sombre

I heard you call my name ☇ Ellis Clearwater

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10.02.16 13:39
† ELLIS CLEARWATER
And God, tell us the reason youth is wasted on the young. It's hunting season and the lambs are on the run. Searching for meaning. But are we all lost stars trying to light up the dark?

Elle fit glisser le bas le long de sa cuisse. Cette sensation délicieuse qui électrisa son épiderme et remonta jusqu'à ses dernières vertèbres. Ses filles papillonnaient autour d'elle. Il était si rare que Mme Claude s'aventure en-dehors de ces murs. Cette maison n'était point sa prison, mais elle était devenue une douce couverture, sous laquelle il était bon de venir se blottir. Les lumières vacillantes des candélabres, le chant des hommes au bord de l'orgasme. C'était une musique douce à son oreille. C'était devenu son sanctuaire et Josefina serait surement horrifiée de voir que son petit scorpion avait abandonné sa soif de dévorer ce monde pour un confort rococo aux couleurs chatoyantes. Le pinceau déposa une touche de rouge sur ses lèvres et ses filles se mirent à glousser. Elles trouvaient belle leurs mères. Cette femme qui les avait arraché à la rue. Aucune prisonnière ici. L'argent qu'elle gagnait, finissait toujours dans leur propre porte-monnaie. Mme Claude n'était pas là pour gagner de l'argent. Camille gagnait assez pour faire tourner cette maisonnette.  Elle enfila sa robe de soirée : une robe drapée jaune à l'épaule dégagée avec une ceinture saphir en tissu qui coupa sa taille en deux.  Elle s'abandonna à l'intérieur du tissu qui épousa ses courbes. Il avait un effet voluptueux, comme milles et unes caresses. Seules, les femmes pouvaient comprendre cette sensation. Elle était prête, cette féminité exacerbée. Ce besoin de rayonner; de sa coiffure impeccable à ses hauts talons, comme si elle voulait pouvoir regarder tous les hommes de haut, les défier et les faire plier.

Cependant, pas tous. Ce soir, elle accompagnait un homme qu'elle avait rencontré lors d'un bal caritatif pour aider les casernes de cette ville. En général, elle préférait donner pour leurs calendriers et leurs postures glacées, mais comme plusieurs de ses clients avaient insistés pour qu'elle vienne. Elle avait décidé de lutter contre ses propres démons. Ellis Clearwater, tel était son nom, mais pour l'instant elle n'osait l'appeler que par son nom de famille. Pourtant, ils avaient parlés toute la nuit : d'un million de sujets - autant graves, que futiles. Ils avaient ris. Ils avaient bus. Elle avait écouté avec douceur ses déboires avec la gente féminine. Elle avait apporté sa vision, comme ses conseils. Elle avait conté pour sa part qu'elle avait été marié, que son mari était mort il y a cinq ans, à l'époque où Camille a été agressé et laissé pour mort.. Parler aussi de sa peur de laisser quelques hommes prendre mise sur son cœur, et donc l'absence, comme le vide dans sa vie amoureuse. Elle n'avait point menti sur sa profession, mais au lieu d'en noircir le tableau, elle avait plaisanté. " Je devrais malheureusement vous refuser l'entrée, Mr Clearwater, nous ne servons aucun lait chocolaté et biscuits pour quatre heures." Au dépend du jeune homme, elle doit bien l'avouer, car son âge venait toujours la surprendre. Pour elle, Ellis avait cette aura d'enfant, encore pure et intact, comme l'eau cristalline d'une rivière de montagne.

Ce soir, il l'avait convié à la réouverture du Diamonds, un bar qui avait été célèbre lors de la prohibition et qui était devenu avec le temps le repère des mauvais garçons de cette ville. Il avait brulé il y a dix ans de cela. Et, pour sa réouverture, le bar avait misé dans le tape-à-l’œil : tapis rouge à l'extérieur le long de l'escalier en pierre. A l'intérieur, un groupe de jazz et sa chanteuse venus faire danser les convives. Sans oublier, les seaux de champagne, les serveuses cours vêtus, et la piste de danse sous l'immense lustre qui semblait dévorer toute la pièce. Mme Claude se tenait à l'extérieur, entre deux marches de cet escalier, sa main bien calée contre son châle pour empêcher le vent de l'emporter. Son regard s’assombrit l'espace d'un instant. Un couple sur la droite ne pouvait s'empêcher de faire rouler leurs lèvres. La main de l'homme agrippant la femme par la taille et celle-ci plongeant ses mains dans les cheveux de son voisin. Ils étaient beaux, comme une lithographie pailletée de couleurs de Alfons Mucha. Mais, la présence de Ellis réussit à détourner son attention. Elle le vit arriver. Elle signifia avec son visage, sans prononcer un mot, qu'il était en retard. Elle s'arrêta sur sa tenue et surtout sur sa cravate.  « Bonsoir, Mr Clearwater. Puis-je ? » Elle approcha ses longs ongles safranés de ce nœud de cravate négligé. Elle le noua avec ce sourire  léger aux lèvres. « C'est mieux ainsi. Votre après-midi semble avoir été charmante ? Dites-moi en plus ? » Elle épousseta les épaules de l'homme à la barbe clairsemé et termina par passer son bras sous le sien. Les femmes semblaient être l'opium de son nouvel ami. Elle en était amusé, curieuse. Ses yeux pétillaient d'en savoir plus.

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13.02.16 15:25
oser l'envie
En retard. C’est inexcusable. Et pourtant il en avait une d’excuse, une valable dont il pourrait se servir. Son métier est une excuse valable, et les urgences ne sont pas à prendre à la légère. Même quand il s’agit d’un chat coincé dans un arbre. Il n’a jamais été un amoureux des chats, il les a toujours eus en horreur. Et c’était visiblement réciproque. Il s’en sortait toujours avec quelques cicatrices au moment du sauvetage. Ce fut encore le cas aujourd’hui, ses avant-bras charcutés par un angora gris. Et il était rentré plus tard que prévu à l’appartement. Ça peut être tellement con un chat, tellement têtu. Puis il fallait toujours que ce soit lui qu’on envoie pour ces bestioles, sans doute à cause des jurons qui s’échappent de sa bouche dans des moments pareils. A le voir, Ellis, on n’imagine pas qu’il puisse être aussi grossier. Ses collègues s’en amusent à chaque fois.

Alors une fois rentrer chez lui, c’est la course. La douche, le choix de la chemise, de la cravate, du pantalon. Tout se fait en quatrième vitesse, il a encore les cheveux humides quand il s’observe dans le miroir du hall. Il est plutôt… convenable. Les cheveux en batailles, il refera sa cravate en arrivant. Ce soir, il sort avec une personne très spéciale pour lui. Une femme épatante à la fois simple et originale. Elle se voudrait transparente et invisible, et pourtant c’est impossible. Ellis, il voit cette aura qui se dégage d’elle. Il voit quelque chose qu’elle n’ose pas voir. C’est peut-être pour ça qu’il est parvenu à la convaincre. Parce que lui la voit. Parce qu’il y a quelque chose entre eux deux qui se passe. Ellis est fasciné. Depuis le premier jour, ils s’étaient accrochés. A ne plus pouvoir se séparer l’un de l’autre jusqu’à ce que la fatigue les trahisse.

Il était nécessaire de la revoir. C’est pour ça qu’il avait tant insisté pour qu’elle vienne, même si elle semblait réticente au téléphone. Elle avait fini par céder. La réouverture du Diamonds était le prétexte qu’il lui fallait. Il ne pouvait quand même pas y aller seul. Ni en mauvaise compagnie. Puis il fallait que ce soit elle, Madame Claude. Avec un sourire à faire fondre un iceberg. Et ce regard si doux. Honteux de la faire attendre, il se précipite après avoir garé la voiture. Et quand il la voit l’attendre, une moue impatiente aux lèvres, il rougit. Le rouge lui monte aux joues et il passe une main dans sa tignasse désordonnée et humide, il se dirige vers elle dans une démarche faussement assurée. Bonsoir, Mr Clearwater. Puis-je ? Il lui offre un sourire bravache, lève le menton alors qu’elle s’affaire de ses longs doigts fins au réajustement de ma cravate. « Vous êtes magnifique. Et je suis en retard. Je suis désolé. Je vous ai dit que vous étiez magnifique ? » Ce qui est vrai. Elle resplendissait.

Elle prend soin de son allure, le rendant un peu plus présentable, jusqu’à glisser son bras sous le sien afin de l’emmener vers l’intérieur le long du tapis rouge dérouler pour eux. « Je suis désolé… J’ai été retenu par un… chat. » Il observe sa réaction, un instant. « Non c’est vrai, je vous jure ! Mais les chats ne m’apprécient pas vraiment. » D’une main je remonte légèrement ma manche dévoilant des cicatrices fraichement désinfectées. Elle ne pourrait pas l’accuser de mentir, et ça n’avait rien à voir avec des griffes causées par des ongles manucurés. Il s’arrête un instant, saisissant sa main libre pour venir baiser ses doigts. « Merci d’être venue et de m’avoir attendu. Je n’aurai pas pu avoir plus belle cavalière ce soir. » C’est sincère. Il ne sait pas mentir aussi facilement que certains. Ce n’est pas dans ses aptitudes. Il n’est pas le seul à la regarder. Mais il est sans doute le moins critique, et le plus fasciné. Il y a quelque chose de différent chez elle, il le voit et l’apprécie, sans mettre de nom sur ce petit quelque chose. Parce que le mystère est excitant, il n’a pas besoin de mettre un nom dessus. Il ne veut que graviter autour de cette aura scintillante, jusqu’à ce qu’ils s’épuisent, jusqu’à ce qu’ils n’aient plus rien à se dire. Ce qui n’arrivera pas ce soir. « Et vous, votre journée ? »
(c) AMIANTE
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