mariés. Qu'on ait lié pour la vie. Tu crois que de savoir que mon mari pourrait se faire buter comme un malpropre ne me concerne pas ? » Sa voix devient chevrotante. Ses yeux sont presque brillants. Comme si des larmes pourraient se mettre à couler. Comme si elle pourrait chialer devant lui. Pleurer, c'est pour les mauviettes. Elle l'a tout le temps dit. Elle veut pas pleurer. Elle veut pas. Alors Blanca serre ses poings de toutes ses forces pour refouler les perles salées. Mais soudainement ses mains attrapent le visage de Lloyd. Elles empoignent son visage. La demoiselle se hisse sur la pointe des pieds pour arriver à sa hauteur. Leurs souffles se croisent. L'étreinte n'a rien de tendre. Au contraire. Ça ressemble même à quelque chose de douloureux. « Je crèverai sans toi. Je crèverai de ta disparition. Et ça t'as pas empêché de prendre ce risque. » Qu'elle vient souffler contre sa bouche, sans pour autant y déposer un baiser. Même le plus chaste. D'un coup trop brusque, elle le repousse. Elle recule à nouveau. Le fossé se creusant plus.
« Tu as voulu sauver ce type. Mais est ce que lui le voulait ? » Demande-t-elle en le regardant. Elle rebondit sur le triste portrait érigé de ce fameux Arny. Au fond, elle s'en fiche de lui. Encore plus quand on sait ce qui en découle. Blanca recule et finit par cogner un mur. Elle patiente d'abord. Ne disant rien. Toisant du regard son époux. Puis sans le laisser répondre, elle reprend la parole. « C'était son choix Lloyd. Il a choisi de devenir dealer. Il a décidé que re-fourguer de la came, ce serait son moyen de s'en sortir. Personne ne l'a forcé à agir ainsi. Personne n'est venu brisé son innocence de plein fouet. Volontairement. Personne. » C'est trop facile. Trop facile de croire que chaque gamin de la rue doit être sauvé. Que chaque gamin qui traîne dans les affaires veut être sauvé. C'est faux pour la plupart. Parce qu'ils sont devenus pervertis par la vie. Pervertis par les autres. Parce qu'ils aiment ce qu'ils font. Ils aiment sentir l'adrénaline. Ils aiment se sentir puissant du haut de leur trône. Elle le sait. Elle le sait parce que Blanca était ainsi. Elle a pas voulu être sauvée de la mafia. Elle a pas voulu prendre une autre destinée. C'était ça ou crever. Elle a choisi de vivre comme ça. Elle a pas espéré secrètement s'en sortir. Loin de là. Blanca fait un pas pour attraper une cigarette. Elle l'allume à la vas vite et retrouve sa place. « J'avais dix-sept ans. Ma mère priait le retour de mon connard de père. Elle ne me voyait pas. Je n'existais pas. Je n'étais que le portrait de celui qui l'avait abandonné. Je devais mendier pour espérer bouffer. Alfio m'a sauvé. J'ai choisi de gagner les rangs de la mafia. J'ai choisi de faire couler le sang. Je n'ai jamais blâmé ma mère. Je ne l'ai pas accusé d'être responsable de ma destinée. J'ai choisi de briser mon innocence pour survivre, comme lui. » dit-elle avec une certaine pudeur. Elle n'aimait pas parler de ça. De sa famille. De sa mère. De son père. Elle évoquait rarement tout ça. Par honte, peut être. Par agacement sûrement. Elle est souvent restée vague face aux interrogations de son époux. Elle n'a même pas daigné inviter sa mère à leur union, d'ailleurs. « On a été maîtres de notre destin. » Quoiqu'il pense. Quoiqu'il dise. C'était ça la vérité. « Tu dois te racheter Lloyd. Tu dois retrouver leur confiance. Démerdes toi pour faire libérer Soren. Prétexte une erreur. Une connerie du genre. J'en sais rien, mais fais le. Et si tu veux vraiment sauver Arny, débrouilles-toi pour qu'il quitte la ville. Parce que sinon, lui aussi, s'fera buter. » Elle exige. Elle donne la trame à suivre comme si ça allait suffire. Comme si Alfio va pardonner avec tant d'aisance. Elle est prête à tout essayer. À tout mettre en œuvre. « Fais le pour moi. pour nous. » Qu'il mette sa putain de fierté de côté. Sa jalousie maladive aussi. Il devait pas que penser à sa gueule. À son compte en banque. À sa réussite. Il devait penser à eux. Ce couple atypique. Ce couple aussi étrange que fort. Et surtout à elle. Sa bien aimée. Celle qui enveloppe son cœur d'un amour enivrant et malsain. Fort et passionné. Celle qui crèverait sans lui. Celle qui ne veut qu'une cause, au fond. Le sauver.
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09.02.16 15:32
† Blanca & Lloyd
Son teint est pâle et chaud ; la brune enchanteresse a dans le cou des airs noblement maniérés ; Grande et svelte en marchant comme une chasseresse, son sourire est tranquille et ses yeux assurés.
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12.02.16 18:50
† Blanca & Lloyd
just gonna stand there and watch me burn but that's alright because I like the way it hurts. just gonna stand there and hear me cry but that's alright because I love the way you lie.
Un ordre. Une requête. Ça claque dans l'air. Blanca, elle exige. Elle attend de voir Lloyd se soumettre. Comme à chaque fois. Rarement de refus. Rarement de réponses négatives franchissant la barrière des lèvres de l'avocat. Trop dévoué à sa belle. Trop soumis à l'ego sans mesure de la brune incendiaire. Par peur de la décevoir. Par peur de la perdre. Par peur que ce fil invisible les liant au cœur de la passion ne se brise. Elle a l'habitude. L'habitude d'obtenir. L'habitude de claquer des doigts et de recevoir. Alors ce soir, plus que tout, Blanca a besoin de son époux. Elle a besoin de l'entendre promettre. Promettre d'arrêter ses conneries. Promettre de tout cesser. De renvoyer ce dealer d'où il vient. Promettre de libérer Soren. De redorer son blason devant Alfio et tous ses collaborateurs. Un retour en arrière inévitable pour avoir la vie sauve. Pas le choix. Elle connait trop la mafia. Elle connait trop les conséquences possibles. C'est peut-être pour ça que son visage à cet air différent. Cette peur qui martèle chacun de ses traits. Les craintes exacerbées qui viennent bouffer sa douceur de façade. Là, debout, prête à s'ébranler. Prête à s'écrouler comme une poupée de chiffon trop traînée au sol. Elle a peur. Peur de le perdre. Peur de devoir assister à sa mort. Peur que le sang qui coulera ne soit celui de son bien-aimé. Peur de chuter dans le néant en le perdant. Elle a aussi peur de décevoir son chef. De décevoir celui qui l'a sauvé. Qui lui a donné une chance inespérée de s'en sortir. De grandir. De se libérer de ses chaînes. De ne plus être l'enfant des rues. De ne plus entendre les prières de sa mère. De ne plus avoir à supplier pour avoir un peu d'argent histoire de bouffer à sa faim. Alfio, ça a été le père rêvé. Le père qu'elle n'a pas eu. Le père qui a réussi à lui inculquer quelques valeurs malgré tout. Le père qui a fini par lui donner envie de monter les marches. De gagner en force. De gagner en respect. Un respect qu'il lui a offert sans réfléchir. Rien qu'en voyant ses efforts. Rien qu'en voyant à quel point Blanca lui a été dévouée. Dès le premier jour. Sans trahison. Sans déception. Sauf maintenant.
Elle est certaine qu'un truc a filé. Qu'un truc s'est brisé. Que celui qu'elle adule tant – n'aura plus une entière confiance en ses talents. Tout ça parce que Lloyd a fait les mauvais choix. Parce qu'il a cru bon de croire en des convictions erronées. Sans réfléchir au pire. Sans imaginer que oui, la mafia pouvait décider de le faire payer. Malgré la présence de Blanca. Malgré la place de celle-ci. Si elle craint pour sa vie ; elle ne peut cesser de le maudire. Une haine passagère qui balance un courroux infernal dans ses veines. Un courroux qui s'est fait roi dans la pièce. Depuis le début. Depuis qu'il a franchi le pas de la porte. Aucun cadeau. Aucun retour en arrière. Elle ne veut pas le lui laisser le choix. Elle veut lui montrer que cette fois-ci c'est sérieux. Que ce n'est pas un amusement de plus. Que ça ne se rattrapera pas par un baiser enflammé. Par l'étreinte de leurs corps. Par l'odeur suave de leurs peau l'une contre l'autre. Elle ne pourra pas. Elle ne pourra pas tout masquer par la passion. Par l'envie de sentir son échine frissonner et ses lèvres cramer d'une ardeur démesurée. Non. Cette fois-ci, la froideur est de mise. Ils pourraient claquer des dents tous les deux tant l'atmosphère est bancale. Glaciale même. Quand l'avocat ouvre sa bouche, c'est pour capituler. Il accepte. Quelques mots pour se soumettre à elle. Se mettre à genoux devant sa reine et accepter. Ne plus chercher le conflit en s'avouant vaincu. Elle, régnant en impératrice. Énième victoire. Elle ne sourit pas. Elle ne soupire même pas. Elle est seulement heureuse. Intérieurement. Ça crépite au plus profond de ses chaires. Elle ne veut pas crier victoire. Elle ne veut pas non plus lui sauter au cou et le remercier. Son acte, il est normal. C'est la seule chose à faire. La seule chose à dire. Pourtant, un soulagement intense se fait sentir. Les poings de la demoiselle se libèrent. Les tensions diminuent. Tout son être paraît s'apaiser d'un voile plus doux. Elle efface de sa mémoire ses funestes confessions. Elle efface les mots évoquant cette enfance miteuse. Cette adolescence sordide. Elle déteste en parler. Elle déteste paraître faible à cause d'une étoile qui ne s'est pas posée au dessus de sa tête. Elle veut pas attirer les regards compatissants. Encore moins de la pitié. Surtout venant de lui. Celui qu'elle aime tant. Celui pour qui, elle pourrait combattre sur un champ de bataille. Celui pour qui elle pourrait crever, sans même se poser la question.
Blanca, elle veut s'approcher. Elle veut malgré tout effleurer la peau de l'avocat. Lui soupirer qu'elle l'aime. Lui dire sans prononcer un mot, merci. merci mon amour, de te soumettre, encore. Merci mon amour, d'être toi. De comprendre. De mettre à mal tes convictions. Pour moi. Pour nous. Mais ses lèvres restent mutines. Elle s'apprête à faire un pas. Un seul. Mais tout s'écroule quand une ombre s'avance. Une ombre devenant réalité. La brune ne met qu'une seconde à reconnaître ce visage familial. Jasper. Principal collaborateur d'Alfio. Son bras droit depuis des années. Même avant que Blanca ne se fasse une place dans la bande. Un homme dur. Un homme froid. Jaloux d'Alfio. Elle en est convaincue. Pauvre connard rêvant de prendre la place du grand boss, un jour. Même s'il le dit pas. Même s'il est soumis au bon vouloir de son chef. Avec lui, le courant est pas passé. Il a voulu la sauter – en vain. Il a voulu abuser de ses courbes comme tant d'hommes. Essuyant un refus. Une remise en place sans pincette, sans douceur. Elle se souvient encore de son visage tendu. De la colère qui dessinait chacun de ses traits. Depuis, entre eux, c'est de simples échanges. Quelques mots pour la forme. C'est tout. Et le voilà. Debout dans leur salon. Sans y avoir été invité. Une arme entre les mains. Le sourire du diable sur ses lèvres gercées. Surprise, Blanca ne bouge pas. Elle reste d'abord statique. Elle lance un regard furtif à son époux et reporte son attention sur Jasper. Elle ne comprend pas. Elle ne sait pas les raisons de sa présence. Est ce que c'est Alfio qui lui a dit de venir ? Est ce qu'il est venu régler les comptes de la bande de son propre chef ? La brune lâche un soupire. « Qu'est ce que tu fous ici ? » Demande-t-elle avec son assurance. Elle ne veut pas ramper devant lui. Encore moins montrer qu'à cette seconde précise, elle ne contrôle plus rien. Pour la première fois depuis longtemps, la demoiselle n'est plus maîtresse de la situation. « C'est Alfio qui t'envoi faire le sale boulot ? Ou alors, tu t'es souvenu que tu avais une paire de couille et t'es venu jouer à l'homme, au vrai ? » Elle le cherche. Elle ne mâche pas ses mots. Elle le défie du regard. Elle joue avec le feu. Elle n'a pas idée de quoi est capable l'homme. Blanca va plus loin. Elle s'approche un peu plus de lui. Mais très vite, l'homme se met à ricaner. Il ricane si fort, qu'on dirait le chant de l'enfer. Une mélodie macabre qui prend forme dans le grand salon. « Ferme ta gueule, p'tite salope. » dit-il. « Alfio n'sait rien d'ma présence ici. T'le connais, il aurait été assez con pour sauver la peau d'ton cul et celle d'ton salopard d'mari. Mais moi, c'différent. ». Cette fois-ci, c'est lui qui mène la danse. Il s'approche un peu. Puis coupe carrément court à la distance entre elle et lui. Il dépose le canon de son flingue contre la poitrine de Blanca. Il appuie si fort, que la sensation est douloureuse. Ça ressemble à une oppression thoracique qui lui coupe la respiration. Elle ne fait plus la maligne. Elle n'est plus en haut de l'affiche. Elle ne maîtrise plus rien. « Tu as encore un truc à dire ? » Mais la brune se tait. Murée dans le silence. Murée dans l'immondice de la situation. L'homme sourit encore. Puis, le canon du flingue encore posé sur la poitrine de la belle, il observe Lloyd. Presque blanc de peur. Presque blanc d'angoisse. « Alors, enfoiré, dis-moi çà t'fait quoi d'voir ta femme sur le point d'crever ? Ça te donne envie de recommencer tes conneries ? » souffle-t-il d'un ton dégueulasse. « Tu nous as pris Soren. J'vais prendre ta gonzesse. T'es d'accord, du deal, connard ? » Il ricane. Il appuie encore plus fort contre la cage thoracique de la poupée. Elle tremble. Elle tremble si fort que son corps fluet pourrait se briser. Tout pourrait se briser.
- InvitéInvité
24.02.16 16:11
† Blanca & Lloyd
Son teint est pâle et chaud ; la brune enchanteresse a dans le cou des airs noblement maniérés ; Grande et svelte en marchant comme une chasseresse, son sourire est tranquille et ses yeux assurés.