CRÉATURE À DEUX PIEDS ET INGRATE

dans tes souvenirs, raconte-nous la première fois où tu as été confronté au « mal ». quelles étaient alors tes options et quel a été ton choix ? ✚ Il est ridicule de dire que le Mal, grandiose et affamé, prend bien des formes, car du jour de sa naissance à sa mort certaine il aura toujours la même forme. Jamais ne vient-il à vieillir, car Donan est certain de le rattraper à chaque seconde. Quelques rides sur leur front commun. Aujourd'hui encore, il se souvient de la lueur macabre de l'homme de l'autre côté, des grandes mains qui saisissaient les épaules des enfants, toujours quand personne ne regardait. Et quand  l'homme en noir avait effleuré les siennes, avant de se pencher à son oreille et a murmuré ce phrase inoubliable, il a su que le reflet dans le miroir - de ce qu'il en voyait, veillerait toujours sur lui. Et qu'un des deux rattrapera l'autre. « Gamin, crois pas que c'est moi, c'est l'autre qui me fixe du haut de sa surface lisse. » Il ne pensait pas qu'il serait possible de trouver le Mal en soi, le Mal qu'aucune église ne peut tuer. tes choix de vie t'ont-ils déjà apporté des ennuis ? ✚ Il sent encore l'odeur des courses contre la montre et l'interdit qu'il a mené chaque soir de son adolescence, durant laquelle il s'enfuyait par le fenêtre. Il s'élançait dans les feuilles mortes, et aimait pleinement la quiétude d'un lieu où les habitants, trépassés, ne peuvent le déranger. À l'instant où il a décidé de choisir son chemin de vie, la marginalité s'est imposée comme une bonne mère, avec ses longues manches de rouge et noir. Ses quelques breloques aigues, et ses dents pourries. De cet unique choix d'homme, il n'y a qu'un continuel ennui  : celui de la vie, celui des autres. La fourche du peuple sur le monstre gentil, qui ne veut rien d'autre que quitter, que ne  pas parler. Mais le peuple réclame toujours, encore plus, jusqu'à causer la destruction de l'être. Car la brebis galleuse est accusée à tort, est celle qui cause la peste des jolies filles. Il est celui qui pisse dans vos pots de fleur, qui arrache la devanture des maisons de vieilles. Victime du peuple. quelle importance accordes-tu à l'humanité dans son ensemble ? comment te comportes-tu socialement ?  ✚ Enfant, il était charmant. Les yeux de mille et une étoile pour tous, la bouche en cœur à chacun. Mais, vient-il avec le temps la peur de l'autre, d'un cercle vicieux, d'un triangle de  Karpman pépertuel, et les sourires s'effacent. Les masques ne tombent pas, car c'est l'humanité qui se perd. Il n'a plus foi en l'homme, et sait s'en tenir loin : les sentiers de la nuit lui laisse les bars où la cigarette est une allumeuse parmi d'autres. serais-tu plutôt la « tête » ou la « main » ? ✚ Tête pensante, tête chercheuse. Tête qui fuit aussi. Peu se laissent à penser que le petit Fergus, bien dérangé et trop renfermé, cache ne serait-ce qu'une once d'intelligence. On n'imagine à ses lèvres que des bruits de gorge atroces, comme des millions de craie sur un tableau noir. Pourtant, il n'y a aucun être plus raffiné, plus galant de la verve qu'il ne l'est : sa langue célèbre chaque formule grandiose, trouvées entre deux pages de littérature, et prends soin d'elles. Dès qu'il le peut, il leur donne du sens, les fait rouler dans les plus braves situations! Il est l'esprit tendre, celui qui aide avec ses mains noires. La voix qui fait vibrer les œuvres des intellectuels. quelles sont tes pires craintes et tes plus grandes angoisses ? ✚ Que l'autre du miroir bouge un peu plus chaque jour, que l'homme qui a marqué sa vie d'une morsure malsaine y apparaisse en plus de sa propre ombre. dans ces adjectifs, le(s)quel(s) te définis(sent) le plus ? (indique les en gras) ✚  improvisation, impétuosité, rêverie, instabilité, adaptivité, sens pratique, intuitivité, négligence, gaspillage, passivité, habitude, introversion.